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Un conflit qui dégénère en affrontement, inadmissible pour Femu a Corsica


Marilyne SANTI le Samedi 5 Juillet 2014 à 23:25

Femu a corsica a donné vendredi une conférence de presse à l'Assemblée de Corse. Au programme l’analyse de la situation politique avec l’annulation de la visite de Marilyse Lebranchu et celle de la situation des transports. Les propositions du groupe sont de mettre un terme immédiat au blocus dans le respect des organisations syndicales et des salariés et de mettre l’ensemble des parties, office des transports, collectivité et Etat autour de la table pour amorcer un vrai dialogue en vue de déployer la seule stratégie qui vaille : la création d’une compagnie régionale, une compagnie par les corses et pour les corses.



Un état peu engagé

Photo Marilyne SANTI
Photo Marilyne SANTI
Femu a Corsica sensible aux heures sombres que vit actuellement la Corse avec des conflits de toutes natures, témoin d’une situation jugée excessivement préoccupante, notamment pour la SNCM,  trouve dans l’absence d’anticipation et de dialogue l’origine de la montée en puissance de ces conflits mais aussi une volonté de pourrissement de la part de certains acteurs.
L’Etat est montré du doigt comme porteur d’une responsabilité centrale et écrasante en particulier dans le dossier des transports maritimes. Des revirements et une absence de lisibilité qui ont aujourd’hui un coût exorbitant pour la Corse et qui se traduit sur les quais, par des blocages qui se muent parfois en affrontements, affectant et divisant la communauté, au cœur d’une saison touristique déjà très fragile.
Nous arrivons au terme de plusieurs décennies de continuité territoriale et au terme d’un système qui a vécu avec des évolutions des soubresauts des conflits répétés et chroniques, ainsi qu’une histoire tourmentée et qui après toutes ces décennies ne produit toujours pas les effets escomptés, loin s’en faut et qui est même une machine à produire du conflit et de la frustration.
Des décennies à revivre le même enchainement avec d’un coté un état qui fait la sourde oreille et de l’autre un monde économique qui s’estime pris en otage.

Un office des transport pas à la hauteur

Femu a Corsica en appelle au gouvernement, afin que cesse une valse hésitation devenue extrêmement préjudiciable pour des entrepreneurs, commerçants, agriculteurs et artisans…qui rencontrent aujourd’hui d’effroyables difficultés et réclament, légitimement, la possibilité de travailler et de répondre efficacement aux exigences économiques du quotidien.
Des centaines de salariés du secteur attendent un signe fort de l’actionnaire historique, qui reste, directement et via la Caisse des dépôts et Consignations, un élément-pivot de la compagnie. Le groupe estime aussi que l’Office des Transports n’est pas à la hauteur des enjeux.  Le préavis de grève, déposé au début du mois dernier en est la preuve puisqu’il n’a pas suscité une très grande mobilisation de sa part. A cela s’ajoute les limites financières et structurelles de son activité, déjà mises en lumière par Femu a Corsica à maintes reprises.

L'urgence de la création d'une compagnie corse

Une solution négociée et rapide, dont le premier acte serait la levée du blocus devient urgente, pour que la raison l’emporte et que chaque acteur du conflit se responsabilise davantage en prenant en compte les intérêts collectifs. Nous avons toujours respecté les libertés publiques et syndicales, comme le droit de grève. Mais le contexte général commande que d’autres modalités  soient mises en œuvre, au risque d’asphyxier littéralement notre économie.
Une fois le trafic rétabli Femu a Corsica exige de l’Etat, de Veolia Transdev ainsi que de la Collectivité Territoriale une position claire et durable, pour mettre enfin en place une stratégie alternative  voulue par les Corses depuis des décennies. Des propositions déjà annoncées et qui donneraient à la Corse la maîtrise réelle de ses transports maritimes : la création d’une compagnie Corse, l’intégration à l’entité nouvelle de l’ensemble des salariés insulaires résidents, attachés à la continuité de ce service public, l’inscription dans une véritable continuité territoriale européenne.

Des libertés syndicales et publiques qui n'ont plus sens

Quand à l’Etat, investi à plus de 50% des parts il se doit de s’impliquer totalement, il est le principal responsable voire le principal coupable, on se demande même si cette situation n’est pas voulue.
Femu a Corsica dit respecter les libertés syndicales et publiques mais que dans cette situation qui vire à l’étranglement et à l’asphyxie du contexte économique il faut mettre un terme à ce droit. Les salariés ne seront pas mieux entendus s’il continue dans cette voie. Il faut s’inscrire dans un cadre d’apaisement et de dialogue. Dans un cadre exclusivement public et démocratique, des initiatives sont prises, des rapports de force s’organisent. Femu a Corsica y prend naturellement toute sa part et multipliera, dans les prochains jours, les mobilisations de nature à ouvrir enfin cette perspective de construction et de paix.
 

La non visite de Marylise Lebranchu

Femu a Corsica sans développer le sujet se pose deux questions : s’agit-il d’une réunion différée ? D’un report sine die ? Dans le dernier cas la situation serait grave. Pensant que la Ministre est plutôt évolutionniste et de dialogue, cela laisserait supposer que c’est une décision  politique qui sous tend cette  non-venue, de la part de ceux qui au gouvernement ne sont pas favorables à une évolution. Mais une troisième question s’impose : de quoi voulait-elle parler ?