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Stéphane Rossi, Bastiais destiné au banc du Sporting


Florian Cadu le Mardi 6 Mars 2018 à 22:56

Nouvel entraîneur du Sporting Club de Bastia depuis le début de la saison, Stéphane Rossi, enfant du club, était voué à coacher l’équipe emblématique de la ville. Parce qu’il y a joué avant d’entamer sa carrière de joueur amateur, parce qui l’a toujours supportée, et parce que son aventure avec elle n’était pas terminée. Mais aussi parce que le caractère de l’homme, insoumis et fidèle, ressemble beaucoup aux valeurs de l’entité. Qui s'apprête à aller défier l'équipe réserve de l'AC Ajaccio.



Stéphane Rossi, Bastiais destiné au banc du Sporting
31 ans. C’est le temps qu’il a fallu à Stéphane Rossi pour retrouver son premier amour. Formé au Sporting Club de Bastia entre 1978 et 1982, l’ancien joueur amateur, passé par l’ES Cervione et le Cercle Athlétique Bastiais, a fait son retour au club en août dernier, une fois que la relégation en National 3 était officialisée. En tant qu’entraîneur de l’équipe première, cette fois. Jusque-là, il travaillait pour le CA Bastia. Depuis très longtemps. « J’ai été à la tête du CA Bastia de 1999 à 2017. En parallèle, j’étais aussi chef du service des sports du département de Haute-Corse. Avec les bons résultats du CA Bastia, j’ai dû faire un choix entre les deux postes. J’ai choisi le foot, je me suis donc mis en disponibilité et je le suis d’ailleurs toujours à l’heure actuelle, expose-t-il. Mais l’année dernière, j’étais en fin de contrat et j’ai décidé de ne pas prolonger l’aventure. En fin de saison, je me suis ainsi retrouvé sans club. Et en août, les dirigeants du Sporting, avec qui j’avais déjà eu des contacts par le passé, m’ont présenté le nouveau projet et m’ont proposé le poste d’entraîneur. »

Stéphane Rossi n’hésite pas et signe. Logique pour l’homme de 53 ans né à Bastia, qui se qualifie d’« insulaire pur et dur » (il a seulement quitté l’Ile de Beauté pour Toulon en 1983-1984) et qui supporte le Sporting depuis toujours : « J’ai accepté le défi, car j’estime qu’il en était de mon devoir par rapport à mon histoire personnelle avec le club. J’y ai joué dans les années 80, j’ai grandi à travers cette équipe, j’y ai rencontré des amis qui le sont toujours… Mes parents m’ont amené très jeune au stade pour assister à des matchs. J’ai connu toutes les configurations des tribunes de Furiani, les différentes infrastructures, la catastrophe de 1992... En d’autres termes, on peut dire que le Sporting m’a élevé à la passion du football. »

Ex-coach d’un club qu’il est parvenu à faire passer de Division d’Honneur (sixième division) à la Ligue 2 (deuxième division), le technicien semble détenir le profil parfait pour la mission compliquée qui attend le Sporting. C’est-à-dire retrouver le monde professionnel le plus rapidement possible. « Je sais que l’attente est énorme, mais on a tendance à mettre la charrue avant les bœufs, prévient-il. On parle déjà de professionnalisme alors qu’on est encore en National 3. » Pas de quoi lui faire peur, cependant : « Je suis l’entraîneur du Sporting, pas d’une équipe de N3. Toute la différence est là. Aujourd’hui, c’est l’institution que je regarde, pas le niveau dans lequel évolue l’équipe. Je dois rendre à ce club ce qu’il m’a donné au départ. Je veux réoffrir à des milliers de personnes de la joie et du bonheur en montrant que le Sporting n’est pas mort et en lui redonnant son standing. »

Déterminé et investi, Stéphane Rossi paye cependant parfois son caractère entier et sa franchise. Comme ce samedi 18 novembre 2017, où il est expulsé à Villefranche pour des mots prononcés à l’arbitre après un but du SCB refusé pour hors-jeu. Sanction infligée suite à ce match gagné 1-0 contre Aubagne : huit matchs de suspension ferme. « Je suis rentré sur le terrain et je lui ai dit, à ma manière, ce que je pensais. A savoir qu’il avait fait une connerie, qu’il le savait très bien et que ça ne me dérangeait pas de perdre des matchs, mais pas dans ce genre de circonstances. Je lui ai aussi dit, en criant, que c’était de la malhonnêteté. Le rapport précise que j’ai été menaçant et que je l’ai traité de voleur : c’est faux. » L’appel du club rejeté, l’entraîneur s’est tenu à la décision. Mais continue le combat avec fidélité et insoumission. A l’image du Sporting.