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Vingt-deux ans après : L’insolent silence des autres


Vagabondu le Mercredi 7 Mai 2014 à 16:36

Vingt-deux ans, vingt-deux ans, et le bruit du fracas d’acier résonne encore comme à la première seconde. Vingt-deux ans et le goût salé des larmes garde toujours ce maudit parfum d’angoisse.



Vingt-deux ans après : L’insolent silence des autres

Le bruit sourd de plusieurs vies qui s’effondrent, le poids des corps sur le poids du fer.
Le poids d’un drame commun sous le poids d’un pleur partagé.
Vingt-deux ans comme une blessure aux points qui sautent, vingt-deux ans comme une prière à mille mots.
Furiani s’est écroulé dans la silhouette de l’indifférence, des hommes et des femmes ont laissé leurs ombres pour que l’on n’oublie jamais.
Le bruit assourdissant du fer qui hante nos mémoires, celui de l’incompréhension aussi. Furiani s’est écroulé dans un silence qui retentit encore.
Vingt-deux ans, et le vacarme d’un mois de mai qui s’affaisse, vingt-deux ans et l’écho d’un silence qui gronde à n’en plus finir. Si le rôle de victime nous a fait connaître, c’est celui de mendiant qui nous nous rendra célèbres, mendiants d’un respect aux bornes de l’intolérance.
Mendiants d’une reconnaissance, mendiants d’une insuffisance. Dix-huit écharpes bleues sont tombées, 2 300 cris de douleurs les ont accompagnés, un drapeau est un berne. Un seul drapeau pour tant de chaos.
Au-delà du bruit meurtri des nôtres, il y a l’insolent silence des autres.
De ceux qui ne sacralisent rien, ni la peine, ni la mort.
In memoria, pè u sempre.
Vagabondu