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Paul Quastana, le chantre du nationalisme originel, fait son grand retour à l'Assemblée de Corse


Philippe Peraut le Mardi 29 Juin 2021 à 18:09

Dix-sept ans après sa dernière apparition, Paul Quastana fera son retour au sein de l’hémicycle, ce jeudi. À soixante-dix ans, celui qui a longtemps porté les valeurs du nationalisme originel, sera l’un des doyens de l’Assemblée de Corse où il arrive avec la ferme intention de ne pas rester les bras croisés…



Paul Quastana, photo Michel Luccioni
Paul Quastana, photo Michel Luccioni
Les plus jeunes d’entre nous en ont certainement entendu parler, ne serait-ce qu’à travers la phrase qui a fait le tour de l’île et depuis l’ère du numérique, des réseaux sociaux. Le célèbre « Quand comptez-vous partir » adressé en 1998, au Préfet Bernard Bonnet. Tout le monde aura compris qu’il s’agit de Paul Quastana qui fait, ce jeudi, son retour et par la grande porte, au sein de l’hémicycle. Outre le fait d’être l’un des doyens de la future Assemblée de Corse, il permet également de lier un véritable fil rouge de plus d’un demi-siècle. De fait et à travers ce militant de toujours, ce sont plusieurs décennies de l’histoire politique de l’île qui défilent. De l’affaire des boues rouges jusqu’au statut Joxe et aux accords de Matignon auxquels il a participé, en passant par Aleria, Paul Quastana aura été de toutes les luttes, de tous les combats. Impliqué politiquement au sein de la CCN, le MCA, la Cuncolta et Corsica Nazione, mouvement avec lequel il entrera à l’Assemblée de Corse en 1992. Durant douze ans, il sera l’un des porte-drapeaux d’idées dont il n’a guère bougé d’un iota : « Le nationalisme originel » clame-t-il, « celui pour lequel on s’est battu depuis plus de cinquante ans ».

« Je dirai ce que j’ai à dire »
En 2004, Paul Quastana, neuvième sur la liste de la mouvance Corsica Nazione, n'est pas élu. En 2010, il décide de ne pas se représenter, privilégiant le scrutin municipal à Albitreccia où il a ses racines (en 2014 et 2020). il évoquera à l’encontre du maire sortant et avec le franc parler qu’on lui connaît, « une gestion autocratique, un conseil municipal absent et un fonctionnement opaque ». En mars 2020, l’ancien conseiller territorial échoue d’un peu plus d’une centaine de voix face à Pierre-Paul Luciani. Entre-temps, il se lance dans la bataille législative dans la deuxième circonscription de la Corse-du-Sud (2007 et 2012). Bien que perdant à deux reprises, il aura certainement favorisé l’effritement progressif d’une micro-région résolument ancrée à Droite, traçant le sillon suivi, un peu plus tard, par Paul-André Colombani et Jean-Christophe Angelini. À la retraite en tant qu’enseignant mais également en politique à l’échelle régionale, l’ancien élu territorial a été convaincu par Paul-Félix Benedetti, leader de Core in Fronte. « Douze après, je n’envisageais pas de me présenter de nouveau à un scrutin régional », ajoute-t-il en toute clarté, « j'avoue avoir été très déçu par la mandature précédente qui s’est bornée à de la gestion, oubliant les fondamentaux de notre lutte. Quand Paul-Félix Benedetti est venu me voir, j’ai donné mon accord. La liste était quasiment bouclée, j’étais en 5e position avec, tout de même des chances réelles d’être élu. Pas pour faire de la figuration, mais pour essayer de faire changer les choses. »
Ce jeudi 1 juillet, Paul Quastana sera de retour au sein de l’hémicycle sous la bannière de « Core in fronte » et avec la ferme intention de peser sur les choix à venir. « Je dirais ce que j’ai à dire », conclut-il. On peut être certain qu’il saura, de par son passé, se faire entendre.