Jean Baggioni, animateur et coordinateur du Comité régional Cap Alain Juppé pour la France en Corse, et Jean Martin Mondoloni, conseiller territorial.
- Dans quel état d’esprit êtes-vous à quatre jours du 1er tour ?
- Jean Baggioni : Nous voulons, d'abord, remercier tous ceux qui, pendant sept mois, se sont mobilisés pour attirer l'attention, attiser l'intérêt des électeurs sur les Primaires. Ce n'est pas un événement officiel, mais partisan. C'est un exercice démocratique de choix d'un candidat dont on sait à droite qu'il sera le prochain président de la République française. En terre de Corse, qui n'était pas forcément une terre juppéiste, nous avons, avec Jean-Martin ici, Laurent Marcangeli à Ajaccio, Jean-Jacques Panunzi dans l'Extrême Sud et Ange Santini en Balagne, labouré ce terrain. Nous voulons dire merci à toutes les personnes qui se sont mobilisées et aux médias sans qui nous n'aurions pas pu faire de campagne électorale.
- Comment se sont passés ces sept mois de campagne ?
- Jean Baggioni : Depuis le 27 avril dernier où nous avons mis en place le comité régional de soutien à Alain Juppé, que de chemin parcouru ! Que de mobilisation des élus et des électeurs ! Ce qui nous amène à dire aujourd'hui notre confiance, non pas parce que les sondages laissent penser que notre candidat est en tête, mais parce qu'il est l'homme qui répond à la situation de la France qui a besoin d'une autorité restaurée, de réformes, d'un apaisement et d'un rassemblement républicain. Un homme qui ne fait pas de la surenchère par des promesses inutiles et aventureuses, qui ne fait pas de démagogie, comme on a pu croire et dire à travers des polémiques stériles en parlant de l'alliance avec certaine personne du Centre. Alain Juppé fait tout dans la transparence. Je voulais saluer cette démarche et l'intérêt qu'il porte à la campagne électorale en Corse.
- C'est-à-dire ?
- Jean Baggioni : Alain Juppé est venu ici, il a été bien reçu et en a gardé un excellent souvenir à telle enseigne qu'il cite, chaque fois, encore avant-hier lors de son meeting au Zénith, son passage en Corse. Il a été marqué, non seulement par la solidarité de nos compatriotes, mais aussi par les problèmes auxquels il a prêté un intérêt particulier parce qu'il sait que, demain, investi d'une autorité, il aura à les traiter. Il m'a dit exactement : « Il ne s'agit pas d'inventer ou de bricoler une énième réforme institutionnelle, mais de tenir compte de la collectivité unique, proposée aujourd'hui par le gouvernement, et de voir ce qu'elle doit devenir pour répondre à l'attente des Corses ». La réforme est en cours. On prendra le temps qu'il faut pour l'appréhender correctement, l'enrichir et faire en sorte qu'elle soit un aboutissement et pas un simple palier. Avec deux considérations : l'évolution institutionnelle et l'évolution des ambitions, des projets et des moyens. Les projets, c'est le développement économique, social et culturel. Les moyens, ce sont les ressources, la fiscalité.
- L’offensive anti-fiscalité corse de son principal soutien De Courson n’est-elle pas un couac dans sa campagne insulaire ? D’autant qu’il pourrait, en cas de victoire, devenir ministre, pourquoi pas du budget !
- Jean Baggioni : C’est une plaisanterie ! Je ne crois pas qu’Alain Juppé soit préoccupé par le sort de ceux qui seront ou pas ministrables ! Comme il nous a autorisés à dire : « De Courson soutient Juppé, Juppé ne soutient pas De Courson ! ».Je sais que jamais le choix ne sera fait de personnage clivant. Il a parlé d’hommes d’expérience et de compétence, qui seront dans l’exercice d’une démocratie quotidienne, ouverts et accessibles à tous. Le choix du gouvernement opéré par Alain Juppé président montrera, à la fois, son souci de disposer d’hommes fiables et reconnus comme apaisants et déterminés.
- Jean-Martin Mondoloni : Ce n’est pas un couac ! De Courson est un homme qui agit de façon tellement discrète que ça en devient suspicieux ! Il agit nuitamment, à force d’amendements. Il n’est pas un ami de la Corse. Alain Juppé est venu s’exprimer sur le sujet fiscal en Corse. Que je sache, il n’a publié aucun démenti ! Sa vision n’est pas parcellaire, même si des toilettages peuvent avoir lieu en faveur de mesures historiques aujourd’hui un peu caduques, c’est une vision globale du statut fiscal de la Corse. L’important, c’est qu’une fois désigné par les Primaires, il se donne 100 jours pour bâtir un programme de gouvernement. Ces 100 jours seront déterminants pour la Corse. C’est la raison de mon engagement auprès d’Alain Juppé.
- En quoi sont-ils déterminants ?
- Jean-Martin Mondoloni : Dès le 28 novembre au matin, nous serons tous, les Juppéistes et les autres, au travail parce que le tronc commun promis par tous les candidats à la primaire est l’idée d’une loi spécifique à la Corse. On ne va pas improviser. Dans la législature telle qu’elle fonctionne aujourd’hui en France avec des courtes mandatures de 5 ans, la première année est déterminante. Les quatre suivantes sont moins opérantes. Il faut que tout soit prêt. Nous avons 100 jours pour réfléchir à un certain nombre de problématiques qui ont été mises sur la table : la problématique fiscale et les ressources de la collectivité unique, le problème des territoires, la représentation de ces territoires dans le mode de scrutin et la problématique du patrimoine qui sera débattue, le 8 décembre, à l’Assemblée nationale. Toutes ces questions, prégnantes pour les Corses, doivent être intégrées dans une loi spécifique.
- Jean Baggioni : Cessons de parler de fiscalité de manière ponctuelle, occasionnelle ou circonstancielle. Ici, les viticulteurs, là, les débitants de tabac... Alain Juppé partage avec nous le souci de donner un statut fiscal qui serait le corollaire du statut particulier. Il reviendra bâtir avec nous un projet de développement, d'unité et de satisfaction des besoins pour la Corse. Dans le réalisme ! Il ne s'agit pas de promettre tout et n'importe quoi, mais de garantir ce qui est fiable ! Cette démarche-là nous a séduit. Nous soutenons un homme qui mérite vraiment l'adhésion des insulaires. Nous n'avons jamais fait de publicité comparative. Nous n'avons pas besoin de dénigrer les autres candidats pour dire du bien du nôtre qui a les qualités d’un homme d'Etat, d’un président de la République, attentif au développement de l'ensemble de la communauté nationale, qu’elle soit géographique, physique, économique, social ou culturelle. Nous appelons, aujourd'hui, au plus large soutien et à une mobilisation des Corses à travers une démarche sereine et apaisée.
- Jean Baggioni : Nous voulons, d'abord, remercier tous ceux qui, pendant sept mois, se sont mobilisés pour attirer l'attention, attiser l'intérêt des électeurs sur les Primaires. Ce n'est pas un événement officiel, mais partisan. C'est un exercice démocratique de choix d'un candidat dont on sait à droite qu'il sera le prochain président de la République française. En terre de Corse, qui n'était pas forcément une terre juppéiste, nous avons, avec Jean-Martin ici, Laurent Marcangeli à Ajaccio, Jean-Jacques Panunzi dans l'Extrême Sud et Ange Santini en Balagne, labouré ce terrain. Nous voulons dire merci à toutes les personnes qui se sont mobilisées et aux médias sans qui nous n'aurions pas pu faire de campagne électorale.
- Comment se sont passés ces sept mois de campagne ?
- Jean Baggioni : Depuis le 27 avril dernier où nous avons mis en place le comité régional de soutien à Alain Juppé, que de chemin parcouru ! Que de mobilisation des élus et des électeurs ! Ce qui nous amène à dire aujourd'hui notre confiance, non pas parce que les sondages laissent penser que notre candidat est en tête, mais parce qu'il est l'homme qui répond à la situation de la France qui a besoin d'une autorité restaurée, de réformes, d'un apaisement et d'un rassemblement républicain. Un homme qui ne fait pas de la surenchère par des promesses inutiles et aventureuses, qui ne fait pas de démagogie, comme on a pu croire et dire à travers des polémiques stériles en parlant de l'alliance avec certaine personne du Centre. Alain Juppé fait tout dans la transparence. Je voulais saluer cette démarche et l'intérêt qu'il porte à la campagne électorale en Corse.
- C'est-à-dire ?
- Jean Baggioni : Alain Juppé est venu ici, il a été bien reçu et en a gardé un excellent souvenir à telle enseigne qu'il cite, chaque fois, encore avant-hier lors de son meeting au Zénith, son passage en Corse. Il a été marqué, non seulement par la solidarité de nos compatriotes, mais aussi par les problèmes auxquels il a prêté un intérêt particulier parce qu'il sait que, demain, investi d'une autorité, il aura à les traiter. Il m'a dit exactement : « Il ne s'agit pas d'inventer ou de bricoler une énième réforme institutionnelle, mais de tenir compte de la collectivité unique, proposée aujourd'hui par le gouvernement, et de voir ce qu'elle doit devenir pour répondre à l'attente des Corses ». La réforme est en cours. On prendra le temps qu'il faut pour l'appréhender correctement, l'enrichir et faire en sorte qu'elle soit un aboutissement et pas un simple palier. Avec deux considérations : l'évolution institutionnelle et l'évolution des ambitions, des projets et des moyens. Les projets, c'est le développement économique, social et culturel. Les moyens, ce sont les ressources, la fiscalité.
- L’offensive anti-fiscalité corse de son principal soutien De Courson n’est-elle pas un couac dans sa campagne insulaire ? D’autant qu’il pourrait, en cas de victoire, devenir ministre, pourquoi pas du budget !
- Jean Baggioni : C’est une plaisanterie ! Je ne crois pas qu’Alain Juppé soit préoccupé par le sort de ceux qui seront ou pas ministrables ! Comme il nous a autorisés à dire : « De Courson soutient Juppé, Juppé ne soutient pas De Courson ! ».Je sais que jamais le choix ne sera fait de personnage clivant. Il a parlé d’hommes d’expérience et de compétence, qui seront dans l’exercice d’une démocratie quotidienne, ouverts et accessibles à tous. Le choix du gouvernement opéré par Alain Juppé président montrera, à la fois, son souci de disposer d’hommes fiables et reconnus comme apaisants et déterminés.
- Jean-Martin Mondoloni : Ce n’est pas un couac ! De Courson est un homme qui agit de façon tellement discrète que ça en devient suspicieux ! Il agit nuitamment, à force d’amendements. Il n’est pas un ami de la Corse. Alain Juppé est venu s’exprimer sur le sujet fiscal en Corse. Que je sache, il n’a publié aucun démenti ! Sa vision n’est pas parcellaire, même si des toilettages peuvent avoir lieu en faveur de mesures historiques aujourd’hui un peu caduques, c’est une vision globale du statut fiscal de la Corse. L’important, c’est qu’une fois désigné par les Primaires, il se donne 100 jours pour bâtir un programme de gouvernement. Ces 100 jours seront déterminants pour la Corse. C’est la raison de mon engagement auprès d’Alain Juppé.
- En quoi sont-ils déterminants ?
- Jean-Martin Mondoloni : Dès le 28 novembre au matin, nous serons tous, les Juppéistes et les autres, au travail parce que le tronc commun promis par tous les candidats à la primaire est l’idée d’une loi spécifique à la Corse. On ne va pas improviser. Dans la législature telle qu’elle fonctionne aujourd’hui en France avec des courtes mandatures de 5 ans, la première année est déterminante. Les quatre suivantes sont moins opérantes. Il faut que tout soit prêt. Nous avons 100 jours pour réfléchir à un certain nombre de problématiques qui ont été mises sur la table : la problématique fiscale et les ressources de la collectivité unique, le problème des territoires, la représentation de ces territoires dans le mode de scrutin et la problématique du patrimoine qui sera débattue, le 8 décembre, à l’Assemblée nationale. Toutes ces questions, prégnantes pour les Corses, doivent être intégrées dans une loi spécifique.
- Jean Baggioni : Cessons de parler de fiscalité de manière ponctuelle, occasionnelle ou circonstancielle. Ici, les viticulteurs, là, les débitants de tabac... Alain Juppé partage avec nous le souci de donner un statut fiscal qui serait le corollaire du statut particulier. Il reviendra bâtir avec nous un projet de développement, d'unité et de satisfaction des besoins pour la Corse. Dans le réalisme ! Il ne s'agit pas de promettre tout et n'importe quoi, mais de garantir ce qui est fiable ! Cette démarche-là nous a séduit. Nous soutenons un homme qui mérite vraiment l'adhésion des insulaires. Nous n'avons jamais fait de publicité comparative. Nous n'avons pas besoin de dénigrer les autres candidats pour dire du bien du nôtre qui a les qualités d’un homme d'Etat, d’un président de la République, attentif au développement de l'ensemble de la communauté nationale, qu’elle soit géographique, physique, économique, social ou culturelle. Nous appelons, aujourd'hui, au plus large soutien et à une mobilisation des Corses à travers une démarche sereine et apaisée.
- Y-a-t-il en Corse un engouement pour ces Primaires ?
- Jean Baggioni : L'observation du terrain nous amène à penser que, dans les milieux urbains, suburbains et côtiers, là où les accès sont faciles, la participation sera satisfaisante. On vise 10% sur le plan national, nous pouvons les atteindre aussi bien à Ajaccio qu'à Bastia, à Porto-Vecchio qu'à Propriano, à Calvi que sur la Côte Orientale... Certes, dans les milieux ruraux et de l'intérieur, la difficulté de déplacement au mois de novembre, la sociologie, la nature des populations n'incitent pas à une participation massive, mais moindre.
- La participation est la première inconnue de ce 1er tour. Pensez-vous que d'autres électeurs que ceux de Droite ou du Centre pourraient participer ?
- Jean Baggioni : Non ! Je n’ai pas rencontré d’électeurs de Gauche qui m’ont dit : « Compte sur moi dimanche, je viens voter ! ». Ou alors, ils le feront très discrètement. La Corse est tellement petite, nous nous connaissons tous, pensez-vous qu’un porte-drapeau de la Gauche va, dans son village, signer la Charte des valeurs républicaines de la Droite et du Centre ? Il ne le fera pas ! Je ne crois pas à une participation massive de la Gauche, pas plus qu’à celle du Front national. Par contre, un citoyen lambda, qui n’est pas de Droite ou du Centre, mais a une ambition pour la France et la Corse, peut très bien donner sa voix à Alain Juppé. Cet homme de raison peut, pour mettre un terme à la mandature actuelle qui sombre dans le désastre politique, économique et social, soutenir celui qu’il pense être le meilleur. Nous avons vocation à rassembler tous ceux qui refusent le socialisme aventureux tel que nous l’avons vécu pendant ce quinquennat et tous ceux qui rejettent l’Extrême-Droite encore plus aventureuse de Marine Le Pen. Tous les déçus du Hollandisme, conscients du danger qu’ils ont vécu et qu’ils ne veulent pas revivre, seront les bienvenus pour garantir l’alternance.
- La forte remontée de François Fillon dans les sondages ne vous inquiète-t-elle pas ?
- Jean Baggioni : Inquiet ! Le mot est déplacé ! On dit qu’il y a une forte remontée ! Si François Fillon est réinstallé à sa juste place dans le trio de tête, ça ne peut que me réjouir ! C’est un homme qui mérite cette considération. Mais, je n’ai aucune inquiétude quand à la position qu’il pourrait prendre, compromettant les chances d’Alain Juppé. La Droite sortira renforcée. Cette Primaire est une manifestation de force de la Droite qui, à quelques mots près qui ont pu instruire ou nourrir de la zizanie, a montré de la sagesse, de la conviction, de la détermination et une capacité de rassemblement qui surprendra. Le 27 au soir, la Droite et le Centre seront rassemblées.
- Jean Baggioni : L'observation du terrain nous amène à penser que, dans les milieux urbains, suburbains et côtiers, là où les accès sont faciles, la participation sera satisfaisante. On vise 10% sur le plan national, nous pouvons les atteindre aussi bien à Ajaccio qu'à Bastia, à Porto-Vecchio qu'à Propriano, à Calvi que sur la Côte Orientale... Certes, dans les milieux ruraux et de l'intérieur, la difficulté de déplacement au mois de novembre, la sociologie, la nature des populations n'incitent pas à une participation massive, mais moindre.
- La participation est la première inconnue de ce 1er tour. Pensez-vous que d'autres électeurs que ceux de Droite ou du Centre pourraient participer ?
- Jean Baggioni : Non ! Je n’ai pas rencontré d’électeurs de Gauche qui m’ont dit : « Compte sur moi dimanche, je viens voter ! ». Ou alors, ils le feront très discrètement. La Corse est tellement petite, nous nous connaissons tous, pensez-vous qu’un porte-drapeau de la Gauche va, dans son village, signer la Charte des valeurs républicaines de la Droite et du Centre ? Il ne le fera pas ! Je ne crois pas à une participation massive de la Gauche, pas plus qu’à celle du Front national. Par contre, un citoyen lambda, qui n’est pas de Droite ou du Centre, mais a une ambition pour la France et la Corse, peut très bien donner sa voix à Alain Juppé. Cet homme de raison peut, pour mettre un terme à la mandature actuelle qui sombre dans le désastre politique, économique et social, soutenir celui qu’il pense être le meilleur. Nous avons vocation à rassembler tous ceux qui refusent le socialisme aventureux tel que nous l’avons vécu pendant ce quinquennat et tous ceux qui rejettent l’Extrême-Droite encore plus aventureuse de Marine Le Pen. Tous les déçus du Hollandisme, conscients du danger qu’ils ont vécu et qu’ils ne veulent pas revivre, seront les bienvenus pour garantir l’alternance.
- La forte remontée de François Fillon dans les sondages ne vous inquiète-t-elle pas ?
- Jean Baggioni : Inquiet ! Le mot est déplacé ! On dit qu’il y a une forte remontée ! Si François Fillon est réinstallé à sa juste place dans le trio de tête, ça ne peut que me réjouir ! C’est un homme qui mérite cette considération. Mais, je n’ai aucune inquiétude quand à la position qu’il pourrait prendre, compromettant les chances d’Alain Juppé. La Droite sortira renforcée. Cette Primaire est une manifestation de force de la Droite qui, à quelques mots près qui ont pu instruire ou nourrir de la zizanie, a montré de la sagesse, de la conviction, de la détermination et une capacité de rassemblement qui surprendra. Le 27 au soir, la Droite et le Centre seront rassemblées.
- Ne craignez-vous pas en Corse les effets des tiraillements qui ont jailli entre Juppéistes et Sarkozystes ?
- Jean-Martin Mondoloni : Non ! La Primaire n’est pas une affaire de Sarkozystes ou de Juppéistes ! La Primaire de Gauche avait rassemblé 3 millions de votants à l’époque où le Parti Socialiste se prévalait de 300 000 adhérents. Les Républicains (LR) se prévalent de la même chose. On estime, fourchette basse, qu’il y aurait 2,5 millions de votants. Ce n’est, donc, pas la Primaire d’un parti ! C’est une primaire ouverte à n’importe quel citoyen qui se sent concerné par l’avenir de son pays pour peu qu’il soit de sensibilité de Droite ou souhaite voir arriver aux affaires la personne la plus responsable. Le gagnant ayant de grandes chances de devenir le prochain président de la République, cette Primaire est un peu l’antichambre de l’Elysée. Il est normal qu’au-delà des simples adhérents du grand parti LR, il y ait une volonté de prendre part à ce débat. Il n’y a pas de tiraillements, il y a une compétition ! Pour le moment, tout s’est passé en bonne intelligence, dans le respect de l’autre et dans un état d’esprit qui fait honneur à la politique. Les deux débats ont été de bonne facture et de bonne composition pour la démocratie, la République et la Droite en particulier. D’autant qu’il va y avoir un 2ème tour et même un 3ème tour !
- Cette Primaire ne risque-t-elle pas de laisser des traces dans la droite corse ?
- Jean-Martin Mondoloni : Au soir du 2ème tour, au-delà de la photographie de bon aloi qui ne manquera pas de frapper l’opinion, le rassemblement se fera. Il y a la nécessité, avec l’élection présidentielle, d’offrir le visage de l’union et de la réconciliation pour autant que cette compétition ait pu laisser certaines traces. Ce n’est pas visible en Corse. Chacun défend son candidat avec ses arguments et sa force de conviction. Jean a raison de rappeler qu’il n’y a pas besoin de dire du mal d’autrui pour défendre la valeur de son candidat. J’ai l’habitude de dire que lorsqu’on parle des autres, c’est qu’on n’a rien à dire soi-même. Nous avons passé beaucoup de temps à promouvoir les qualités d’Alain Juppé qui, pour nous, sont triples. C’est un candidat d’autorité dans une France qui a un fort besoin de restauration de cette autorité. C’est un candidat d’expérience, donc directement opérationnel le 8 mai au matin. C’est un candidat qui n’est pas préoccupé par sa réélection et qui aura, donc, le courage et la détermination de mener les réformes nécessaires dans ce pays.
- Alain Juppé est donné favori des Primaires et des Présidentielles. Mais, le Brexit et l’élection américaine ont fait mentir tous les sondages. N’y-a-t-il pas un risque d’erreur ?
- Jean-Martin Mondoloni : Les sondeurs, qui se sont considérablement trompés, sont anglo-saxons et n’ont pas les mêmes méthodes d’enquêtes d’opinions. En France, celles-ci sont beaucoup plus affinées et tiennent compte de l’histoire et d’un phénomène nouveau : la communication horizontale. Jusqu’à présent, la communication classique était verticale : la presse décryptait l’information avant de la diffuser. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont une source d’informations permanente, et influent considérablement sur l’opinion. Les sondeurs américains n’en ont pas tenu compte. Ensuite, en France, les échantillons sont beaucoup plus représentatifs avec des panels beaucoup plus larges. Enfin, les seuls sondages valables sont ceux en bout de parcours parce qu’ils intègrent toutes les vagues. Nous sommes, quand même, à la quinzième vague ! Notre candidat est donné, dans les quinze vagues, en hypothèse basse, chaque fois, entre 32% et 41% : la marge d’erreur est considérablement réduite !
- La montée des nationalismes, qu’illustrent le Brexit et l’élection de Trump aux Etats-Unis et consorts en Europe, n’est-elle pas de mauvais augure pour un candidat plutôt centriste ?
- Jean Baggioni : Non ! Tout le monde sait que celui, qui sortira leader de la Droite et du Centre, sera le candidat à la présidentielle et qu’en l’état actuel d’atomisation de la gauche, il remportera l’élection. Tous les sondages montrent que, seul, Alain Juppé peut battre Marine Le Pen aisément. C’est vrai que Marine Le Pen face à d’autres candidats, le score est plus nuancé, plus resserré, voire même négatif. Je suis persuadé que le Brexit et l’effet Trump laissent totalement indifférents les électeurs corses qui ont des préoccupations, des convictions ou des sympathies.
- Quel score espérez-vous pour Alain Juppé en Corse ?
- Jean Baggioni : La Corse a toujours été considérée comme la terre sarkozyste. Quand j’ai adhéré, par amitié, au Comité d’Alain Juppé en mai 2015 et qu’avec Jean-Martin, nous avons commencé à prospecter, on nous a regardé en disant que ce ne serait pas facile. Aujourd’hui, nous ne sommes pas arrivés là où nous souhaitions parce qu’on n’arrive jamais aussi loin qu’on voudrait aller, mais nous sommes arrivés à un point qui nous permet de dire qu’Alain Juppé a acquis en Corse la notoriété, l’adhésion, la sympathie et le soutien qui feront de lui le meilleur candidat rassembleur au soir du 27 novembre.
Propos recueillis par Nicole Mari.