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Syndicat de l’énergie 2A : Jean-Jacques Panunzi dénonce "les manœuvres politiciennes" des Nationalistes


Nicole Mari le Lundi 22 Janvier 2018 à 00:00

Le sénateur libéral de Corse du Sud, Jean-Jacques Panunzi, réagit, dans un communiqué, à l’affaire du syndicat de l’énergie de Corse du Sud, ex-syndicat d’électrification, et au clash qui a opposé la majorité territoriale et l’opposition de droite concernant le changement de mode de désignation des élus territoriaux qui y siègeront. Il estime le changement des règles du jeu, contraire à l’usage, dénonce « la volonté hégémonique » et « les manœuvres politiciennes » des forces nationalistes.



Jean-Jacques Panunzi, sénateur LR de Corse du Sud.
Jean-Jacques Panunzi, sénateur LR de Corse du Sud.
Voici le communiqué :
 
« Lors de la séance du 16 janvier dernier, la majorité nationaliste a fait le choix d’opter pour un mode de désignation distinct, le scrutin de liste majoritaire, pour le seul syndicat de l’énergie de la Corse du Sud, après avoir pourvu la quasi-totalité des organismes au scrutin proportionnel au plus fort reste.
Un changement des règles du jeu qui, bien que permis par le règlement intérieur, est contraire à l’usage qui a toujours fait prévaloir la représentation proportionnelle et le respect du pluralisme des tendances représentées à l’Assemblée.
Le fait majoritaire s’est exprimé de manière péremptoire pour s’assurer de prendre le contrôle d’une structure de qualité, au service du développement et des communes de la Corse du Sud. Dont acte. L’épisode aura révélé la volonté hégémonique des forces nationalistes, et le peu de respect accordé à tous ceux qui pensent autrement. Le ton est donné dès le début de la mandature.
 
Ceci dit, les explications données par le Président Simeoni pour justifier cette manœuvre politicienne, appellent de ma part un certain nombre de remarques.
 
Tout d’abord, le principe selon lequel « le payeur doit commander », fraîchement adopté par Femu a Corsica, me semble détourné. Ce ne sont pas les nationalistes, ni Gilles Simeoni, ni même le Conseil Exécutif qui « paye » et participe au financement des organismes en général, et du SDE2A en particulier, mais bien l’institution, la Collectivité de Corse, dont l’organe délibérant, l’Assemblée de Corse, dispose d’une représentation plurielle malgré le fait majoritaire. Si les groupes nationalistes auraient naturellement dû être majoritaires parmi les 8, l’opposition devait tout aussi naturellement disposer d’une représentation. Ne confondons pas l’institution et la majorité, et ne versons pas dans des logiques et des raccourcis abusifs. Nous parlons là d’argent public.
 
Deuxièmement, contrairement à tout ce qui a pu être dit en séance, en 2015, les deux groupes du conseil départemental étaient représentés au sein du syndicat. Peu importe qu’ils aient été tous deux de droite, la représentation du pluralisme des groupes avait à l’époque été respectée.
 
Enfin, a été évoqué l’épisode du CSJC de début 2016 qui - je le rappelle - était composé d’élus départementaux et d’élus territoriaux. Il savère qu’une majorité s’était dégagée au sein du conseil pour un candidat de droite, issu du groupe que je dirigeais au département, avec le soutien d’élus des groupes d’opposition à l’Assemblée de Corse. Quoi de plus démocratique ?! Les représentants des groupes nationalistes avaient alors claqué la porte en affirmant qu’ils ne siègeraient plus au conseil parce que la présidence ne leur était pas revenue. Ca n’a rien à voir avec ce que l’on vient de vivre au SDE2A puisqu’au CSJC, personne n’avait empêché les groupes nationalites d’être réprésentés au conseil d’administration, ni de déposer une candidature à la présidence.
 
Pour conclure, la volonté de modifier le mode de désignation en fin de séance pour s’assurer de disposer de 8 sièges sur 8 au sein du collège des conseillers territoriaux parmi lequel les maires devront choisir le président du syndicat d’électrification s’avère inquiétante pour les droits de l’opposition durant cette mandature.
Je ne peux que regretter et dénoncer cette manœuvre politicienne opérée par les groupes nationalistes.
Ayant présidé une assemblée délibérante qui comptait 2 élus nationalistes d’opposition pour lesquels j’ai toujours veillé à ce que leurs droits soient respectés, je n’ose imaginer qu’elle aurait été leur réaction si on avait osé changer les règles du jeu en dernière minute dans le seul but de les écarter d’une désignation. Manifestement, les conceptions de la démocratie évoluent au gré des opportunités et de la possibilité d’imposer ses vues ou non. Désormais majoritaires,  les Nationalistes s’imposent, faisant fi de principes pourtant fondamentaux. C’est regrettable pour la Corse ».