Corse Net Infos - Pure player corse

Paul-André Colombani : "Notre force politique a montré sa capacité de travail"


H. B le Jeudi 15 Juin 2017 à 17:07

Avec 7 991 suffrages portés sur sa candidature au premier tour des élections législatives dans la 2ème circonscription de Corse du Sud, le candidat de Pè a Corsica, Paul-André Colombani, collecte 29,09% des votes exprimés. Presque 2 000 voix le séparent du député LR sortant, Camille de Rocca Serra, qui fait la course en tête et pourrait retrouver son fauteuil au Palais Bourbon, dimanche soir. Pourtant, contrairement à 2012, pas de triangulaire, le candidat d'En Marche, Jean-Charles Orsucci, étant éliminé dès le premier tour. Les 6 812 voix du maire de Bonifacio pourraient faire la différence dans une élection où deux rapports très opposés à la Corse et à son avenir s’affrontent.



Paul-André Colombani :  "Notre force politique a montré sa capacité de travail"

- Les Nationalistes perdent plus de 1500 voix par rapport aux résultats cumulés des deux candidats nationalistes en 2012 (7991 en 2017 contre 9456 en 2012). Peut-on vraiment parler d’une dynamique en votre faveur ?

- Je n’ai pas d’inquiétude. L’union des deux courants du nationalisme est un élément important qui implique plusieurs facteurs positifs. Il y a un sens politique dans ce que nous faisons. Par ailleurs, au premier tour, Jean-Charles Orsucci a certainement profité d’une petite déperdition de voix de notre côté. Il a une certaine notoriété qui a, peut-être, joué en sa faveur. Mais, avec Jean-Charles Orsucci, nous avons un socle commun, en dehors de son soutien à Emmanuel Macron. Les voix, qui au premier tour, ont pu partir chez lui, sont récupérables. Nous nous y attelons.

 

- Vous voulez rattacher le 6ème Canton d’Ajaccio à sa circonscription “naturelle” et accusez le découpage actuel d'être favorable à Camille de Rocca Serra. Mais, très fortement abstentionniste, ce canton a-t-il un réel poids dans l’élection ?

- Au delà de son poids électoral, ce découpage est complètement au service d’un élu, d’une certaine façon de faire de la politique ! C’est Camille de Rocca Serra qui a exclu ces électeurs du 6ème canton et créé de l’abstention. Les électeurs, dans ces quartiers d’Ajaccio et autour, nous disent : “Nous n’avons jamais vu Camille de Rocca Serra en 15 ans”. Face à cela, la dynamique des élus de Pè a Corsica, en responsabilités à la CTC depuis décembre 2015, prouve le travail effectué. Il reste beaucoup à faire. Dans ce canton, depuis des années, les associations prennent le relais, c’est une nécessité face à l’inaction. Les habitants ont l’impression d’être des habitants de seconde zone, plus encore lors des élections législatives. Il faut aller les voir, c’est ce que nous faisons ! Il faut entendre ce qu’ils ont à dire, car ils ont des choses à dire ! C’est ce que nous faisons. Nous avons le réseau et les relais sur place pour entendre, écouter et agir. Et surtout, il faut que tous les Ajacciens, puissent voter avec les Ajacciens.

 

- Que vous inspirent les 13 voix manquantes à Jean-Paul Carrolaggi pour se qualifier au 2nd tour dans la 1ère circonscription de Corse-du-Sud ? Ce type d’incident peut-il se reproduire ailleurs, à l’occasion du deuxième tour ?

- Objectivement, quand on travaille sur les listes d’émargement, comme nous le faisons actuellement, on constate que des Nationalistes ne sont pas allés voter. Cela pose des questions. Les voix de ces électeurs ne doivent plus manquer. Le clan n’est pas mort. Il faut mobiliser au maximum et continuer, comme nous le faisons depuis des mois, à travailler ensemble et dans la même dynamique. C’est un peu dommage, pour 13 voix d’être privé d’un second tour !
 

- La situation dans 3 circonscriptions sur 4 est favorable. cela offre-t-il de belles perspectives au mouvement national ?
- En Corse, les forces politiques sont équivalentes. Toutes tournent autour de 30% des suffrages. Logiquement, personne ne peut imposer les choses. Pour agir il faut convaincre les deux tiers restants. Si nos résultats sont bons et que nous gagnons ces deuxièmes tours, c’est que nous avons su convaincre, Jean-Felix Acquaviva, Michel Castellani et moi, ainsi que nos suppléants. Mais au delà, la force politique, que nous représentons, a montré sa capacité de travail. Nous avons prouvé qu’il est possible d’installer de nouvelles pratiques politiques. C’est le sens de l’histoire ! Les efforts faits depuis des années, la démilitarisation et l’union des deux grandes tendances du nationalisme prouvent ce que nous sommes et ce que nous voulons. Nous sommes nationalistes, nous avons notre identité et nous travaillons à son service.

 

- Jean-Charles Orsucci n’a pas donné de consigne de vote. Comment réagissez-vous ?

- Jean-Charles Orsucci a voté, sous l’ancienne mandature, les propositions fortes de l'Exécutif de Paul Giacobbi. Il a fait son chemin, il a porté sa ligne politique aux territoriales et au cours de ces législatives. Dès le début de sa campagne, il a dit qu’il fallait battre Camille de Rocca Serra. Quelque part, il est aujourd’hui prisonnier dans sa démarche de 2ème tour puisqu’il était investi par La République en Marche ! Mais l’absence de consigne de vote de sa part ne change rien ! Beaucoup de gens l’ont rejoint parce qu’il a appelé à battre le député sortant. Ces électeurs ont plus de points communs avec Pè a Corsica qu’avec Camille de Rocca Serra, ils feront un choix cohérent.

 

- Plus que quelques heures pour mobiliser, les militants sont-ils confiants ?

- Evidemment ! Je tiens d’ailleurs à les remercier du travail extraordinaire qu’ils font tous. Et surtout une mention spéciale pour Pierre-José Filipputti qui se démène dans cette élection.