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Sénatoriales en Corse-du-Sud : Jean-Jacques Panunzi, candidat à sa succession


Julia Sereni le Vendredi 25 Septembre 2020 à 10:44

Candidat à sa succession lors de l’élection sénatoriale de ce dimanche 27 septembre, Jean-Jacques Panunzi est confiant. Et pour cause, il ne trouve sur sa route que la candidature de dernière minute de Jean-Hugues Noël, dit Le Baron Mariani. S’il est réélu, il entend travailler à une nouvelle architecture institutionnelle de la Collectivité de Corse, qui selon lui n’a pas su conserver le lien de proximité des anciens départements.



Jean-Jacques Panunzi et sa suppléante Simone Guerrini. Photo Jean-Noel Casanova.
Jean-Jacques Panunzi et sa suppléante Simone Guerrini. Photo Jean-Noel Casanova.
- Bientôt la fin de la campagne, comment s’est-elle passée ?
- Elle s’est très bien passée, avec une certaine facilité, car lorsqu’on est dans une position comme la mienne, c’est-à-dire jusqu’au dernier moment sans opposition, c’est beaucoup plus détendu. J’ai fait le tour de toutes les communes et j’ai été surpris par l’accueil chaleureux qui m’a été réservé. Les maires et le grands électeurs ont pris en compte mon passage à la présidence du Conseil Général et tout ce que j’y ai fait. En tant que sénateur, je leur fais parvenir une fois par trimestre un compte-rendu de mon travail, ils étaient enchantés de pouvoir en discuter et la plupart me renouvellent donc leur confiance.
 
- Vous êtes face à un adversaire inattendu, Jean-Hugues Noël, dit Le Baron Mariani, qui vous a proposé un débat. Pourquoi ne pas avoir accepté ?
- J’ai appris qu’il me proposait un débat avant-hier, j’ai trouvé que cela faisait un peu court. S’il s’y était pris avant je l’aurais accepté. Plus largement, sa démarche me semble compliquée à analyser. Changer ainsi à la dernière minute de département me laisse penser qu’il n’y a pas de socle politique à sa candidature.
 
- De votre côté, quel bilan faites-vous de votre mandat ?
- C’est une mandature assez riche en activité. J’ai défendu pas mal de dossiers :  la revalorisation des pensions agricoles, les dispositifs comme le CIIC, l’exonération de la TVA sur les vins… Je suis intervenu à travers des questions au gouvernement par exemple sur le projet de renouvellement de la centrale du Vazzio. J’ai déposé des amendements dans le cadre de la loi ELAN pour adapter notre dispositif, puisque 70 communes corses se trouvent à la fois  soumises à la loi littoral et à la loi montagne. Avec mon collègue Jacques Mézard, nous avons fait des propositions pour distinguer les deux. Aujourd’hui cela a été adopté et il appartient donc à la Collectivité de réviser le PADDUC pour sortir de cet imbroglio administratif.
 
- Si vous êtes réélu, vous avez l’intention de déposer une proposition une loi sur le cumul des mandats, de quoi s’agit-il ?
- Aujourd’hui un parlementaire ne peut pas exercer un mandat exécutif local. Je pense qu’il peut très bien le faire, mais à condition qu'il s'agisse de villes en dessous de 3 000 habitants. Il est très important que le parlementaire soit rattaché au territoire, sinon on coupe le Sénat de sa mission.
 
- Vous avez déposé une autre proposition de loi afin de modifier le mode de scrutin de l’Assemblée de Corse, pouvez-vous nous en parler ?
- Cette proposition est déposée pour une meilleure prise en compte de la représentation des territoires. Il s’agit de faire un découpage de la région en 9 ou 10 territoires, pour une élection a la proportionnelle en fonction du nombre d’habitants. Ainsi, tous les territoires seront représentés et l’on pourra éventuellement supprimer la chambre des territoires, qui est une caisse de résonance qui ne sert à rien. 

 - Cette proposition est reprise par Laurent Marcangeli dans le cadre de sa campagne pour les territoriales, serez-vous à ses côtés
Forcément. Au-delà de l’amitié que j’ai pour lui, nous partageons les mêmes idéaux politiques, et nous avons la Corse chevillée au coeur. Je fais d’ailleurs partie de ceux qui l’ont poussé à être candidat.
 
- Au-delà de ces deux propositions, sur quel dossier entendez-vous travailler ?
- J’essaierai d’intervenir au niveau de la Collectivité. Depuis deux ans, la nouvelle architecture institutionnelle a déséquilibré l’action publique. La Collectivité a absorbé tous les moyens et ressources du département sans avoir pris le relai de ce lien de proximité qu’il représentait. Je faisais pourtant partie de ceux qui ont cru en cette alternance et je ne vous cache pas que je suis déçu. Car force est de constater que la Collectivité n’a pas su maintenir ce lien de proximité. Je constate que tous les territoires ne sont pas traités avec la même équité, que cela soit volontaire ou non. D’où l’importance de modifier le mode de scrutin. Après, il faut aller au-delà et se poser la question notamment de l’existence des offices et des agences. Est-ce que la Collectivité a besoin de garder 11 appendices où chacun fait la loi à sa façon ? Parfois en « squeezant » le président de l’exécutif, qui est pourtant in fine responsable. Nous sommes arrivés au bout du statut de 82, il faut le modifier et faire une loi avec une fiscalité spécifique pour la Corse. Il faut un grand toilettage pour que la Collectivité fonctionne, parce qu’aujourd’hui elle est en panne.