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Une classe de première littéraire du lycée Laetitia jury du prix Goncourt des lycéens 2018


Pierre BERETTI le Lundi 15 Octobre 2018 à 11:25

C’est avec sérieux que les trente élèves de la classe de première L1 du lycée laetitia à Ajaccio s’attèlent à la tâche qui leur a été confiée. En effet, ils ont été sélectionnés pour être jury du prix Goncourt des lycéens 2018. A l’issue de leurs ateliers de travail, ils devront sélectionner trois ouvrages sur les quinze romans présélectionnés.



(Photos Michel Luccioni)
(Photos Michel Luccioni)
Créé en 1988 à l’initiative de la Fnac et du ministère de l’Education nationale, avec le soutien de l’Académie Goncourt le prix Goncourt des lycéens permet de faire découvrir aux élèves la littérature contemporaine et de susciter l’envie de lire.
Chaque année, plus de 2 000 lycéens y participent. Ils sont en charge d’élire une œuvre littéraire au sein de la sélection proposée par l’Académie Goncourt dans le cadre de la rentrée scolaire. Cinquante classes sont sélectionnées au niveau national. Les années passées le lycée de Sartène et le lycée Fesch avaient participé. Cette année c’est une trentaine d’élèves de première en section littéraire du lycée Laetitia Bonaparte qui fera office de jury de sélection. Nadja Mignon, leur professeur de Lettres, est en charge de l’encadrement.
 
« Nous avons une bonne dynamique mais la tâche est ardue. En effet, il faudra lire quinze ouvrages en deux mois. La Fnac nous a offert six séries des livres présélectionnés. Pour les aider dans leur entreprise, nous avons mis en place des ateliers de travail avec différents intervenants tels que nos professeurs d’histoire, de théâtre, d’anglais, de philosophie mais aussi nos documentalistes. Les élèves travaillent en petits groupes et s’initient à l’argumentation, la critique avec divers critères d’évaluation. Ils sont également amenés à alimenter le journal du Goncourt des lycéens en ligne avec des articles, des illustrations ou des vidéos ».
Si le personnel enseignant du lycée Laetitia est particulièrement impliqué des intervenants extérieurs le sont tout autant comme Jérôme Ferrari. Ce dernier est venu récemment à la rencontre des élèves afin de partager son expérience de lauréat. Il reviendra bientôt afin de les aider à remplir leur rôle de jury.
Les jeunes critiques en herbe devront à l’issue de leurs lectures et travaux sélectionner trois œuvres. Un lycéen sera ensuite désigné par ses camarades pour aller défendre cette sélection à Marseille. Une autre sélection se fera donc sur la PACA « élargie » avant de désigner une fois encore un lycéen qui défendra le choix du Sud pour le prix définitif. Les délibérations auront lieu, à cet effet, le 15 novembre à Rennes.
 
Un travail colossal qui est possible grâce à l’implication des élèves et des professeurs. « Ce travail rentre pleinement dans le programme, explique Nadja Mignon. Il s’inscrit évidemment dans celui de littérature sur des thématiques comme le roman et ses personnages. Par ailleurs, j’ai choisi un des livres pour être étudié comme œuvre complète. » Les lycéens de la première littéraire ont encore beaucoup de lectures et d’analyses pour le mois à venir et si leur professeur de Lettres ne devait avoir qu’un seul regret c’est de ne pouvoir être sélectionnée qu’une fois. Néanmoins, elle n’en savoure que plus la chance de pouvoir participer avec ses élèves à une telle expérience.

Pour information, les quinze romans en compétition sont :
•           Meryem Alaoui, pour La Vérité sort de la Bouche du cheval (Gallimard)
•           Inès Bayard, pour Le Malheur du bas (Albin Michel)
•           Guy Boley, pour Quand Dieu boxait en amateur (Grasset)
•           Pauline Delabroy-Allard, pour Ҫa raconte Sarah (Minuit)
•           Adeline Dieudonné, pour La Vraie Vie (L'Iconoclaste)
•           David Diop, pour Frère d'âme (Seuil)
•           Clara Dupont-Monod, pour La révolte (Stock)
•           Éric Fottorino, pour Dix-sept ans (Gallimard)
•           Paul Greveillac, pour Maîtres et esclaves (Gallimard)
•           Gilles Martin-Chauffier, pour L'Ère des suspects (Grasset)
•           Nicolas Mathieu, pour Leur Enfants après eux (Actes Sud)
•           Tobie Nathan, pour L'Évangile selon Youri (Stock)
•           Daniel Picouly pour Quatre-vingt-dix secondes (Albin Michel)
•           Thomas B. Reverdy, pour L'Hiver du mécontentement (Flammarion)
•           François Vallejo, pour Hôtel Waldheim (Viviane Hamy)