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"The man who dreamed of Fearyland" la dernière production de Magà Ettori


Marilyne SANTI le Dimanche 31 Août 2014 à 23:33

Magà Ettori, auteur-scénariste et réalisateur ajaccien dirige depuis 1992 l'Institut régional du cinéma et de l'audiovisuel. Très tôt il baigne dans les mondes de la peinture et du cinéma, puis se forme à Paris au centre professionnel de Journalisme (CPJ) et à l'École supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA). Il réalise actuellement en Irlande “The man who Dreamed of Fearyland” un film qui sortira en mai 2015 et dont les scènes corses se tourneront le premier week-end de septembre.



"The man who dreamed of Fearyland" la dernière production de Magà Ettori

- Magà vous avez actuellement un projet en cours dont le tournage se fait en Irlande. En quoi consiste t-il ? 
- Le film s'intitule "The man who dreamed of Fearyland", d'après le poème d'un auteur que j'affectionne particulièrement : Willam Buttler Yeats. Après Paris, Londres, Casablanca, New York et Dublin nous achèverons notre tournage en Corse les 6 et 7 septembre. Il s'agit d'un conte initiatique qui débute dans notre monde en 2019, puis qui bascule dans Fearyland, le pays des Sirènes. Le personnage principal du film, William Yeat (du nom du poète), un chercheur en virologie de Sandymount (Dublin), va mener une quête pour ramener son épouse captive à Fearyland.
 
- Pourquoi avoir choisi l’Irlande ? 
- A suredda d'Irlanda ? Une terre et une culture qui font partie de mon imaginaire depuis toujours. Pendant le tournage je m'attendais à voir débouler un leipreachán narquois. J'ai la chance d'avoir un nombre incalculable de très bons amis irlandais. Ils ont facilité le tournage. L'immense créatrice de mode : Claire Garvey, fut des plus précieuses. De nombreuses top-models irlandaises ont été ravies de travailler avec nous sur ce film, pour avoir le privilège de porter les pièces uniques que Claire a confectionné pour nous.
 
- Lorsque l’on découvre vos photos, on ne peut supposer qu’un décor de fééries, de rêveries laissant libre cours à l’imagination n’est-ce pas? 
- Les contes de fées sont très fédérateurs, ils rassemblent au delà des frontières et du temps. Où que nous parlions de sirènes, de rêves, de magie, de chevaliers, quel que soit l'âge ou la condition sociale de nos interlocuteurs nous suscitons de la sympathie. Bien entendu, en terme de création c'est une matière... féérique. Ce sont tout de même des projets lourds, chers et compliqués à mettre en place. Au niveau des effets spéciaux, le cinéma indépendant  peut difficilement rivaliser avec les blockbusters. Les spectateurs ont vu les dernières créations des studios, ils s'attendent à cette qualité. En revanche, notre cinéma peut se permettre d'autres fantaisies appréciables.
 
- Vous avez associé à ce projets un grand nombre de partenaires, qu’ils soient Corses ou d’ailleurs. Qui sont-ils ? 
- Pour l'instant nos partenaires sont : CorsXtrem, Kulturarte, Ecole Monique Mufraggi, Nine, Ghislaine Laurent Création, Crenacare, Claire Garvey, C-Red, Atelier C'Fée. D'autres partenariats sont en cours, nous avions envie d'une aventure collective. Absolument tous nos partenaires ont le sens du partage, et une envie d'ouverture sur l'autre et placent l'humain au centre de leurs activités. Œuvrant depuis plus de 20 ans au sein de l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel au développement des créateurs insulaires, j'ai toujours fait en sorte d'aider les chefs d'entreprises corses dans un contexte économique particulièrement rude.
 
- Justement, quels est votre regard sur le cinéma insulaire et son évolution depuis ces 20 années ?
- Ceux qui ne croient pas en l'impossible sont priés de ne pas décourager ceux qui sont en train de le faire. Même si nous sommes loin d'avoir réuni les conditions pour prétendre à l'existence d'un cinéma corse, des graines ont été plantées et nous avons foi en l'avenir. Cette culture forte et dramatique porte en son sein l'essence même du 7eme art. Maintenant pour ce qui est de l'aspect ''industriel'', il faut être tout de même très réaliste. Le cinéma mondial évolue chaque jour, et les créateurs corses, comme les autres, ont bénéficié des avancées technologiques et techniques. On ne filme pas aujourd'hui comme on filmait il y a 20 ans, idem pour le jeu. Le regard des spectateurs aussi a changé. On ne regarde pas un film en 3D ou une série TV comme on le faisait il y a deux décennies. Les cinéastes on le devoir de s'adapter à ces nouvelles exigences. C'est pourquoi notre métier nécessite une remise en question permanente, tant au niveau artistique que technique.
 
- La sortie de votre film est prévue pour quand ?
- L'avant-première sera programmée par le Festival Kulturarte en mai 2015, à Coti Chiavari. Kulturarte est un festival de très grande qualité, qui a prouvé lors de ses précédentes éditions son attachement aux cultures du monde. Le hasard des calendriers fait que l'Irlande sera à l'honneur cette année, j'en suis particulièrement heureux.

Le parcours d'un enfant de tous les mondes

1990, ''Domotica'' ''L'Union Corse'', ''Le juge de paix du palais vert'', ''OE'', ''Artistes Citoyens du Monde'', ''AE'', ''La Révolution Corse'', ''Maquisardes'', ''Grossu Minutu'', ''Rosas Danst Rosas'', ''Patrizia Gattaceca au Réservoir'', ''I Tercani'', ''Lamentu di u Golu'', ''La Marche de l'enfant roi'', ''l'Astiu'', ''D'Espagne'', ''Le Dernier Clan'', ''L'écritoire'', ''Umani'', ''Amazing Grace'', ''Le septième péché'', ''La Lauréate'',...
1991, création de la revue culturelle : ''Intelligenza'' et une galerie d'art contemporain : ''San Ruchellu''.
1992, il crée à Ajaccio l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel (IRCA), un organisme indépendant appliquant une politique d’appui à la formation, la production, et la distribution audiovisuelle et cinématographique dans la région corse :''Paoli, un homme des lumières'' (2007), ''Lella aurait eu 100 ans'' (2009). A la Maison de l'UNESCO avec le Dr Edmond Simeoni : ''la Diversité dans le 7e art'' (2010).
L'IRCA est régulièrement invité dans des manifestations et festivals (50 Giorni di Cinema Internazionale a Firenze, Festival de Cannes, Marseille capitale Européenne de la Culture, ...) et édite la revue numérique ''NEO CINE TV'', organise les ''Rencontres du Cinéma Néo Contemporain'' une fois par an, et coordonne en Corse : ''Le jour le plus court'' (manifestation créé par le Centre Nationale de la Cinématographie).
1995, une pièce de théâtre : ''La nuit des Expressions Artistiques'' et en 2007 ''L'héritage de Pasquale Paoli'' interprétée à Levallois Perret, par Jean-François Remi.
2002, il est élu président de la Maison de la Corse, poste qu'il occupe jusqu'en 2010.
2007, comédie musicale ''La Révolution Corse''
2009 rédige à la demande du Ministère de la Culture et de la Communication, la biographie de Danielle Casanova, et écrit ''Maquisardes''.
2011, deux films : ''La marche de l'enfant Roi'', un court-métrage présenté en première mondiale au 64e Festival de Cannes et ''I Tercani'', le premier long métrage de cinéma - entièrement en langue corse - réalisé et produit en Corse par une société de production insulaire (Worldino Productions).
La même année, Magà Ettori est élu Conseiller audiovisuel-cinéma auprès du Conseil Économique Social et Culturel Corse (CESCC).
2012, organise et anime à l'Université de Corse : ''Les Assises de la Culture Corse'', en présence des médias et des acteurs majeurs du monde culturel de l'île.

En savoir plus sur Magà Ettori et sur son actualité


(Photos DR)

Director : Magà Ettori Dress : Claire Garvey Photographer : Anton Privrel Make up : Ciara Red / Anissa O Connor