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Pascale Bizzari : « Aujourd’hui, la seule manière d’agir pour l’île, c’est au niveau national »


Julia Sereni le Mardi 24 Mai 2022 à 20:37

Ancienne élue à l’Assemblée de Corse et candidate aux municipales à Ajaccio, Pascale Bizzari se présente aux élections législatives dans la première circonscription de Corse-du-Sud sous la bannière d’Ensemble pour les Libertés. Un mouvement créé par la députée Martine Wonner, connue pour ses prises de position controversées durant la crise sanitaire. Un discours résolument « antisystème » que Pascale Bizzari entend porter dans cette élection.



Pascale Bizzari (à droite) se présente aux élections législatives dans la première circonscription de Corse-du-Sud sous la bannière d’Ensemble pour les Libertés. Photo Michel Luccioni
Pascale Bizzari (à droite) se présente aux élections législatives dans la première circonscription de Corse-du-Sud sous la bannière d’Ensemble pour les Libertés. Photo Michel Luccioni

- Pourquoi vous présentez-vous à cette élection ?
- Ceux qui m’ont connue il y a quelque temps savent aujourd’hui que je n’ai jamais fait de politique politicienne. C’est la première fois que je me retrouve sous l’égide d’un parti, celui de Martine Wonner, une grande dame de l’Assemblée, la seule à se mettre en face du président. Elle a été « jetée » de La République en Marche, et de Libertés et Territoires. Elle a été la seule à se lever face à la dérive impériale du pouvoir - ce que n’ont pas fait certains élus - et à la dérive sanitaire. Aujourd’hui, le problème, ce n’est pas tant le Covid, ce n’est qu’un prétexte, c’est la gestion de cette crise sanitaire qui a montré les dérives constitutionnelles de la France, qui est un pays fragile en Europe. J’avais arrêté la politique parce que j’ai vu qu’en Corse, il était très difficile d’agir, aujourd’hui, la seule manière d’agir pour l’île, c’est au niveau national. Mais ce n’est pas avec les partis traditionnels que l’on pourra changer les choses.

- Vous l’avez dit, vous partez sous la bannière du parti de Martine Wonner, une élue pour le moins controversée, n’avez-vous pas peur d’effrayer les électeurs ?
-
J’ai toujours fait peur, j’ai toujours été controversée, j’ai toujours été à part. Là, j’estime que c’est la voix de la vérité qui est en train de sortir, ça pète de toutes parts dans le monde entier, ça prend un peu plus de temps en France. Vous pouvez nous appeler, ma suppléante Sophie Caroline Casanova et moi, « lanceurs d’alerte », tant au niveau de la Constitution, des problématiques démocratiques, des libertés, que de la santé. Je tire à boulets rouges sur ce gouvernement, qui nous emmène vers un totalitarisme et un transhumanisme forcenés. Il nous a emmené vers une très mauvaise gestion de la crise sanitaire, qui n’en était pas une. Énormément de gens souffrent aujourd’hui des vaccins qui n’en sont pas, qui sont des thérapies géniques. Donc à un moment donné, il faut que quelqu’un dise certaines choses. Et je ne peux pas m’inscrire dans un cycle politique classique, il n’en est pas question.

- Au-delà de votre point de vue sur la crise sanitaire, quelles sont problématiques spécifiques à la Corse selon vous ?
- En Corse, alors que c’est une terre nourricière, nous sommes à 4% d’autonomie alimentaire. Avec les pénuries qui viennent, c’est une catastrophe. La conférence sociale à Bastia, avec l’Exécutif et les syndicats, à quoi ça sert ? On parle encore, mais on n’agit pas. Nous sommes un des territoires français qui a le plus de soleil, on aurait pu régler le problème énergétique. Cet hiver, on a le kilowattheure le plus cher d’Europe. On aurait pu gérer tout cela. Le propre de l’élu, c’est de faire de la prospective.

- Outre la crise sanitaire, le combat écologique est le deuxième pilier du mouvement ?
- Oui. Mais pas l’écologie « blabla ». Moi, je vis à Capo di Feno, en autonomie énergétique, hydrique et, en partie, alimentaire. Je cherche des terrains depuis longtemps, je suis agricultrice, je ne trouve pas. Je connais bien les problématiques. Je suis comme tout le monde. Je n’aurai pas de problèmes pour manger cet hiver et me chauffer, mais ce n’est pas le cas d’énormément de gens, et c’est vraiment une crise. En Corse, on n’a rien fait, alors que c’était du bon sens.

- Que proposez-vous ?
Il faut des élus à l’Assemblée nationale qui fassent dysfonctionner ce système, c’est-à-dire qui l’empêchent de dériver. Et il faut agir localement. Ma devise, c’est « glocal » : think global, act local. On ne peut pas agir localement si on ne prend pas la mesure de l’écologie, la mesure de la géopolitique. La guerre en Ukraine va faire augmenter nos factures d’électricité, et cet hiver vont mettre en place des pénuries alimentaires qui n’en sont pas. Tout cela est organisé pour mettre en place une fausse inflation. J’ai simplement un ciarbellu et je m’en sers. J’ai une capacité d’analyse, de synthèse, je travaille avec des gens formés, carrés. Tout ce que nous dirons dans cette campagne sera sourcé et vérifié. Je ne suis pas une « babacool » obsédée par l’écologie, je suis obsédée par l’humain, le rôle du politique avec un sens prospectif, un bon sens, une générosité, et nous avons perdu tout cela. Ce pays n’est plus mon pays, ni la France, ni la Corse.