Pierre-Dominique Sammarcelli, quel est votre parcours ?
Je suis né dans l’encre et le papier. Mon père était imprimeur, et c’est dans le bruit régulier des presses typographiques que j’ai grandi. Les livres, les caractères, les feuilles… tout cela m’était familier avant même que je sache lire. J’ai poursuivi ce lien à l’écrit en me formant à l’École Estienne, ce qui m’a permis de conjuguer deux passions : celle du métier et celle de la langue.
Comment avez-vous commencé à écrire ?
L’écriture est entrée dans ma vie par un choc esthétique. J’avais découvert José-Maria de Heredia. Sa langue m’a profondément marqué. J’ai voulu, à ma manière, répondre à cette musique. Puis sont venus Verlaine, les classiques, et tous ceux pour qui un mot n’est jamais neutre. Un vers de Paul Verlaine, tiré de Green, me suit encore :
« Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous… »
Quels ouvrages avez-vous publiés jusqu’ici ?
Mon premier ouvrage, La Corsiade, évoquait la Corse dans toute sa densité historique et émotionnelle. Il a reçu le Prix du Livre Corse en 2001. En 2016, Alimetu : l’exil ou la mort, m’a valu le Prix de la Collectivité de Corse. J’y abordais des thèmes plus sombres, mais avec la même rigueur. Ces textes, bien qu’éloignés en forme, partagent un même souffle.
Votre nouveau recueil, Instants de vie, explore un autre format : le douzain.
Oui, c’est une forme que j’ai longuement travaillée. Douze vers, trois quatrains : une structure tripartite qui évoque à la fois la temporalité humaine – naissance, vie, mort – et les cycles naturels. J’ai choisi de mêler cette structure au système de rimes du sonnet classique, pour en renouveler les contraintes. Le douzain, comme l’alexandrin, oblige à la mesure. Il impose une respiration, un équilibre. On ne triche pas avec la poésie formelle : c’est une danse sur fil, mais elle permet de capter ce que le désordre de la prose pourrait perdre.
D’où vous vient l’inspiration ?
Elle est diffuse. La Corse, d’abord, toujours présente. L’Histoire aussi. Et puis la vie, simplement. Un paysage, une parole, une rencontre. Ce qui, même fugacement, nous déplace intérieurement. L’écriture permet de fixer ces mouvements discrets.
Et vos projets ?
Continuer. Explorer de nouveaux chemins dans la langue. Peut-être un nouveau recueil, peut-être un roman, je ne sais pas encore. Mais ce qui est sûr, c’est que j’essaierai encore de conjuguer exigence formelle et liberté intérieure. Écrire, pour moi, c’est chercher une justesse : celle du mot, du souffle, du sens.
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