Corse Net Infos - Pure player corse

Visite de Marilyse Lebranchu : La LDH appelle le gouvernement « à plus d’ambition, de courage et de volonté politique » en Corse


le Jeudi 24 Juillet 2014 à 01:51

S’exprimant mercredi lors d’une conférence de presse à Ajaccio, le porte-parole de la Ligue des Droits de l’Homme en Corse André Paccou, a fait le point sur la récente visite de Marilyse Lebranchu en Corse et des discussions que la ministre a mené avec les élus de l’Assemblée de Corse et des représentants de la société civile, sur les questions essentielles pour l’avenir de l’île. Et adressé un message clair, à la fois au gouvernement mais également aux élus insulaires.



Lors de la conférence de presse qui s'est déroulée mercredi à Ajaccio, la Ligue des Droits de l'Homme en Corse a réclamé l'instauration d'un « véritable processus démocratique en Corse ». (Photo : Yannis-Christophe Garcia)
Lors de la conférence de presse qui s'est déroulée mercredi à Ajaccio, la Ligue des Droits de l'Homme en Corse a réclamé l'instauration d'un « véritable processus démocratique en Corse ». (Photo : Yannis-Christophe Garcia)
Si pour le représentant de la Ligue des droits de l’Homme en Corse, la ministre a « su faire preuve d’ouverture », notamment « en rencontrant quelques personnes de la société civile, dont des responsables de la LDH, en débattant avec les élus de l’Assemblée de Corse, en s’exprimant à plusieurs reprises dans les médias, en annonçant que l’inscription de la Corse dans la Constitution était envisageable, en projetant une réunion de travail à Paris avec les élus », la ligue des Droits de l’Homme en Corse considère qu’il s’agit là avant tout d’un « apaisement passager », d’une « pause qu’il nous faut savoir mettre à profit »

Instaurer « un véritable processus démocratique en Corse » en renonçant définitivement à « la stratégie des préalables »
Car sur le fond des grandes questions qui engagent l’avenir de l’île, André Paccou est formel : tout est encore à construire. « Nous réclamons un vrai débat entre le gouvernement et les élus mais également que la société civile soit pleinement intégrée dans ce processus de dialogue ».
Dans ce nouveau contexte, la LDH en appelle donc au gouvernement en lui demandant « plus d’ambition, plus de courage et de volonté politique » afin « d’instaurer un véritable processus démocratique en Corse » qui, pour la LDH, doit inévitablement passer par un renoncement définitif à « la stratégie des préalables ».

Préalable à la violence, préalable constitutionnel et préalable à l’urgence sociale
Auparavant, un préalable à la violence « au détriment du débat démocratique, qui ne peut plus servir de mauvais prétexte après le dépôt des armes par le FLNC », aujourd’hui « un préalable constitutionnel, certes partiellement levé avec l’hypothèse de la Corse mentionnée dans la Constitution, mais qui demeure un obstacle aux autres débats portés par l’Assemblée de Corse », et enfin « un préalable à l’urgence sociale, une urgence sociale réelle et combien douloureuse, mais qu’il ne faudra pas dévoyer afin de gagner du temps » affirme ainsi André Paccou.

Aborder les questions clés pour l’avenir de la Corse
Ce nécessaire débat démocratique ne pourra en outre pas, selon la LDH, exister sans aborder les questions clés concernant l’avenir de la Corse, à savoir la place de la Corse dans la République, la prise en compte de sa spécificité dans la Constitution. Mais également quelle reconnaissance, en Droit, de sa singularité ?
Autant de questions que la LDH entend bien voir placées au centre de ce débat démocratique avec le gouvernement, les élus et les représentants de la société civile.
En envoyant un message clair au gouvernement mais également aux élus insulaires.

Écoutez notre entretien avec André Paccou, porte-parole de la LDH en Corse
entretien_avec_andre_paccou_ldh.mp3 Entretien avec André Paccou LDH.mp3  (5.76 Mo)


Propos recueillis par Yannis-Christophe GARCIA

André Paccou, porte-parole de la LDH en Corse entouré par des membres de la Ligue mercredi matin à Ajaccio. (Photo : Yannis-Christophe Garcia)
André Paccou, porte-parole de la LDH en Corse entouré par des membres de la Ligue mercredi matin à Ajaccio. (Photo : Yannis-Christophe Garcia)