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Pierre-Siméon de Buochberg : « Je suis confiant, parce que j’ai accompli du travail dans mon canton »


Nicole Mari le Lundi 2 Mars 2015 à 22:56

Le canton du Fiumorbu-Castellu en Haute-Corse sera, lors des élections départementales des 22 et 29 mars prochain, à surveiller de très près. Le conseiller général sortant et maire de Prunelli-di-Fiumorbu, Pierre Siméon de Buochberg, y affronte de nouveau François Tiberi, maire de Ventiseri, à qui il a ravi le siège en 2011 après un scrutin serré. Le premier, qui, à peine élu sous l’étiquette divers droite, a rallié la majorité départementale Giacobbiste, fait équipe avec des maires de gauche, tandis que le second, qui s’en est éloigné, a choisi binôme et suppléants dans la famille libérale. Dans ce duel qui s’annonce, encore une fois, serré, le nationaliste, François Benedetti, pourrait bien jouer les arbitres. Pierre Siméon de Buochberg se dit confiant et explique, à Corse Net Infos, qu’il veut poursuivre le travail engagé sur le canton. En vidéo, son suppléant, Jacky Bartoli, affirme sa volonté de défendre l’intérieur.



Pierre Siméon de Buochberg, conseiller général sortant et maire de Prunelli-di-Fiumorbu, candidat dans le canton de Fiumorbu-Castellu en Haute-Corse, lors des élections départementales des 22 et 29 mars prochain.
Pierre Siméon de Buochberg, conseiller général sortant et maire de Prunelli-di-Fiumorbu, candidat dans le canton de Fiumorbu-Castellu en Haute-Corse, lors des élections départementales des 22 et 29 mars prochain.
- Pourquoi avez-vous décidé de vous représenter ?
- C’est, effectivement, un renouvellement de mandat. Je suis élu depuis 2011. Mon mandat a été très court, il n’a duré que 3 ans, rallongé d’une année, alors qu’un mandat dure ordinairement 6 ans. L’institution est appelée à ne pas survivre. Il ne reste, donc, que deux ans et demi. Pendant mon mandat, énormément de travail a été fait dans le canton de Prunelli-di-Fiumorbu. J’aimerais continuer le travail que j’ai engagé. Dans un canton un peu plus élargi et dans des délais très courts, ce sera difficile, mais on peut continuer à faire des choses.
 
- Vous avez été élu en 2011 sous l’étiquette Divers droite. Vous avez rejoint la majorité départementale de gauche. Sous quelle étiquette, vous présentez-vous aujourd’hui ?
- Je suis Divers droite. Evidemment, j’appartiens, aussi, à la majorité départementale. Quand j’ai été élu, je n’ai pas pris de position pour ce mandat 2011-2014. Dès la première année, j’ai commencé à travailler. La politique est faite de politique, mais aussi d’hommes. J’ai su apprécier les hommes. C’est pour cette raison que j’ai pris la décision d’intégrer la majorité départementale, mais cela n’enlève rien à mon attachement à la droite pour laquelle j’ai toujours voté.
 
- Néanmoins, vous avez choisi un binôme et des suppléants bien marqués à gauche, pour ne pas dire majorité départementale…
- J’ai décidé de me représenter dans ce nouveau canton de Fiumorbu-Castellu avec, comme binôme, Marinette Filippi qui est le maire de Pietroso. Je suis, aussi, accompagné de remplaçants : Jacky Bartoli, maire d’Isolacciu-di-Fiumorbu, et Pascale Boursac, qui est la fille du 1er adjoint de Rospigliani.
 
- Comment fait-on campagne dans un nouveau canton et pour siéger dans une institution qui va disparaître ?
- On dit, toujours, qu’un bon politique doit savoir prévoir ! Les changements d’institutions sont prévisibles depuis un certain temps. J’ai choisi mon binôme et les suppléants en fonction de ce nouveau canton parce que j’ai voulu que l’ensemble du territoire soit représenté. Ce n’est pas un territoire que nous ne connaissons pas ! Marinette Filippi est le maire de Pietroso et l’autre conseiller général sortant, Paul Peraldi, nous soutient dans cette élection. Tout le canton est, donc, bien couvert par les forces en présence de notre candidature.
 
- Quels sont les projets que vous désirez poursuivre dans ce canton élargi ?
- Mon projet est toujours le même. Il faut lutter pour le rural et contre la désertification du rural. La nouvelle politique, qui vient d’être mise en place par le président du département, François Orlandi, - qui, j’espère, sera à nouveau président dans la prochaine mandature -, est de renforcer le lien entre les communes. Les routes et la construction de logements sont des enjeux importants. Le Conseil général fait déjà beaucoup de social, c’est son rôle principal, mais il faut continuer à être auprès de nos Anciens dans les villages.
 
- Le Conseil général de Haute-Corse n’a même plus les moyens de réparer les routes détruites par les intempéries. Comment peut-il, dans ces conditions, continuer à tenir son rôle ?
- Je pense qu’il faut recentrer l’action sur les compétences du département. Lorsqu’on a beaucoup d’argent, on peut se permettre d’agir, de dépenser dans plusieurs domaines. Le département doit, pour être plus performant dans la prochaine mandature, se recentrer essentiellement sur le social, sur les routes et sur les pompiers qui sont, dans le rural, un lien très fort avec les populations. Il peut le faire ! Entre la Collectivité territoriale et le Conseil général, il peut y avoir des différences de compétences. Au cours du dernier Conseil général, nous avons voté des subventions aux associations. Je le dis, nous n’avons pas compétence à le faire ! C’est une compétence de la région.
 
- Etes-vous favorable à la Collectivité unique ?
- Je suis pour la simplification ! Je suis maire d’une commune, Prunelli-di-Fiumorbu, de 3500 habitants. Quand on doit monter un dossier, que l’on se tourne vers nos collectivités pour essayer de trouver des financements, c’est assez difficile ! L’administration d’Etat nous pose, aujourd’hui, de plus en plus de complications et nous demande d’avoir de plus en plus de rigueur. Il faut que l’on soit de bons gestionnaires, des chefs d’entreprises ! Je me mets à la place des maires des petites communes qui n’ont pas d’administration propre qui puisse les aider. Le guichet unique est une simplification importante pour les petites communes. La Collectivité unique est, aussi, une simplification pour la Corse. Je pense que c’est ce dont nous avons besoin !
 
- Vous vous retrouvez face à votre ancien adversaire, François Tiberi. Comment appréhendez-vous ce nouveau face à face ?
- C’est la démocratie ! Je me suis présenté en 2011 face à François Tiberi pour qu’il y ait un peu de changement dans le canton du Fiumorbu. Je pense que les gens l’ont ressenti ! Ils ont ressenti un changement de ton ! Je suis passé dans toutes les communes. J’ai aidé bon nombre de maires sans regarder leur étiquette politique, chose qui n’était pas faite auparavant ! Veut-on revenir au système précédent ! Je sais que les électeurs sauront faire leur choix. Pour ma part, je suis disponible.
 
- On vous reproche d’avoir fait de la politique votre métier. Que répondez-vous ?
- J’entends souvent ce reproche : « Pierre-Siméon, la politique, c’est son métier ! ». C’est vrai ! J’ai du abandonner mon métier pour me consacrer à la politique et, plus spécialement, à l’ensemble de mes administrés aussi bien au niveau communal que départemental. Etre conseiller général, et maintenant départemental, c’est beaucoup de travail. Il faut être très disponible. Les gens doivent comprendre que c’est assez compliqué. Dans une période où il y a un fort marasme, il faut se battre ! Pour cela, il faut avoir du temps !
 
- Le scrutin risque d’être serré. Etes-vous confiant ?
- Serré, je ne sais pas ! Une élection n’est jamais gagnée d’avance ! Je suis confiant parce j’ai accompli du travail. Je pense que les électeurs feront la part des choses.
 
Propos recueillis par Nicole MARI
 

Jacky Bartoli : « Je veux faire passer un Plan Marshall de l’intérieur »

Le maire Giacobbiste d’Isolacciu-di-Fiumorbu, Jacky Bartoli, explique, à Corse Net Infos, les raisons de son engagement comme suppléant de Pierre-Siméon de Buochberg. Il affirme qu’il fera tout pour que la voix des villages de l’intérieur de l’île entre au Conseil général et soit écoutée. 
 

Dans le canton du Fiumorbo-Castello, trois binômes sont en lice :
- Pierre-Siméon de Buochberg, DVD, et Marinette Filippi, DVG.
- Sans étiquette : François Tiberi et Angèle Manfredi.
- Nationaliste : François Benedetti et Ghjulia-Maria Paolini.