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Pene in capu - Et si on les courait, elles aussi, à huis clos, les classiques ?


le Jeudi 17 Avril 2025 à 10:35

"Pene in capu" revient pour de temps à autre, dans un esprit un peu taquin et selon l'humeur du signataire de ces lignes, égratigner, critiquer, dénoncer les faits et gestes qui jalonnent, mais pas toujours de façon heureuse, notre quotidien.



Pene in capu - Et si on les courait, elles aussi, à huis clos, les classiques ?
Ah, Paris-Roubaix ! Ses pavés, ses chutes, sa boue, ses héros à la mâchoire serrée… et cette année, son jet de bouteille sur Mathieu Van der Poel.


Oui, vous avez bien lu. Un coureur de la trempe de Van der Poel, triple vainqueur de Paris-Roubaix, s’est vu offrir une bouteille… en pleine face. Comme ça, en plein effort, parce qu’un « supporter » a visiblement confondu la trouée d’Arenberg avec la tribune Boulogne du Parc des Princes ou celles de sites qui nous sont plus familiers.
Alors évidemment, ça nous a rappelé des images qu’on aurait préféré laisser aux stades. Vous savez, ces matches de foot, d'ici et d'ailleurs, sanctionnés de huis clos parce qu’un abruti isolé (ou parfois une tribune entière) a voulu jouer à “qui sera le plus débile ce soir ?”.
Et si on appliquait la même logique au cyclisme ? Prochaine Flèche Wallonne dans le silence complet, Tour de France sans spectateurs, Alpe d’Huez sans hollandais déguisés en carottes… Le rêve, non ?


Bon, soyons sérieux deux secondes — mais pas plus, promis. Le vélo, c’est un sport de plein air, de partage, de proximité. On y vient pour hurler, encourager, courir à côté des coureurs pendant 100 mètres en se croyant sprinteur, et repartir avec un selfie flou. Mais tout cela repose sur une règle tacite : on regarde, on admire, mais on ne touche pas. Encore moins avec des projectiles.
Alors non, on ne va pas mettre des barrières de sécurité tous les deux mètres ni embaucher le GIGN pour surveiller les fossés du Nord. Mais il va falloir, collectivement, se demander pourquoi certains viennent au bord de la route comme on irait à la castagne. Et surtout, réagir avant que ça dégénère.
Parce qu’au rythme où ça va, si on commence à balancer des bouteilles sur les coureurs, ils finiront par courir dans des bulles, et nous, on regardera les classiques sur Netflix, version sans public, ambiance mortuaire garantie.
Le vélo mérite mieux. Van der Poel aussi.

Mathieu Van der Poel. lors du dernier Paris-Roubaix. (Photo by Bernard PAPON / POOL / AFP)
Mathieu Van der Poel. lors du dernier Paris-Roubaix. (Photo by Bernard PAPON / POOL / AFP)