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Pollution aux hydrocarbures : « Il faut une sanction exemplaire contre cet acte inacceptable » selon Gilles Simeoni


Nicole Mari le Samedi 12 Juin 2021 à 20:32

De la base de Sulinzara où il s’est rendu en urgence, le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, n’a pas caché sa colère et son inquiétude devant la nappe d’hydrocarbures qui dérive en mer au large d'Aleria et Sulinzara, vraisemblablement due au dégazage illégal d'un navire dans le canal de Corse. Il a appelé à la mobilisation générale pour éviter la pollution de la côte, demandé une sanction exemplaire et rapide contre les auteurs, mais aussi de nouveaux moyens pour lutter contre la pollution marine qui menace la Corse.



Le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, à la base de Sulinzara.
Le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, à la base de Sulinzara.
Dès l’annonce de la présence d’une nappe d’hydrocarbures au large d’Aleria et de Sulinzara, le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, a rejoint immédiatement, samedi matin, le Centre opérationnel départemental où une cellule de crise a été mise en place par la Préfecture à Bastia. Il a, tout de suite, appelé « à la mobilisation générale pour éviter tout impact de ce dégazage sauvage et illégal sur les côtes ». Il s’est, ensuite rendu à la base aérienne de Sulinzara pour rencontrer Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Annick Girardin, ministre de la Mer, qui venaient d’arriver, mais aussi les maires des communes du Fium’Orbu menacées. « Je tiens, d’abord, à saluer la réactivité des deux ministres et les remercier d’être venues. C’est quand même une marque d’intérêt et d’engagement. Je tiens, aussi, d’une façon générale à saluer le travail de tous les services qui sont engagés sur terre et sur mer », commente-t-il. « Même si les dernières nouvelles sont plutôt rassurantes, l’épisode de pollution n’est pas encore derrière nous, notamment cette partie de la nappe qui dérive vers le Sud et l’Extrême-Sud. Il faut rester très vigilants et très mobilisés et surtout tout faire pour qu’il n’y ait pas d’impact sur le côte et les activités économiques », martèle-t-il.

Gilles Simeoni au Centre opérationnel départemental à la Préfecture de Bastia.
Gilles Simeoni au Centre opérationnel départemental à la Préfecture de Bastia.
Un problème de fond
Le président Simeoni insiste, ensuite, sur la nécessité d’effectuer rapidement une enquête pour déterminer précisément l’origine de cette pollution et ses auteurs. « Il faut, sans délai, engager la procédure et les investigations, l’amener à son terme le plus vite possible, réussir à identifier le navire, qui est à l’origine de ce dégazage, et prendre des sanctions exemplaires, si possible sans que la procédure ne s’enferre dans des méandres. C’est un acte impardonnable ! C’est inacceptable ! Cela exige une réponse forte, rapide, lisible et exemplaire ». Enfin, Gilles Simeoni estime que cet incident révèle encore une fois un problème de fond : « Cela fait plusieurs fois qu’il y a des incidents graves. Aujourd’hui, on a de la chance parce que les conditions météo sont favorables, mais le jour où les conditions météo seront défavorables, la faiblesse et l’éloignement des moyens actuels nous mettront dans des situations où l’on ne pourra pas empêcher le pire ». Le président Simeoni a fait part de son inquiétude aux deux ministres et a demandé « un renforcement des moyens basés en Corse, qu’il s’agisse des bateaux ou des barrages flottants ».

N.M.