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Selon Joseph Bové la Corse ne pourra échapper à la Xylella fastidiosa…


le Samedi 20 Décembre 2014 à 23:06

Le professeur Joseph Bové de l’Université de Bordeaux 2 et ancien directeur de recherche Inra, a animé une conférence-débat, organisée par l’Inra sur le site de San Giuliano, sur la biologie de Xylella fastidiosa, bactérie qui ravage les vergers d’oliviers dans le Sud de l’Italie depuis fin 2013.



Selon Joseph Bové la Corse ne pourra échapper à la Xylella fastidiosa…
Malgré les conditions météorologiques défavorables, la mobilisation était importante, une  cinquantaine de personnes avaient fait le déplacement pour débattre avec le professeur Bové.
Comme il l’a très bien expliqué, cette bactérie qu’il a lui-même identifiée sur agrumes dans les années 90 en Amérique du Sud, ne tue pas que les oliviers, mais peut également s’attaquer aux clémentiniers et à la vigne (et à de nombreux autres végétaux).
Cette maladie se transmet par l’intermédiaire d’insectes vecteurs. Il suffit qu’une plante contaminée pénètre dans une zone pour que la maladie se propage sur les principales productions agricoles de cette zone.

D’après Joseph Bové " il est aujourd’hui primordial de communiquer et d’informer toute la population sur le danger que représente pour l’économie locale, l’environnement et la santé publique, l’introduction de végétaux en Corse.
En effet, l’introduction de cette bactérie pathogène est une lourde menace qui pèse aujourd’hui sur la Corse du fait de l’arrivée massive, sur l’île, de végétaux en provenance d’Italie et d’ailleurs.

"La Corse ne pourra pas lutter seule"

Particulièrement destructrice sur oliviers (les vergers sont dévastés de manière foudroyante), vigne et agrumes, toutes les productions agricoles insulaires et méditerranéennes sont exposées
Pour Joseph Bové  "la Corse ne pourra lutter seule, le problème doit être traité au niveau européen par des mesures strictes, qui passent par la mise en quarantaine des plants en provenance des pépinières italiennes, le respect de règles contraignantes de production de plants sous serres aux pépiniéristes européens pour limiter la propagation des insectes vecteurs (au Brésil du fait de la maladie 100% des plants de pépinières sont produits sous serre), la mise en place d’une veille sanitaire pour déceler les symptômes au plus tôt (campagne de communication et de sensibilisation sur la reconnaissance des symptômes)."


Il poursuit en rappelant qu’en cas de foyer détecté, comme malheureusement il n’existe pas de 
moyens curatifs, il faudra systématiquement arracher et mettre en œuvre une lutte chimique 
contre les insectes vecteurs. Selon le professeur Bové, il faut également donner les moyens aux laboratoires scientifiques d’identifier la bactérie et de travailler sur la recherche de solutions. 
En conséquence, l’ensemble des pays méditerranéens, à l’instar du « collectif Xylella fastitiosa », qui s’est mis en place en Corse, doivent impérativement s’associer et alerter la commission européenne pour que des mesures soient prises afin de limiter au maximum la propagation de cette maladie qui peut s’attaquer à tous les végétaux (arbres et plantes herbacées) et qui est aujourd’hui présente dans le Sud de l’Italie (40 000 hectares officiellement mis en quarantaine dans les Pouilles).
La mort des oliviers et des agrumes du Bassin Méditerranéen ne serait pas seulement un problème économique, mais également culturel et historique. Il est du ressort de tous de faire en sorte que cette bactérie ne mette pas en danger les fondamentaux de notre société agropastorale.