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Poggio-di-Venaco : Il a enterré ses victimes après les avoir abattues


le Lundi 24 Mars 2014 à 19:05

Un couple voisin des deux personnes qui ont été découvertes assassinées lundi matin à Poggio-di-Venaco (Haute-Corse) et un de leur proche, ont été déférées lundi après-midi au Parquet de Bastia. Elles devaient être poursuivies pour homicides volontaires, altération et destruction de preuves sur une scène de crime et complicité… Jean-Luc Lennon, procureur de la République adjoint de Bastia fait le bilan des investigations sur notre vidéo.



Jean-Luc Lennon et Dominique Alzeari
Jean-Luc Lennon et Dominique Alzeari
Selon le point de l'enquête effectué en mileu d'après-midi de lundi à Bastia, les enquêteurs n'ont pas eu besoin d'aller chercher bien loin les personnes que la justice présentent comme, à des degrés divers, les auteurs présumés du double assassinat de Poggio-di-Venaco puisque c'est bien de cela  dont il s'agit.
Selon les enquêteurs ce sont un homme de 39 ans et son épouse 27 ans, qui habitaient au-dessus de Germina Lacosta-Puigvert, qui seraient les protagonistes de ce drame, qui a frappé de stupeur la petite communauté de Poggio-di-Venaco.
L'affaire avait démarré vendredi en fin d'après-midi quand un des enfants de Germina Lacosta-Puigvert, 83 ans, qui avait l'habitude de rendre une visite tous les jours à sa mère, s'étonna de ne pas la trouver chez elle.
Le fils de l'octogénaire s'inquiéta d'autant plus de cette absence, qu'il découvrit sur place des traces de sang : il songea alors à un accident domestique d'autant que des effets personnels et les papiers d'identité de sa mère étaient là où elle avait l'habitude de les laisser. "Il pensa qu'elle avait été transportée par son frère pour subir des soins". Mais pas de traces ni de la mère, ni du frère ni dans les minutes, ni dans les heures suivantes.

Des traces de sang sur l'escalier
Une situation qui nécessita rapidement l'ouverture d'une enquête pour disparition inquiétante avec à la clef l'engagement de gros moyens pour essayer de retrouver les deux disparus. Mais rapidement les investigations des gendarmes de la section de recherches d'Ajaccio et de la compagnie de gendarmerie de Corte prirent une autre tournure : des traces de sang furent en effet découvertes sur l'escalier qui sépare l'appartement du rez de chaussée, qu'occupait 
Germina Lacosta-Puigvert,  et celui de ses voisins du dessus, un couple avec 3 enfants en bas âge de 4 ans, 2 ans et 9 mois.
Les gendarmes ne pouvaient pas ignorer cette proximité  d'autant qu'une altercation avait, déjà, opposé il y a un peu plus d'un an les voisins de cette maison appartenant à la commune de Poggio.
De forts soupçons ont dès lors pesé sur le couple qui fut rapidement placé en garde à vue avec à la clef une perquisition à l'appartement de l'étage.
C'est durant la garde à vue que l'épouse aurait déclaré aux enquêteurs que "son époux avait, dans le cadre d'un conflit de voisinage, supprimé la dame de 83 ans et son fils, Fabien qui lui vivait au village" a rappelé Jean-Luc Lennon.

Enterrés ensemble 
Toujours selon le procureur de la République adjoint de Bastia, l'homme aurait fait usage d'une arme de poing qui n'a pas toujours été retrouvée. 
Des détonations qui ont été entendues dans le village sans pour autant donner l'éveil. "Il aurait fait feu à deux reprises sur le fis et à une reprise sur sa mère".
L'épouse aurait également indiqué aux enquêteurs que son mari avait ensuite "dissimulé les corps et avait attendu la nuit pour les hisser dans une remorque, à la tracter avec un 4x4 puis à s'éloigner, avec son funeste chargement, à près de 5 km du village."
Mais l'homme laissa de nombreuses traces derrière lui. Dès lors les gendarmes, aidés par plusieurs personnes du village, sont parvenus samedi matin jusqu'à l'endroit où 
Germina Lacosta-Puigvert et son fils Fabien avaient été enterrés sous 30 centimètres de terre : le corps du fils au-dessous de celui de sa mère.
Le tireur présumé, d'origne corse par sa mère, détenteur d'une maîtrise d'informatique est décrit comme un "personnage très froid, très résolu et très déterminé". Quant à son épouse, d'origine étrangère, on la dit "sous influence".

Lui, qui refuse de reconnaître les faits, devrait être mis en examen pour "homicides volontaires". Elle pour "recel de cadavres et altération et destruction de preuves sur une scène de crime."
Le père du tireur présumé pourrait être poursuivi, quant à lui, pour complicité.
Quant au mobile de ce drame horrible, il trouverait son origine dans le voisinage bruyant qu'aurait entretenu le couple et ses 3 enfants.
Tellement bruyant que Germina Lacosta-Puigvert avait, paraît-il, décidé de déménager…