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Présidentielle : Magà Ettori "Les gens qui m’entourent veulent avancer, alors avançons !"


Julia Sereni le Dimanche 30 Janvier 2022 à 13:48

Magà Ettori, journaliste et cinéaste, est à l'origine de la création du "Nouveau parti d'en rire". Aujourd'hui, le mouvement revendique 386 parrainages pour l'élection présidentielle. Alors, farce ou véritable volonté politique ? Magà Ettori revient, pour CNI, sur la genèse de sa démarche et sur sa vision de la campagne.



Magà Ettori affirme avoir recueilli 386 parrainages pour l'élection présidentielle. Photo : ME
Magà Ettori affirme avoir recueilli 386 parrainages pour l'élection présidentielle. Photo : ME

Comment est venue l’idée de cette candidature ?

J’ai donné une réponse absurde à un contexte absurde, et le pire, c’est que ça marche ! Mon métier, c’est de faire du cinéma, d’être journaliste. Il n’y a pas d’ambition politique de ma part. Je ne me prends pas pour quelqu’un d’autre, je n’ai pas de velléité de quoi que ce soit. Nous avons lancé cette machine en le prenant un peu à la macagna, parce qu’il y a eu ce problème à Bastia. Le 23 décembre dernier, plusieurs centaines de personnes sont refusées devant un cinéma pour défaut de pass sanitaire alors qu’elles viennent des quatre coins de la Corse pour voir le documentaire « Liberté » réalisé avec ma fille. Nous nous sommes tous retrouvés quelque part, et nous avons fait une projection. C’est juste un enchainement de choses, et nous nous retrouvons, trois semaines plus tard, avec des gens qui ont pris des initiatives.

C’est donc le contexte sanitaire qui a été le point de départ de votre démarche ?

Vous savez, dans ce contexte de crise, on a un curseur qui va de la liberté jusqu’à la sécurité et, collectivement, on déplace le curseur entre les deux. Et là, la réponse à toutes les crises, c’est de plus en plus de sécurité et donc on rogne sur nos libertés et cela finit par devenir extrêmement dangereux. Quand on décide de faire ce mouvement, au départ, c’est un appel aux artistes en disant : « Si vous, vous ne prenez pas la mesure de ce qui est en train de se passer, qui le fera ? ».

Aujourd’hui, vous revendiquez 386 parrainages obtenus en moins de trois semaines. Quelles sont vos intentions ?

La première réponse va être médiatique. Nous avons avons communiqué cette information à tous les médias de France, regardons ce qu’il se passe. Aujourd’hui, il y a un jeune mouvement qui a 386 signatures qui viennent de toute la France. Il en faut 500. Si l’affaire se limite à un communiqué ou à quelques articles, c’est clair que nous ne serons pas suivis. Comment voulez-vous toucher et convaincre des élus ? Pour l’instant, nous n’avons récolté ces parrainages que par le bouche-à-oreille.

Mais à vous entendre, le mouvement est déjà important, qu’allez-vous en faire ?

C’est une bonne question, très franchement j’aimerais surtout qu’il y a ait une prise de conscience. Moi ou quelqu’un d’autre, il y a une attente. Nous allons clairement vers un second tour Macron-Le Pen et ce n’est pas ce que veulent les gens, mais nous n’avons pas le choix. Donc oui, j’aimerais faire quelque chose. Personnellement, je n’ai pas demandé une seule signature, parce que mon combat n’est pas là. Si demain je venais à être présent au second tour, je ne serai pas plus crédible qu’Éric Zemmour. Quelle justification, si ce n‘est qu’à un moment donné des gens cherchent autre chose ? Ma candidature n’est pas une réponse. La question est : « Pourquoi sommes-nous dans un tel état de désespérance ? »

Dans ce contexte, comment appréhendez-vous ce scrutin présidentiel ?

Je suis inquiet parce qu’il y a un vrai souci en termes de démocratie, et je me demande ce que cela va donner au mois d’avril. Les gens qui, aujourd’hui, sont prêts à donner leur signature alors que je n’ai pas ce parcours politique, que je n'ai presque pas de crédibilité, pour qui vont-ils voter ? Pour moi ? Pour Zemmour ? Pour Le Pen ? Pour Macron ? Si la réponse c’est la haine, la xénophobie, à moment donné, il faut être inquiet pour la suite.

Irez-vous jusqu’au bout ?

La question va se poser en marchant. Nous avons jusqu’au 4 mars pour aller plus loin (NDLR : La période de recueil des parrainages s'achève le 4 mars 2022). Pour l’instant, les gens qui m’entourent veulent avancer, alors avançons.