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Violences faites aux femmes : 300 appels par an en Corse


Vanina Bruna le Lundi 25 Novembre 2013 à 23:59

A l’occasion de le journée nationale de lutte contre la violence faites aux femmes les principaux acteurs associatifs de cette mission de service public se sont réunis ce lundi, autour du préfet de région, Christophe Mirmand, du procureur de la République, Xavier bonhomme, et du maire de la Ville d’Ajaccio, Simon Renucci, afin d’élaborer ensemble les actions à mettre en place pour une meilleure prise en charge de ces problématiques.



Violences faites aux femmes : 300 appels par an en Corse
La réunion s’est tenue au CHRS de la FALEP, chargé de l’accueil des femmes victimes de violence. Etaient également présents les représentants de Corsavem, du CIDFF, le directeur départemental de la sécurité publique ainsi que la direction départementale de la Cohésion sociale et de la Protection des Populations.

Tous ces acteurs associatifs sont en charge d’une mission de service public : l’accueil des femmes victimes de violence. La problématique évoquée lors de ce travail de groupe a été la difficulté de répondre à l’urgence de ces situations. «Les femmes qui sont victimes de violence, lorsqu’elles décident de s’en remettre à la justice se voient obligées de quitter leur domicile pour se protéger du conjoint violent. Ce que nous aimerions voir mis en place est une aide basée sur la stabilité en ayant la possibilité de leur proposer des logements et non pas seulement un hébergement d’urgence » précisera Marie Madeleine Fontaine, Directrice du CHRS.

 


La mise en réseau des associations soutenues par l'état

En effet en Corse-du-Sud, le CHRS propose 61 places d’hébergement tous publics confondus et la Fraternité du partage a 13 places dédiées aux femmes victimes de violence. Les différents intervenants précisent que leur taux d’occupation est en permanence à 100%. Alors pour gérer les situations d’urgence le CHRS a donc convenu d’une convention avec deux établissements hôtelier de la ville d’Ajaccio. Ce centre propose également depuis dix mois un accueil de jour, grâce au soutien de l’Etat. Dans leur volonté de répondre au mieux à la demande, les 17 travailleurs sociaux, les trois psychologues ainsi que l’équipe d’accueil de la structure ont tous suivi une même formation afin d’établir un protocole d’accueil commun. Ils proposent des entretiens avec psychologues ou éducateurs à ces femmes fragilisées par les violences subies, afin de les orienter au mieux le jour ou elles décident de ne plus subir.

« Je dirais que globalement, dans le département de la Corse-du -Sud, le dispositif est très satisfaisant. La mise en réseau, en tout cas pour la ville d’Ajaccio, la mise en réseau des différents acteurs fonctionne. La discussion a montré la nécessité d’élargir le réseau dans les régions rurales, pour sortir ces personnes de l’isolement. » expliquera Christophe Mirmand, le préfet de région.

 La réflexion s’est articulée autour des besoins en logement, la nécessité d’éloigner les conjoints violents, et la prévention de la récidive. Un suivi psychologique des auteurs de violence a été évoqué par Monsieur le Maire, qui a suite a cela proposé une nouvelle réunion en décembre avec les principaux acteurs réunis ici, afin de mettre en place une action suivie dans le temps.

La collaboration avec la PMI et l’ARS a été évoqué pour la protection des enfants de femmes victimes de violence à l’initiative de la préfecture.


Appliquer le plan national au niveau régional

Cette réunion fait suite au 4° programme de lutte contre les violences faites aux femmes, publiée par la Ministre du droit des femmes, Najat Vallaud Belkacem. Ce plan vise à apporter des réponses appropriées aux problématiques abordées. Notamment en incitant les femmes victimes de violence à sortir de leur silence, et a déposé au mieux une plainte plutôt qu’une main courante.
 En France, 400000 femmes victimes de violences on été déclaré en deux ans, 148 sont mortes en 2012 et cela coute 2.5 milliards d’euros par an à la société. 10% de femmes sont victimes de ces violences, et on estime à 20% seulement le nombre de celles qui se déplacent à la police ou à la gendarmerie Le nouveau programme prévoit donc de doubler le budget du plan de lutte en passant de 31 à 66 millions d’euros cette année et prévoit également 1650 solutions d’hébergement d’urgence d’ici 2017.

Au niveau local les associations demandent cinq logements d’urgence supplémentaires dédiés. Il faut savoir qu’un standard régional a été ouvert pour la Corse (0800400235) : en 2000 ce standard ne recevait aucun appel, aujourd’hui il traite 300 coups de téléphone par an avec une fonction d’information et d’orientation. Un premier contact avec l’extérieur pour s’en sortir pour ces femmes qui vivent souvent replie sur elle-même et qui ne savent pas où demander de l’aide.

Ce plan tente également de trouver une réponse à la contrainte que vive les femmes victimes de violence de quitter le domicile lorsqu’elle se décident enfin à parler en essayant d’apporter une réponse par la justice dans les 24 heures et prévoit l’embauche de 350 intervenants sociaux en commissariat et en brigade d’ici à 2017.

Localement les modalités n’ont pas été défini précisément, mais il s’agira d’identifier un correspondant après dépôt de plainte et de protocoliser la prise en charge pour un suivi de ces personnes fragilisées. Les associations pourraient une fois de plus prendre le relais de la mission de service public.

Un des enjeux majeurs est le suivi de ces populations, tant de l’auteur de violences pour éviter les récidives, que des victimes pour les aider à se réinsérer socialement et leur offrir une protection et un soutien dans leur démarche pour s’en sortir. Le partenariat entre les associations, l’Etat, au travers du Préfet et du Procureur de la République, et la ville d’Ajaccio semble prêt à pérenniser les actions déjà bien ancrées dans le paysage Corse en général.

Si vous êtes victimes ou témoins de violences conjugales, un numéro unique au niveau national : le 3919

 Retrouvez le Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale le plus proche de chez vous sur: http://www.sosfemmes.com/ressources/chrs.php?dpt=20

CNIDFF : http://www.infofemmes.com/v2/p/Contact/Coordonnees-de-votre-CIDFF/73

CORSAVEM : http://www.corse.pref.gouv.fr/IMG/pdf/STOP_aux_violences_conjugales_agir_c_est_le_dire_cle5cb1be.pdf