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Paul-André Colombani : « Il faut réformer le régime d’assurance et de gestion des risques en agriculture »


Nicole Mari le Mardi 20 Avril 2021 à 19:05

« La plus grande catastrophe agronomique du XXIe siècle ». C’est par ces mots que le ministre de l’agriculture a qualifié la vague de froid qui s’est abattue sur les exploitations agricoles et vinicoles françaises, la première semaine d’avril. Les pertes sont déjà chiffrées à plus de 3 milliards d’euros. Le gouvernement devrait débloquer 1 milliard d’euros. Ces aides vont-elles bénéficier aux petits exploitants ? Quels moyens seront mis en place pour lutter contre cette problématique du gel sur l'agriculture ? C’est la question orale posée par Paul André Colombani, député de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud et membre du groupe parlementaire Libertés & Territoires, au gouvernement. Réponse positive du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, qui assure tous les agriculteurs de la solidarité nationale. Textes et vidéos.



Paul André Colombani, député de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud et membre du groupe parlementaire Libertés & Territoires.
Paul André Colombani, député de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud et membre du groupe parlementaire Libertés & Territoires.
Comment aider les agriculteurs victimes du gel et quels moyens mettre en place pour lutter contre cette problématique du gel sur l'agriculture ? C’est la question orale posée par le député de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud et membre du groupe parlementaire Libertés & Territoires, Paul André Colombani, au gouvernement, à l’Assemblée nationale. Associé à « l’ensemble de mes collègues, et en particulier le député du Médoc Benoit Simian »,  il a interpellé le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie : « Pendant les nuits du 5 au 8 avril, une vague de froid sans précédent s’est abattue sur une très grande partie du territoire français. Plusieurs centaines de milliers d’hectares de champs, de vignes et de vergers ont été frappés par un brutal épisode de gel, débouchant sur ce que vous avez qualifié, Monsieur le Ministre, de « plus grande catastrophe agronomique du XXIe siècle » ».
 
Des aides pour tous ?
Si le député corse salue les mesures exceptionnelles de soutien annoncées par le gouvernement aux agriculteurs, il s’interroge sur leurs destinataires : « A l’heure où chacun recense les dégâts, et à la veille d’un nouvel épisode de gel, certains redoutent cependant d’être écartés du bénéfice de ces mesures d’aide. Pouvez-vous nous assurer que ces aides seront mis en place pour tous les agriculteurs dont les exploitations ont été touchées et ce partout à travers le territoire national, notamment pour les petits exploitants ne pouvant souscrire à un régime assurantiel Il faut éviter de revivre les expériences douloureuses du passé, où beaucoup de petits exploitants n’ont pas réussi à percevoir ces aides ».
 
Des moyens préventifs ?
Paul André Colombani s’inquiète également des catastrophes qui ravagent, de manière récurrente, l’agriculture : « Avec le dérèglement climatique, ces drames sont de plus en plus fréquents ». Il demande, d’abord, une meilleure protection en cas de pertes. D’abord en termes d’assurance : « Au vu de cette catastrophe, pourquoi le gouvernement ne profiterait-il pas de l’examen du texte du projet de loi climat pour réformer au fond le régime d’assurances et de gestions des risques en agriculture ? Des expérimentations menées avec succès en Champagne telles que l’instauration d’une réserve individuelle, seront-elles généralisées ? ». Mais aussi en termes de moyens de prévention : « Que prévoyez-vous afin de permettre aux viticulteurs de se former pour mieux lutter contre le gel et d’investir dans du matériel adapté, eux qui, dès ce soir, risquent de devoir utiliser des bougies pour sauver leurs récoltes ? ».

La solidarité nationale
« Oui ! Nous devons absolument apporter notre aide à l’ensemble des agriculteurs parce que nous leur devons ! », répond Julien Denormandie. « Nos agriculteurs, ceux qui nourrissent le peuple de France se sont battus, pendant trois nuits, contre le gel avec parfois les moyens du bord, parfois avec des dispositifs dans lesquels ils avaient investis, mais la nature a été plus forte… Oui, nous le devons ! ». Qui plus est, poursuit le ministre de l’agriculture, « les dispositifs de gestion de crise, que ce soient les calamités agricoles, que ce soit la gestion des cotisations sociales salariales, on sait bien qu’ils sont importants, mais qu’ils ne sont pas gréés à la hauteur de l’évènement exceptionnel que nous avons vécu. C’est pour cela que le Premier ministre nous a demandé de mettre en place un fonds exceptionnel venant aider ceux qui, en l’espace de parfois seulement trois nuits, ont perdu tout le revenu de cette année ou de l’année prochaine ». Et de marteler : « Notre engagement est d’accompagner tous ceux qui nous nourrissent et qui, sur des centaines de milliers d’hectares, ont parfois tout perdu l’espace de quelques heures ». Il admet qu’il faut « au-delà de ces mesures d’urgence, aller beaucoup plus loin dans le dispositif d’assurance récolte ». Mais ajoute-t-il, ce dispositif « repose aujourd’hui sur le monde agricole… leur assurance devient beaucoup trop cher. Il faut repenser ce dispositif avec, là-aussi, une solidarité nationale ».