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30 ans après la catastrophe de Furiani : era un 5 di maghju


Livia Santana le Jeudi 5 Mai 2022 à 18:32

Sous la pluie ce jeudi 5 mai, plusieurs centaines de personnes ont rendu hommage aux victimes de la catastrophe de Furiani devant la stèle du stade Armand-Cesari. Trente ans après le drame, l'émotion et la tristesse restent intactes.



30 ans après la catastrophe de Furiani : era un 5 di maghju
Le ciel, à l’image de tous les cœurs, pleurait ce jeudi 5 mai. Trente ans jour pour jour après la catastrophe de Furiani où 19 âmes se sont envolées, plusieurs centaines de personnes se sont réunies en leur mémoire devant la stèle du stade Armand-Cesari.  Le 5 mai 1992, à quelques minutes de la rencontre opposant le Sporting Club de Bastia à l’OM, la tribune Nord s’écroulait comme un château de cartes emportant avec elle la joie d’une fête à peine entamée.

Les gerbes fleurissent  le parterre
Il est 16 heures, la commémoration débute avec une chanson entonnée par les enfants de l’école de Cervioni. Dans l’assemblée silencieuse venue en mémoire de ce funeste anniversaire se mélangent sous les parapluies, les familles des défunts, des blessés, des supporters du Sporting, des représentants de clubs insulaires, des anciens joueurs, des politiques et les membres du Collectif du 5 mai. Une fois la chanson terminée, vient le temps du dépôt des gerbes qui fleurissent bientôt, comme chaque année, le parterre du monument érigé en hommage aux victimes.

Les larmes de Mamadou
Une cinquantaine de personnes défilent sous les yeux des familles endeuillées qui trente années plus tard n’ont pas oublié cette soirée où tout a basculé. Bientôt, les joueurs du Sporting de l’époque déposent leurs fleurs et se recueillent un instant. Dans ce moment solennel, Mamadou Faye, ne peut retenir ses larmes. Avec lui, les yeux de ses anciens partenaires s’embuent à leur tour.

Comme tous les 5 mai, vient le tour de la bénédiction du monument aux morts par l’abbé Pierre Pinelli. Au micro, la voix de l’ecclésiastique s’entremêle avec le bruit des gouttes sur les parapluies. A
près quelques mots, le nôtre père en Corse et l’émotion, encore.

"Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts ni par les plus rapides mais par ceux qui n’abandonnent jamais"
L’abbé de Sainte-Marie passe le micro à Josepha Guidicelli, la présidente du Collectif du 5 mai qui lit quelques mots. « Aujourd’hui est une journée que l’on n’oubliera pas. Le drame de Furiani de 1992 semble si loin pourtant, est si près. Cette journée a endeuillé notre île mais également au-delà. Les blessures du passé cicatrisent lentement et laissent donc des traces. Cette blessure pour les victimes du 5 mai 1992 a été une force. Ce collectif qui dès le lendemain de la tragédie a commencé à se battre et n’a jamais cessé de lutter. Rien n’a été facile et la douleur qui aurait pu nous dévorer a été une puissance envers tout (…) Les derniers mois ont été particuliers, enfin on ne jouera plus de match de football professionnel un 5 mai en France, enfin cette date est gravée dans le marbre de la loi, enfin le 5 mai pourra être dédié pleinement au recueillement et à l’apaisement, au travail de mémoire, aux commémorations… les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts ni par les plus rapides mais par ceux qui n’abandonnent jamais, ceux qui ne renoncent jamais alors aujourd’hui nous pouvons rendre hommage sereinement à 19 femmes, hommes, parents, amis, proches… »


Ce jour où le soleil déclinait et l’ambiance montait à Furiani
Josepha Guidicelli énumère à présent le nom des victimes. Le Dio vi Salvi Regina s'élève dans l’assemblée.
La foule se disperse mais elle reviendra comme chaque année, le 5 mai, se souvenir de ceux qui ont perdu la vie, qui ont été blessés, ce jour où le soleil déclinait et l’ambiance montait à Furiani.