Alors que les élections municipales approchent à grands pas, les discussions entre les différentes organisations politiques vont bon train. À Ajaccio, plusieurs formations issues de toutes les tendances de la gauche travaillent depuis plusieurs mois pour poursuivre le travail entamé lors des élections législatives, qui avait mené à la constitution d’une union de dernière minute, sous la houlette de Marc-Antoine Leroy (PCF). À cet effet, Inseme à Manca, Corse Debout !, Les Écologistes, le PCF et le PS ont lu et signé un texte commun visant à construire une démarche unitaire en vue des élections municipales. « En Corse, les électeurs insulaires auront à affirmer leur refus de voir hypothéquer l’avenir de nos enfants par une situation où se cumulent impasse politique au niveau régional, résurgence de la xénophobie et du racisme, accentuation de la mainmise criminelle sur l’économie insulaire. Pour nous, citoyens ajacciens, il est temps de dessiner des lendemains plus cléments pour tous et de sanctionner une majorité municipale Macron-compatible en butte à des mises en cause qui interrogent l’opinion. Depuis onze ans, contrairement aux promesses électorales réitérées, cette majorité ne parvient pas à résoudre les manques criants et les priorités que veulent voir satisfaites les habitants d’Ajaccio », dit notamment le texte lu par Christelle Caruana, leader de « Corse Debout ! », la déclinaison locale du parti de François Ruffin.
Le social et le logement au cœur des priorités de la démarche d’union
Pour Philippe Ollandini, le représentant d’Inseme à Manca : « Cette démarche vise à construire une alternative à la majorité actuelle sur la ville d’Ajaccio. Nous proposons d’ouvrir un dialogue avec toutes celles et tous ceux qui veulent faire connaître leur avis ou proposer des solutions sur une série de thématiques. C’est une initiative innovante, qui n’a jamais été menée à Ajaccio. L’idée est de pouvoir la prolonger pour d’autres élections afin de permettre à la gauche de reprendre pied ici et sur la Corse en général. »
Avec 9,7 % des suffrages exprimés en 2024 lors du premier tour des élections législatives dans la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, Marc-Antoine Leroy (PCF) veut poursuivre le chemin de la reconquête de la cité impériale, en replaçant notamment la question du social et du logement au cœur des priorités du programme : « On veut mettre en place une politique du logement ambitieuse, notamment quand on entend aujourd’hui que ceux qui peuplent les HLM d’Ajaccio seraient des apaches. Nous, on dit juste qu’il manque des logements sociaux pour les Ajacciens qui travaillent et ne trouvent pas de logement en adéquation avec leur niveau de salaire. C’est unis que l’on pourra retrouver l’espoir à Ajaccio. »
À noter dans la salle, la présence de plusieurs élus venus apporter leur soutien à la démarche, comme Jean-Baptiste Luccioni, maire de Pietrosella, Étienne Bastelica, seul conseiller municipal de gauche d'opposition, mais aussi Paul-Antoine Luciani, ancien premier adjoint de Simon Renucci.
« Aucune difficulté à faire barrage à François Filoni et au RN à Ajaccio »
Autre signataire de la démarche, la section ajaccienne du PS représentée par Alain Combaret se veut claire : « Aujourd’hui, sans union de la gauche, le vote ne servira pas à grand-chose car nous ne franchirons pas la barre nécessaire (NDLR : 10 % pour se maintenir au second tour des municipales). Nous partageons aujourd’hui les mêmes valeurs sociales, de développement durable, de justice et d’équité qui nous permettent de nous retrouver, et nous espérons que d’autres citoyens nous rejoindront. »
Parmi ces citoyens engagés, Krimau El Majouti, intervenant bien connu dans le monde sportif, a rappelé « que le peuple doit se sentir concerné par ces élections. Il y a aujourd’hui des choses qui se passent dans notre ville et que je ne peux pas accepter, notamment les partis qui surfent sur le rejet de l’autre. »
Avec un ennemi politique déjà clairement désigné : François Filoni et le RN. « Nous n’aurons aucune difficulté à faire voter pour d’autres formations politiques, au second tour, en cas de présence du RN à Ajaccio », préviennent déjà les représentants de cette union.
Des discussions sont également en cours avec d’autres formations de gauche, comme LFI et Génération·s, pour rejoindre la démarche, qui va poursuivre ses tractations en vue notamment de constituer une liste et de trouver une tête de liste capable de rassembler l’ensemble de ces forces. Pas une mince affaire.
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U tempu in Corsica










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