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Propos injurieux envers Mme Erignac après son retour Ajaccio : Le parquet ouvre une enquête


le Dimanche 11 Février 2018 à 15:08

Le procureur de la République d'Ajaccio a annoncé dimanche qu'une enquête venait d'être ouverte à la suite de la publication sur Facebook d'un message injurieux envers Dominique Erignac la veuve du préfet de Corse assassiné il y à 20 ans à Ajaccio. Ce message a été publié sur le compte "Di l'Altu pianu" attribué à Charles Pieri, peu après le discours prononcé par Mme Erignac à Ajaccio.



Propos injurieux envers Mme Erignac après son retour Ajaccio : Le parquet ouvre une enquête
Il avait été publié après le retour en Corse de Dominique Erignac, venue assister à Ajaccio à la commémoration de l'assassinat de son époux.
Le message retiré depuis, comparait l'épouse du préfet aux femmes françaises ayant collaboré avec les Allemands pendant les second conflit mondial.
Le procureur de la République a confié à l'AFP que le compte Facebook incriminé  appartiendrait à Charles Pieri : "Je crois savoir, en effet, qu'il s'agirait de M. Pieri, mais nous attendons la confirmation de cette affirmation par le réseau social Facebook".
Une plainte contre X a été déposée jeudi.
Un signalement d'abus pour "offense" a été effectué dans le foulée auprès de Facebook.
Le post du compte "Di l'Altu pianu" a été retiré depuis.


"Inacceptable" pour Gilles Simeoni et Femu a Corsica
 Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif et Femu a Corsica ont réagi peu après à l'annonce de l'ouverture de cette enquête?
"J'ai pris connaissance d'un texte publié sur un compte Facebook attribué à un ancien dirigeant nationaliste, au lendemain du 20ème anniversaire de l'assassinat du Préfet Erignac, une commémoration à laquelle j'ai participé.
Quel qu’en soit l’auteur, le contenu de ce texte, injurieux et profondément choquant, est inacceptable. Il est contraire à ce que nous sommes aux plans philosophique, éthique, et politique. Il est également contraire d'une part à nos valeurs et principes, d'autre part à notre conception de l'histoire, de la société et de la vie publique"
écrit notamment le président du conseil exécutif.
Enfin, ce texte est totalement incompatible avec notre démarche ainsi qu’avec la vision politique et stratégique que les Corses nous ont donné mandat de mettre en œuvre, à travers leur vote massif de décembre dernier" 



 Femu a Corsica a réagi de la même façon.
"Au lendemain du 20ème anniversaire de l'assassinat du Préfet Erignac, commémoration à laquelle ont participé le Président du Conseil exécutif de Corse, les trois députés nationalistes, et le Maire de Bastia, un texte injurieux a été publié sur un compte Facebook attribué à un ancien dirigeant nationaliste. Le contenu de ce texte est inacceptable, il est contraire à ce que nous sommes, aux plans philosophique, éthique, et politique. Il est totalement incompatible d'une part avec nos valeurs, et nos principes, d'autre part avec notre conception de la société et de la vie publique. Enfin, il est aux antipodes de la vision politique et stratégique de Femu a Corsica"


 

Réactions
La LDH Corsica condamne elle aussi le contenu du post de Facebook. La ligue des droits de l'homme condamme fermement les propos d'une violence extrême, insupportables, méprisants, tenus sur un tweet, injurieux pour Madame Erignac et pour toutes les femmes."


LREM en Corse
"Le mouvement La République En Marche en Corse s’indigne du commentaire scandaleux envers Madame Erignac publié sur le site Face Book « Di L’altu Pianu » .  Ce contenu honteux, inhumain et méprisant ne peut que blesser profondément tous les habitants de la Corse, toutes les femmes de Corse, toutes les femmes de France et toutes celles qui ont connu la guerre.  LREM en Corse dénonce avec force l'auteur et ses soutiens "


Jean Zuccarelli
"Après les propos injurieux tenus sur FB par "Di L'altu Pianu" à l'encontre de Madame Dominique Erignac et de toutes les femmes, je me félicite de l'ouverture d'une enquête par le parquet devant permettre la condamnation de l'auteur. Ces propos ignobles d'une rare violence sont contraires au respect minimal de toute vie en société. J'attends une prise de position des Présidents de la Collectivité de Corse"

Groupe Andà per dumane et Jen-Charles Orsucci
"Le 7 février 2018 au lendemain de la commémoration du 20ème anniversaire de l'assassinat du préfet Claude Erignac, sa veuve a été insultée sur un compte Facebook attribué à un membre de l'exécutif du mouvement Corsica Libera.
Le contenu de ce texte est clairement abject, ignoble et insultant pour les femmes dans une île reconnue par le plus grand nombre comme l’« Île des justes ».
Le groupe Andà Per Dumane condamne fermement cette publication ainsi que son auteur et toutes les personnes qui s'y sentiraient associées, contraire aux valeurs que nous avons toujours défendues et que la Corse doit véhiculer : humanisme, respect et tolérance."


A Manca
Quelles que soient les circonstances, nous militant(e)s révolutionnaires avons comme principe intangible d’observer une réserve de circonstance quand des personnes perdent la vie et que leurs entourages sont plongés dans la douleur et le deuil.
Ce principe vaut dans tous les cas de figure, y compris lorsqu’il peut s’agir d’hommes ou de femmes avec lesquels et lesquelles nous ne partageons aucune idée ni aucune sympathie politique.
A contrario des discours présidentiels récents, notre sens de l’éthique et de l’humanité nous interdit toutes les surenchères. Nous avons pu faire d’ailleurs, par le passé, largement preuve de cela.
Mme Erignac et sa famille, quelle que soit l’instrumentalisation politique cynique de leur douleur, peuvent se sentir offensés par un texte infamant diffusé ces derniers jours sur facebook sous le pseudonyme « di l’altru pianu ». Cette « production » abjecte insulte toutes les femmes, celles visées dans la période évoquée comme celles d’aujourd’hui, et ce, quelles que soient les latitudes sous lesquelles elles vivent. Ce sexisme outrageant n’honore pas son auteur et en aucun cas ne peut être attribué à l’ensemble d’un peuple. Nous ne reconnaissons à l’auteur aucune légitimité pour se revendiquer de l’opinion majoritaire dans celui-ci.       
A l’heure où nous donnons publiquement notre opinion sur ce fait grave, circule un nom, celui de Charles Pieri. Sur les réseaux sociaux et dans certains médias, le nom de ce responsable politique nationaliste est avancé. Un magistrat du parquet d’ Aiacciu informe qu’une enquête est ouverte.
Notre condamnation sans réserve du texte publié vaut dans tous les cas de figure et s’il s’avérait que des preuves matérielles mettent en cause ce responsable nationaliste, alors se poserait également la question des buts poursuivis par celui-ci. Il n’est en effet pas crédible de limiter l’écrit concerné à un mouvement d’humeur. La portée de l’événement dans les circonstances actuelles, n’est pas sans rappeler des temps où d’aucuns appliquaient la règle du : « se soumettre ou se démettre ».
Ce temps est révolu et tout retour en arrière serait fatal à l’ensemble des structures du mouvement national.
Dans le même temps, la récupération politique de ce fait par des intérêts et des forces politiques hostiles au mouvement national dans toute sa diversité, n’est pas acceptable et ne doit tromper personne. L’instrumentalisation de ce fait peut également servir directement à toutes les provocations et manipulations pour paralyser toute unité d’action du mouvement national sur des revendications démocratiques légitimes. Notre solidarité sans faille s’adresse à toutes les femmes qui à juste titre se sentent salies, insultées et bafouées dans leur intégrité. Les mots ont un poids et rien ne peut banaliser ceux qui ont été écrits.