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Sénatoriales de Haute-Corse : Paulu Santu Parigi devient le premier sénateur nationaliste


Nicole Mari le Dimanche 27 Septembre 2020 à 19:22

C’est avec un score sans appel de 328 voix, soit 58,8% des suffrages exprimés, que le maire de Santa-Lucia di Mercuriu et conseiller territorial Femu a Corsica, Paulu Santu Parigi, remporte l’élection sénatoriale de Haute-Corse au 2nd tour de scrutin et devient le premier nationaliste corse à entrer au Sénat. Il avait raté son élection au 1er tour d’une voix. Loin derrière, le candidat de droite, le maire de Galeria, Jean-Marie Seite, n’a recueilli que 230 voix, soit 41,2 % des suffrages exprimés. Présents au 1er tour, le maire d’Alzi, l’Indépendantiste, Simon-Jean Venturini, a récolté 43 voix, le Balanin Jean-Simon Savelli, 20 voix, et le socialiste Philippe Peretti, 18 voix.



Le Nationaliste, membre de Femu a Corsica, Paulu Santu Parigi, nouveau sénateur de Haute-Corse.
Le Nationaliste, membre de Femu a Corsica, Paulu Santu Parigi, nouveau sénateur de Haute-Corse.
C'est une nouvelle victoire pour les Nationalistes, un autre pré-carré qui tombe au niveau des institutions nationales. Après trois députés au Palais Bourbon, ils comptent désormais un sénateur au Palais du Luxembourg. Dimanche à Bastia, c’est sans surprise que le candidat de Femu a Corsica, Paulu Santu Parigi, remporte haut la main les élections sénatoriales de Haute-Corse avec 328 voix, soit 58,8% suffrages exprimés. Le suspense résidait dans la longueur de son avance, elle est bien plus importante que prévu puisqu’il a seulement manqué une voix au maire de Santa-Lucia di Mercuriu pour gagner dès le 1er tour et qu’il distance son adversaire de 98 voix au 2nd tour. Le Nationaliste avait, le matin, aligné 279 voix sur les 558 suffrages exprimés pour 572 votants. La majorité étant à 280 voix, il a, donc, passé le 1er tour avec 50% des suffrages. Il est vrai que fort du soutien du président de l’Exécutif corse, de la majorité territoriale, et des villes de Bastia, Furiani ou Biguglia, il partait avec un socle électoral qui en faisait le grand favori. Il a visiblement ratissé large dans tout le département, surtout dans les petites communes de l’intérieur, sur des territoires qu’il connaît bien comme le Centre-Corse, une partie de la Balagne et du Fium’Orbu, la Costa Verde ou le Cap Corse, récupérant même des voix qui auraient pu ou du se reporter sur ses adversaires.
 
Une large avance
Paulu Santu Parigi devance d’une voix au 1er tour le score réalisé en 2014 par son prédécesseur, Joseph Castelli, alors président du Conseil départemental de la Haute-Corse qui avait, en son temps, réalisé une élection spectaculaire. Une avance largement confortée au 2nd tour par les voix de l’Indépendantiste, Simon Venturini, et quelques voix du socialiste Philippe Peretti, soit 49 voix supplémentaires. Le tout nouveau sénateur devra, cumul des mandats oblige, abandonner la plupart de ses mandats, notamment de maire – il restera conseiller municipal – de conseiller communautaire et de conseiller territorial, ainsi que sa fonction d’attaché parlementaire auprès du député Jean-Félix Acquaviva. Il a dévoilé que des contacts ont été pris pour intégrer le groupe EELV au Sénat.

La première réaction de Paulu Santu Parigi


 



Une action validée
La large victoire de Paulu Santu Parigi est un nouveau pied de nez éclatant à tout ceux qui ne cessent de miser sur la désunion des Nationalistes et leur faiblesse supposée. Mais, aujourd’hui, comme le 28 juin à la municipale bastiaise, ces derniers prouvent, une fois de plus, qu’ils savent, au-delà des querelles intestines qui les déchirent, faire front commun contre l’adversaire. Au delà des Nationalistes, c’est une nouvelle victoire pour Femu a Corsica, le parti du président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, et, explique-t-il, un « un pas supplémentaire qui est franchi dans la dynamique initiée en 2014 et le signe que les grands électeurs valident notre action au niveau des territoires et des communes ».

Gilles Simeoni : « » La Corse continue de nous accorder sa confiance »

« C’est aussi une grande victoire pour Femu a Corsica, pour les Nationalistes et pour tous ceux qui veulent servir les intérêts de la Corse », réagit Jean-Félix Acquaviva, député de Corte-Balagne et secrétaire national de Femu a Corsica.

Jean-Félix Acquaviva : « Nous serons renforcés par la présence de Paulu Santu Parigi au Sénat »


Une droite déçue

Jean-Marie Séité, maire de Galeria, et sa suppléante, Charlotte Terrighi, maire de Vignale.
Jean-Marie Séité, maire de Galeria, et sa suppléante, Charlotte Terrighi, maire de Vignale.
Une droite déçue
La déception est patente pour la droite qui ne s’attendait pas à une telle différence de score. Malgré le soutien de toute la famille libérale qui a fait bloc autour de lui, Jean-Marie Seité n’a réalisé que 198 voix au 1er tour et 230 voix au 2nd tour. Même si c’est bien mieux qu’Anne-Marie Natali en 2014, le maire centriste de Galeria, qui apparaissait comme un homme de consensus, a eu du mal à convaincre au-delà du pré-carré des fiefs de droite, comme Calvi, Borgo ou une partie du Fium’Orbu, même s’il a bénéficié de l’apport des voix macronistes. L’intrusion dans cette campagne du Nord du maire d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, candidat aux élections territoriales de mars prochain avec ce qu’il espère une liste d’union de la droite, n’a pas vraiment amélioré la donne. Un résultat qui n’est pas de bon augure à six mois d’une territoriale qui s’annonce âprement disputée et après l’échec de la municipale bastiaise. Au-delà du scrutin même, la droite nordiste joue son poids dans la liste Marcangeli qui, avec la réélection triomphale de Jean-Jacques Panunzi, garde ses pions dans le Sud. Et ce n’est peut-être pas, pour l’équipe de Jean-Martin Mondoloni, l’écueil le moins dur à surmonter.
 
Les outsiders
Trois autres candidats étaient en lice au 1er tour. Simon-Jean Venturini, maire d’Alzi, membre de Corsica Libera, a réussi une belle percée en alignant 43 voix, celles des élus de son parti, mais pas seulement. Dans ce type de scrutin personnalisé, l’amitié prend souvent le pas sur les liens politiques ou le vote utile, l’Indépendantiste a aussi agrégé des voix d’anciens Radicaux de Gauche. Vote d’amitié également pour Jean-Simon Savelli, le président de la Fédération corse de rugby, un libéral proche de l’ancien maire d’Ile-Rousse qui a engrangé 20 voix. Enfin, Philippe Peretti, conseiller municipal bastiais et candidat socialiste, a récolté 18 voix. Les reports se sont faits sans surprise.
 
N.M.