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Portivechju : l’intelligence artificielle arrive dans la rue pour faciliter le quotidien des habitants


le Lundi 19 Février 2024 à 17:26

L’IA - l’intelligence artificielle - veut faire le lien (« lià » en corse) avec les Porto-Vecchiais en récoltant des données qui visent à améliorer leur quotidien. La signature de ce projet à la pointe des technologies de l’information est intervenue vendredi à la médiathèque l’Animu. Elle va aboutir à la mise en place de capteurs sur l’ensemble du territoire de la communauté de communes Sud-Corse.



La convention a été signée vendredi. De gauche à droite : Laurence Giraschi, DGS de la communauté de communes), Joseph Pucci, président du syndicat de l'énergie, Jean-Christophe Angelini, maire de Portivechju, et Bastien Poggi, vice-président de l'université de Corse.
La convention a été signée vendredi. De gauche à droite : Laurence Giraschi, DGS de la communauté de communes), Joseph Pucci, président du syndicat de l'énergie, Jean-Christophe Angelini, maire de Portivechju, et Bastien Poggi, vice-président de l'université de Corse.
« La T10 est bloquée suite à un accident. Passez par le port ». Lorsque les capteurs « intelligents » auront été installés dans l’espace public, les habitants de la micro-région porto-vecchiaise pourront recevoir ce type de messages, en se connectant sur l’application mobile Lià. « C’est la ville intelligente, celle qui met le citoyen au cœur de sa stratégie de développement », présente Thierry Antoine-Santoni, enseignant-chercheur en informatique à l’Université de Corse , et partie prenante du projet porto-vecchiais.

Celui-ci est né en 2021 à l’initiative de la municipalité qui dépose en novembre 2022 un dossier de candidature, dans le cadre de l’appel à projets « Territoires intelligents et durables » porté par différents acteurs gouvernementaux de l’économie de l’innovation et du numérique. Le projet fait mouche, la candidature est retenue. Une enveloppe de 2,5 millions d’euros a été octroyée, soit la moitié de ce que doit coûter la mise en place du projet Lià. Et vendredi à l’Animu est intervenue la signature qui, dans les mois à venir, va rendre ce projet concret. Une convention a été passée entre la caisse des dépôts et un consortium insulaire composé de la ville de Portivechju, l’intercommunalité, le syndicat de l’énergie de Corse-du-Sud et l’université de Corse.

Orwelliens, ces capteurs ?

Il s’agit désormais de cartographier le projet pour définir précisément le nombre de capteurs qui seront installés, ainsi que leur localisation. Ces capteurs visent à récolter de la donnée grâce à l’intelligence artificielle, des capteurs qui entremêleront des technologies du son et de l’image. « On sera très vigilants sur les libertés publiques », rassure Jean-Christophe Angelini, pour qui vivre en 2024 à Portivechju ne doit évidemment pas s’apparenter au 1984  de George Orwell. « L’idée, ce n’est pas que le numérique soit intrusif, confirme Thierry Antoine-Santoni. L’usage qu’on en fera, c’est celui de la surveillance de l’environnement pour aider à la décision. »

Autrement dit, les capteurs aideront les pouvoirs publics à prévenir les risques d’incendie ou de crues en collectant des informations sur l’état des forêts et des nappes phréatiques. Ils mailleront les ronds-points pour connaître les flux de circulation, notamment en période touristique. L’intelligence artificielle servira à optimiser l’éclairage public (des capteurs vont être installés dans les divers points lumineux que la ville va changer en avril). Aux citoyens, elle donnera des informations sur les possibilités de stationnement à l’instant T, en portant à connaissance les taux de remplissage des parkings. « On va aller à la maille la plus fine, en raisonnant heure par heure, minute par minute, se réjouit le maire de Portivechju. Dans un jardin connecté par exemple, on pourra irriguer en ajustant la quantité d’eau selon les prévisions de pluie. » Des capteurs qui pourront aussi être utilisés dans un but pédagogique, comme pour informer les scolaires sur l’état de la faune et de la flore en forêt de l’Ospedale.

Déjà en place sur le ramassage des déchets

Depuis 2022, une centaine de capteurs équipent déjà la centaine de conteneurs semi-enterrés disséminés sur le territoire, ce qui a facilité le travail des agents chargés du ramassage : « Ca leur permet de savoir où passer tout de suite parce que ça déborde et où, au contraire, le container n’est pas suffisamment rempli », souligne Dumenica Verdoni, conseillère communautaire.  Un gain de temps pour les agents, mais aussi une manière d’optimiser les coûts de fonctionnement de la collecte.