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Porto-Vecchio, une "ville morte" mais mobilisée pour son avenir touristique


Noèmie François le Jeudi 21 Mars 2019 à 19:38

200 personnes étaient mobilisées ce jeudi 21 mars devant la mairie de Porto-Vecchio pour « sauver l’économie touristique en situation de faiblesse ». Cette journée morte, organisée par le "collectif de professionnel du littoral", intervient après le refus de renouvellement de l’autorisation d’occupation temporaire (A.O.T.).



Porto-Vecchio, une "ville morte" mais mobilisée  pour son avenir touristique

Qui dit vacances, dit soleil et farniente ! A cette heure, les agences de voyages vendent du rêve et les campagnes publicitaires, dans les bouches du métro parisien, affichent des slogans merveilleux : « La Paillote vous propose de déjeuner les pieds dans l’eau, à l’ombre de ces parasols. En couple, entre amis ou en famille, vous pourrez profiter d’une pause détente sur la belle plage...des transats sont à votre disposition…» (sic).

La réalité sur l’île de beauté se fait plus revendicative…et c’est dans un climat de forte exaspération que s’est déroulée, ce jeudi matin, la manifestation du collectif Porto -Vecchiais, crée en décembre 2018, composé de professionnels du littoral.

Paul Andréani, le président, et les membres du bureau, ainsi que les professionnels du tourisme, les restaurateurs, les hôteliers, les élus, tous directement concernés par «des dysfonctionnements et errements des services de l’Etat à l’égard des pratiques ou des abus de certains professionnels », se sont exprimés ce 21 mars sur la place de la mairie de Porto Vecchio afin de se soutenir et de maintenir l’unité.

 

Le collectif est l’auteur d’une charte qui garantit " le respect de l'ensemble des normes de sécurité, d'hygiène, de confort et de qualité " , les établissements qui ne respecteraient pas ce document s’excluraient, de fait, du collectif.

"L'Etat" - selon le collectif - est dans une logique très restrictive après des années de laisser faire ». Cette journée morte intervient donc après le refus de renouvellement de l’autorisation d’occupation temporaire (A.O.T.) de l’hôtel 5 étoiles, Casa del Mare, et d’autres établissements de la région.
Le dysfonctionnement vient aussi en partie des « réponses aux demandes d'autorisation d'occupation temporaire du domaine public maritime (AOT), jusqu'ici délivrées en juillet, bien trop tard dans la saison, certains exploitants se sont retrouvés ainsi dans l'illégalité »

 

Soutenu par 200 personnes, présentes dans l’agora, le rassemblement a, en effet, regroupé l’ensemble des femmes et des hommes qui veulent se mobiliser pour revendiquer des faits et « sauver une économie en situation de faiblesse ». 

 

Il est précisé par les organisateurs que d’autres associations du nord et au sud de l’île s’allieront et s’engageront à respecter la charte proposée par le collectif. 

 

Très prochainement devrait avoir lieu une nouvelle rencontre avec la préfète de Corse Josiane Chevalier afin de réagir "à la question des paillotes" de manière plus engagée pour affirmer le maintien et le développement, dans la zone littorale, des activités du tourisme qui représentent « une réalité culturelle et sociale » .

La charte prévoit aussi, dans son annexe 6 - livret 2, le « schéma de Mise en Valeur de la Mer », elle insiste sur le maintien « d’un équilibre d’intervention et d’usage sur les plages adaptés, entre sensibilité écologique, localisation géographique, attractivité, fréquentation ainsi que leur importance économique ». Il est écrit par ailleurs que « Les Corses sont les premiers clients des établissements, de bord de mer, tout au long de l’année. Ces établissements sont aussi un pan important de l'économie. Et leursretombées qui vont bien au-delà des simples entrepreneurs que nous sommes ». 

 

Ces entreprises sont actives économiquement, elles représentent « plusieurs milliers d’emplois directs et tout autant indirectement induits dans le tissu économique insulaire, notamment dans l’hôtellerie ». 

 

Le collectif préconise un tourisme à l’année accompagné des structures offrant l’accueil sur le littoral et les services d’hygiènes, de sécurité et de confort qui en résultent. L’association fait référence au PADDUC et « la notion d’équilibre entre la protection de notre littoral et les activités économiques existantes ». 

 

« Le littoral est une entité géographique qui appelle une politique spécifique d'aménagement, de protection et de mise en valeur. Dans le respect de l'objectif de développement durable, l'action des collectivités publiques en matière de planification contribue à la réalisation de cette politique d'intérêt général ».