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Territoriales-L’invité de CNI Paul-Félix Benedetti : "La Corse arrive à un tournant. Nous serons au rendez-vous"


Vincent Marcelli le Dimanche 12 Novembre 2017 à 17:07

Chef de file du Rinnovu, Paul-Félix Benedetti, sera aussi tête de liste de « Core in Fronte », une équipe, celle élargie à la société civile insulaire avec laquelle il brigue le second tour de la prochaine élection territoriale pour peser sur le paysage politique corse. Il est le deuxième invité de notre rubrique.



Territoriales-L’invité de CNI Paul-Félix Benedetti : "La Corse arrive à un tournant. Nous serons au rendez-vous"
- Comme en 2015, vous avez sollicité les autres composantes de la famille nationaliste pour ce scrutin. Un appel vain puisque resté sans réponse. Qu’en retirez-vous ?
- La Corse a besoin de mettre en synergie toutes ses forces vives. Pour notre part, nous avons toujours été favorables à l’union de la famille nationaliste dès le premier tour. Ce fut le cas lors des territoriales de décembre 2015 avec « A scelta patriotica ». Cela a encore été le cas pour cette échéance. Dans cette optique, un courrier, qui est resté sans réponse, a été envoyé au président de l’exécutif de Corse lui demandant de fédérer, justement cette union de la famille nationaliste afin d’avoir une politique qui soit homogène. A l’évidence, nous n’avons pas été entendus. M. Simeoni a choisi de fédérer la création d’un parti de majorité, comme en 2015.
 
- D’où la création de « Core in Fronte » ?
- Il nous paraît important de créer une ossature politique centrée sur les forces de toujours, celles qui ont façonné la lutte émancipatrice de ses quarante dernières années. Pour montrer à la France que nous sommes cohérents et que nous avons une stratégie définie. Nous avons donc, pour notre part, entamé, autour du Rinnovu, une nouvelle démarche visant à proposer une offre nouvelle. Toujours fidèles à nos principes, ceux de placer les idées avant les logiques électorales.
 
- Quels sont vos priorités lors de cette campagne territoriale ?
- Notre feuille de route se scinde en deux étapes que nous jugeons complémentaires. La première concerne l’aspect social, la santé, l’éducation, la culture, la fiscalité… Elle s’inscrit à court terme. A ce titre, nous demandons au président Macron de respecter ses engagements de campagne par l’octroi, à la Corse, de pouvoirs législatifs de plein droit concernant ces thématiques. Le deuxième axe est plus stratégique, pour que nous ayons les moyens de créer de nouvelles politiques permettant de faire renaître la nation corse. Avec, en ligne de mire d’ici quinze ans un référendum sur l’autodétermination.
 
- En quoi votre démarche se distingue-t- elle de celle menée par l’autre liste nationaliste ?
- Je ne connais pas son programme, nous cherchons juste à affirmer notre volonté politique. Nous avons, bien sûr, dans le cadre de la lutte nationaliste beaucoup de points communs. Nous divergeons sur certains axes. L’autonomie est un dû. Toutes les grandes régions européennes ont donné à leurs entités spécifiques un pouvoir autonome très large que ce soit en Allemagne, en Italie ou en Espagne. La Catalogne, veut, aujourd’hui, aller au-delà mais elle a obtenu, sans les combats que nous avons menés en Corse, l’autonomie. La Corse doit aller plus loin. Et pouvoir s’auto-administrer pour remonter son niveau social, que l’on puisse rayonner, avoir des mesures spécifiques qui n’ont rien à voir avec les mesures du droit commun français. Pour cela, il faudra déboucher sur une souveraineté pleine et entière et cela implique un référendum. Mais l’autodétermination n’est que l’aboutissement d’un long processus.
 
- Votre liste ?
- Elle prône, même si elle est composée de militants nationalistes, une certaine ouverture en s’étendant à des personnalités de la société civile. La présence de Jean-Baptiste Arena ou de Brigitte Artily s’inscrit dans cette perspective. C’est le regroupement de patriotes qui ont tous le souhait de faire avancer les choses en Corse. Entre le passé, caractérisé par nos racines et l’avenir pour une force politique nouvelle centrée sur les fondamentaux de la lutte patriotique corse. Afin de proposer une alternative parallèle aux autres courants.
 
- Quelle démarche au second tour ?
- On espère franchir la barre des 7% mais je ne ferai pas de pronostic électoral. Je pense, néanmoins, que nous atteindrons cet objectif. Quoiqu’il en soit, la Corse arrive à un tournant. Et l’on ne pourra pas se contenter d’une collectivité unique qui inclut la fusion des deux départements sans transferts de moyens et de compétences plus importants qu’ils n’ont été jusqu’à aujourd’hui. Nous serons, pour notre part, au rendez-vous de l’histoire…