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Présidentielle : Core in Fronte appelle au boycott de l'élection


Philippe Peraut le Vendredi 8 Avril 2022 à 19:14

Ce vendredi 8 avril, quelques heures après Corsica Libera, Core in Fronte a donné une conférence de presse, toujours devant les grilles de la préfecture de Région afin de lancer un message à l’État suite au « gel des discussions » et pour appeler les Corses au boycott de l'élection présidentielle



Paul-Félix Benedetti devant la préfecture d'Ajaccio. Photos Michel Luccioni
Paul-Félix Benedetti devant la préfecture d'Ajaccio. Photos Michel Luccioni
Quelques heures par s Corsica Libera, c'est l'autre parti indépendantiste qui a pris la parole au même endroit pour appeler au boycott du scrutin de dimanche. En présence d’une trentaine de militants partis lesquels quatre de ses six élus à l’Assemblée de Corse Luc Bernardini, porte-parole du mouvement évoque "l’attitude méprisante de l’Etat. On nous a parlé de « dialogue » et d’autonomie mais cette initiative a trouvé ses limites dans les propos des institutionnels français dès lors qu’il a s’agit de définir un contenu au concept d’autonomie. Nous avons noté, par ailleurs, les lignes rouges imposées concernant l’officialité de la langue corse ou la reconnaissance de son peuple, notions prétendument dangereuses pour le grand ensemble jacobin centralisateur français." Une analyse qui s’est voulue résolument et exclusivement politique par rapport aux événements de ces dernières semaines et marquées par le retour indispensable, à "la lutte populaire sur le terrain."
"Pendant des années
, ajoute le porte-parole, l’État français a négligé le vote démocratique corse et si l’on revient sur le terrain des luttes populaires, on arrive à ouvrir des portes."
 

 


Au cours de cette conférence de presse, il a bien sûr été question de ces événements comme éléments déclencheurs de l’attitude de Paris. "Des événements, rappelle Luc Bernardini, dus exclusivement à l’incapacité de l’État français à gérer le problème corse dans sa globalité. Nous souhaitons en sortir mais par le haut avec des négociations qui amèneront un vrai projet de société."
 
Poursuivre la lutte sur le terrain
Pour Core et Fronte comme Corsica Libera le matin, la nécessité d’une union semble s’imposer dans le droit fil du collectif de Corti. "Une union indispensable, argumente le militant, pour aller à Paris et demander, à minima, une autonomie pleine et entière pour la Corse avec un pouvoir législatif et transfert de compétences exclusives. Ce processus trouve sa place avec le projet au débat public institutionnel (titre XII bis, article 75-2 et 75-3."
Pour autant, le mouvement indépendantiste veut aller plus loin. "L’inscription d’un titre dans la Constitution qui amènerait à un vote pour l’autodétermination plus tard."

L'appel au boycott 
Comme l’autre partiindépendantiste, Core in Fronte appelle au boycott des élections présidentielles ce dimanche et à l’occasion du second tour. Le parti a innové en présentant des flyers « Sò Corsu, ùn votu micca... » « On est dans le droit fil de tout ce qui a été fait dans le passé par les indépendantistes corses de ne pas participer à une élection « Bleu, Blanc, Rouge », conclut Luc Bernardini, mais en recontextualisant cette caractéristique avec la problématique d’aujourd’hui, de ne pas participer à une hypocrisie démocratique qui ferait que l’on irait «nourrir » celui qui nous enlève le pain de la bouche."