Le binôme de la majorité municipale, Pascal Rossi /Marina Luciani, avec à leurs côtés, un de leurs suppléants, Marc-Alexandre Moracchini.
- Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter ?
- Marina Luciani : Nous sommes Communistes. Nous nous présentons sous l’égide du Parti communiste français (PCF) pour représenter notre parti et nos valeurs politiques. Le sens de notre candidature est de faire vivre une voix réelle à Gauche au sein du Conseil départemental de Haute-Corse.
- Vous êtes contre la suppression des départements. Quel est, pour vous, l’enjeu de cette élection ?
- Pascal Rossi : Nous sommes contre la suppression des départements, qui, encore plus grave, est un déni de démocratie ! Lors du référendum, les Corses avaient voté contre la Collectivité unique. Quelques années après, on nous remet le couvert, mais sans aucun référendum ! Tous les autres candidats trouvent ça normal ! Nous pensons que l’une des choses les plus importantes est la proximité avec la population. Le sens de notre candidature est de penser au bien commun et de faire des propositions qui répondent aux besoins.
- Marina Luciani : Surtout que le département a une compétence très importante dans le domaine social qui est son plus gros budget. Pour nous, Communistes, cela a un sens d’être candidats sur ce type d’élection et de porter notre voix au sein du Conseil départemental pour défendre le logement social qui est, parfois, remis en question, notamment par le maire de Bastia. Il dit qu’il y a trop de logements sociaux à Bastia, or c’est ce qui a permis à 15 000 familles de se loger ! Dans cette période économiquement très difficile, heureusement que la Ville a eu une politique du logement social, soutenue par le département !
- Il y a pléthore de candidats de gauche. Le social est normalement une valeur de Gauche, comment comptez-vous vous démarquer ?
- Marina Luciani : Vous avez dit un mot intéressant : « normalement » ! Je crois que ce qui nous distingue, c’est que le social est une valeur fondamentale de notre ADN de Communistes. La Corse est la région la plus pauvre de France. Nous avons, évidemment, à cœur de défendre toutes les personnes qui sont dans la précarité en leur offrant, notamment, plus de services publics. Ce qui nous distingue aussi, c’est que nous ne changeons pas nos valeurs en fonction des élections ou des personnalités ! Nous restons sur nos valeurs et nos principes politiques. Et, même si nous évoluons avec notre temps, nous défendons des principes de base comme l’égalité des citoyens. Il faut, pour cela, un service public fort parce que il est la seule richesse des gens qui n’en ont pas !
- Cette élection ouvre sur un mandat court d’à peine un an qui sera focalisé sur la Collectivité unique. Dans ces conditions, votre message sera-t-il audible ?
- Marina Luciani : Aujourd’hui, nous n’avons pas d’élus au Conseil départemental, alors notre discours est encore moins audible ! Si les gens veulent des élus qui vont combattre, dire les choses tout haut comme les élus communistes le font à la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia) ou à la Ville de Bastia, quand ils ont fait, par exemple, une pétition contre la hausse du prix de l’eau ou qu’ils se sont battus contre la hausse de la taxe des ordures ménagères, alors il faut élire des Communistes au Conseil départemental. Quand il y en a eu un qui s’appelait Ange Rovere, le logement social avait sa place. S’il n’y a pas d’élus communistes, on ne parlera pas de ces sujets-là ! Bien sûr que notre voix sera audible ! On la fera entendre pour défendre les électeurs du canton III et de ses quartiers populaires.
- Vous dites que votre candidature veut « montrer le vrai visage de la ville de Bastia ». Qu’entendez-vous par là ?
- Pascal Rossi : Bastia est une ville populaire ! C’est son vrai visage ! Tout le monde doit vivre ensemble. La ville compte 30 % de logements sociaux. On ne peut pas dire, en étant maire de Bastia, que l’ancienne équipe municipale en a construit trop. Ce n’est pas possible ! Où vont habiter les gens ?
- Marina Luciani : Des communes ont fait le choix de ne pas construire de logement social et de pousser toute une partie de la population à l’extérieur. Nous n’avons pas fait ce choix politique, nous avons voulu une grande mixité sociale. C’est une richesse et une réussite ! Cela a permis à la ville d’avoir des écoles qui continuent de se remplir. Quand on voit comment notre canton a évolué, notamment le quartier de Lupino, grâce à l’investissement réalisé par la ville pour avoir un Centre culturel ou une école HQE (Haute qualité environnementale)… c’est l’ancienne majorité qui a porté ces projets. Il faut, à la fois, loger les gens et leur apporter des services publics culturels et sociaux.
- Mais Bastia, statistiquement parlant, est une ville pauvre. N’est-ce pas aussi le résultat de politiques anciennes ?
- Marina Luciani : La Corse entière est pauvre ! Que faut-il faire ? Mettre tous les pauvres dehors ? Leur dire de dégager ? Est-ce un programme politique ? Non ! Nous allons, je l’espère, rendre les pauvres un peu plus riches en leur proposant un logement, des services publics, peut-être même de l’emploi… Le projet du port de la Carbonite, c’est aussi pour donner de l’emploi aux Bastiais et aux Corses ! C’est des milliers d’emplois ! Que propose-t-on aujourd’hui ? Pour que les gens aient du travail, il faut des projets politiques. Où sont les projets politiques des autres partis ? C’est la question que l’on doit se poser !
- Vous insistez sur le contexte de « forte pression terroriste », de « stigmatisation » et sur la nécessité, particulièrement dans ce canton, de porter certaines valeurs. Lesquelles ?
- Pascal Rossi : Ce sont, déjà, les valeurs de la République : Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité. Ensuite, des valeurs du vivre-ensemble pour arrêter de jeter les gens, les uns contre les autres, et de développer la haine.
- Marina Luciani : Beaucoup de stigmatisations sont dues à des fantasmes ! Bastia ne connaît pas de problèmes graves d’insécurité. Les gens vivent relativement bien ensemble depuis longtemps dans une vraie mixité, y compris dans ce canton. Il peut y avoir des tensions, comme il y en a forcément dans la pauvreté et la précarité avec des trafics qui se développent… Mais les lois de la République garantissent la libre vie de chacun, la mixité sociale, le vivre-ensemble à condition que tout le monde se respecte. S’il y a des problèmes, il faut les régler. Ce qui est contraire à la loi doit être sanctionné. Il y a la justice et la police pour cela. On ne peut pas faire la justice et la police soi-même ! Il faut prendre des sanctions contre des individus qui ont commis des atteintes graves, pas contre des groupes de personnes qui seraient musulmans, juifs, chrétiens ou autres ! On ne peut pas envoyer, dans des quartiers, des bandes pour lyncher des gens ! C’est, quand même, hallucinant de voir ça dans une ville comme Bastia où il n’y a pas de problèmes particuliers !
- Le Front de gauche aligne, depuis quelques temps, les échecs au niveau électoral, pensez-vous gagner ou tout au moins franchir le cap du 1er tour ?
- Pascal Rossi : Nous l’espérons, en tous cas ! Il faut que les électeurs réfléchissent, lisent bien les programmes et nous soutiennent. Nous sommes les seuls à vraiment les défendre ! Notre candidature porte nos idées.
- Marina Luciani : Comme nous sommes les seuls à être contre la suppression des départements, il est normal que nous nous présentions. C’est aux autres de se justifier ! Ils sont pour la disparition d’une institution dans laquelle ils vont se présenter ! Pour nous, c’est clair et net ! Le département a une utilité : c’est un service de proximité qui assure l’équilibre des territoires. Demain, quand il ne sera plus en place, il y aura un déséquilibre des territoires, qu’on le veuille ou non ! La Corse est déjà, à ce niveau-là, très déséquilibrée avec la désertification dans le rural et le poids très important des deux centres de Bastia et surtout d’Ajaccio. Nous irons vers les électeurs pour leur proposer un programme, un contenu et des idées politiques. C’est à eux de se décider, de se lever le matin du 2 octobre et d’aller voter.
- Justement, l’abstention s’annonce très forte. Craignez-vous le désintérêt des électeurs pour ce scrutin ?
- Pascal Rossi : Il faut dire aux électeurs d’aller voter. Ils ne peuvent pas laisser aux autres le choix de société qu’ils veulent pour la Corse, pour le département et pour le canton.
- Marina Luciani : En même temps, au regard de tout ce qui se passe en politique, on comprend leur désillusion. Mais, il y a des candidats qui restent honnêtes, qui se battent et qui se lèvent le matin pour aller travailler. Nous ne sommes pas des professionnels de la politique. Nous sommes là pour porter la voix des gens. Nous leur conseillons de se mobiliser et de voter pour des candidats qui n’ont pas d’intérêt personnel à se présenter à une élection, mais qui y vont pour défendre des principes et des valeurs. On nous parle de candidatures de gauche. Nous pensons que nous sommes la seule candidature de gauche valable et réelle parce que nos idées et nos alliances ne changent pas.
- Pour être élus, il faudra nouer des alliances à gauche au 2nd tour. Envisagez-vous une alliance avec cette gauche que vous critiquez ?
- Pascal Rossi : Déjà, on va se focaliser sur le 1er tour et on verra bien comment la situation se présente au 2nd. Si nous sommes présents, nous continuerons sous la bannière PCF-Front de gauche. Il n’y a aucune raison de faire une alliance. Nous porterons nos principes et nos valeurs jusqu’au bout.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Marina Luciani : Nous sommes Communistes. Nous nous présentons sous l’égide du Parti communiste français (PCF) pour représenter notre parti et nos valeurs politiques. Le sens de notre candidature est de faire vivre une voix réelle à Gauche au sein du Conseil départemental de Haute-Corse.
- Vous êtes contre la suppression des départements. Quel est, pour vous, l’enjeu de cette élection ?
- Pascal Rossi : Nous sommes contre la suppression des départements, qui, encore plus grave, est un déni de démocratie ! Lors du référendum, les Corses avaient voté contre la Collectivité unique. Quelques années après, on nous remet le couvert, mais sans aucun référendum ! Tous les autres candidats trouvent ça normal ! Nous pensons que l’une des choses les plus importantes est la proximité avec la population. Le sens de notre candidature est de penser au bien commun et de faire des propositions qui répondent aux besoins.
- Marina Luciani : Surtout que le département a une compétence très importante dans le domaine social qui est son plus gros budget. Pour nous, Communistes, cela a un sens d’être candidats sur ce type d’élection et de porter notre voix au sein du Conseil départemental pour défendre le logement social qui est, parfois, remis en question, notamment par le maire de Bastia. Il dit qu’il y a trop de logements sociaux à Bastia, or c’est ce qui a permis à 15 000 familles de se loger ! Dans cette période économiquement très difficile, heureusement que la Ville a eu une politique du logement social, soutenue par le département !
- Il y a pléthore de candidats de gauche. Le social est normalement une valeur de Gauche, comment comptez-vous vous démarquer ?
- Marina Luciani : Vous avez dit un mot intéressant : « normalement » ! Je crois que ce qui nous distingue, c’est que le social est une valeur fondamentale de notre ADN de Communistes. La Corse est la région la plus pauvre de France. Nous avons, évidemment, à cœur de défendre toutes les personnes qui sont dans la précarité en leur offrant, notamment, plus de services publics. Ce qui nous distingue aussi, c’est que nous ne changeons pas nos valeurs en fonction des élections ou des personnalités ! Nous restons sur nos valeurs et nos principes politiques. Et, même si nous évoluons avec notre temps, nous défendons des principes de base comme l’égalité des citoyens. Il faut, pour cela, un service public fort parce que il est la seule richesse des gens qui n’en ont pas !
- Cette élection ouvre sur un mandat court d’à peine un an qui sera focalisé sur la Collectivité unique. Dans ces conditions, votre message sera-t-il audible ?
- Marina Luciani : Aujourd’hui, nous n’avons pas d’élus au Conseil départemental, alors notre discours est encore moins audible ! Si les gens veulent des élus qui vont combattre, dire les choses tout haut comme les élus communistes le font à la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia) ou à la Ville de Bastia, quand ils ont fait, par exemple, une pétition contre la hausse du prix de l’eau ou qu’ils se sont battus contre la hausse de la taxe des ordures ménagères, alors il faut élire des Communistes au Conseil départemental. Quand il y en a eu un qui s’appelait Ange Rovere, le logement social avait sa place. S’il n’y a pas d’élus communistes, on ne parlera pas de ces sujets-là ! Bien sûr que notre voix sera audible ! On la fera entendre pour défendre les électeurs du canton III et de ses quartiers populaires.
- Vous dites que votre candidature veut « montrer le vrai visage de la ville de Bastia ». Qu’entendez-vous par là ?
- Pascal Rossi : Bastia est une ville populaire ! C’est son vrai visage ! Tout le monde doit vivre ensemble. La ville compte 30 % de logements sociaux. On ne peut pas dire, en étant maire de Bastia, que l’ancienne équipe municipale en a construit trop. Ce n’est pas possible ! Où vont habiter les gens ?
- Marina Luciani : Des communes ont fait le choix de ne pas construire de logement social et de pousser toute une partie de la population à l’extérieur. Nous n’avons pas fait ce choix politique, nous avons voulu une grande mixité sociale. C’est une richesse et une réussite ! Cela a permis à la ville d’avoir des écoles qui continuent de se remplir. Quand on voit comment notre canton a évolué, notamment le quartier de Lupino, grâce à l’investissement réalisé par la ville pour avoir un Centre culturel ou une école HQE (Haute qualité environnementale)… c’est l’ancienne majorité qui a porté ces projets. Il faut, à la fois, loger les gens et leur apporter des services publics culturels et sociaux.
- Mais Bastia, statistiquement parlant, est une ville pauvre. N’est-ce pas aussi le résultat de politiques anciennes ?
- Marina Luciani : La Corse entière est pauvre ! Que faut-il faire ? Mettre tous les pauvres dehors ? Leur dire de dégager ? Est-ce un programme politique ? Non ! Nous allons, je l’espère, rendre les pauvres un peu plus riches en leur proposant un logement, des services publics, peut-être même de l’emploi… Le projet du port de la Carbonite, c’est aussi pour donner de l’emploi aux Bastiais et aux Corses ! C’est des milliers d’emplois ! Que propose-t-on aujourd’hui ? Pour que les gens aient du travail, il faut des projets politiques. Où sont les projets politiques des autres partis ? C’est la question que l’on doit se poser !
- Vous insistez sur le contexte de « forte pression terroriste », de « stigmatisation » et sur la nécessité, particulièrement dans ce canton, de porter certaines valeurs. Lesquelles ?
- Pascal Rossi : Ce sont, déjà, les valeurs de la République : Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité. Ensuite, des valeurs du vivre-ensemble pour arrêter de jeter les gens, les uns contre les autres, et de développer la haine.
- Marina Luciani : Beaucoup de stigmatisations sont dues à des fantasmes ! Bastia ne connaît pas de problèmes graves d’insécurité. Les gens vivent relativement bien ensemble depuis longtemps dans une vraie mixité, y compris dans ce canton. Il peut y avoir des tensions, comme il y en a forcément dans la pauvreté et la précarité avec des trafics qui se développent… Mais les lois de la République garantissent la libre vie de chacun, la mixité sociale, le vivre-ensemble à condition que tout le monde se respecte. S’il y a des problèmes, il faut les régler. Ce qui est contraire à la loi doit être sanctionné. Il y a la justice et la police pour cela. On ne peut pas faire la justice et la police soi-même ! Il faut prendre des sanctions contre des individus qui ont commis des atteintes graves, pas contre des groupes de personnes qui seraient musulmans, juifs, chrétiens ou autres ! On ne peut pas envoyer, dans des quartiers, des bandes pour lyncher des gens ! C’est, quand même, hallucinant de voir ça dans une ville comme Bastia où il n’y a pas de problèmes particuliers !
- Le Front de gauche aligne, depuis quelques temps, les échecs au niveau électoral, pensez-vous gagner ou tout au moins franchir le cap du 1er tour ?
- Pascal Rossi : Nous l’espérons, en tous cas ! Il faut que les électeurs réfléchissent, lisent bien les programmes et nous soutiennent. Nous sommes les seuls à vraiment les défendre ! Notre candidature porte nos idées.
- Marina Luciani : Comme nous sommes les seuls à être contre la suppression des départements, il est normal que nous nous présentions. C’est aux autres de se justifier ! Ils sont pour la disparition d’une institution dans laquelle ils vont se présenter ! Pour nous, c’est clair et net ! Le département a une utilité : c’est un service de proximité qui assure l’équilibre des territoires. Demain, quand il ne sera plus en place, il y aura un déséquilibre des territoires, qu’on le veuille ou non ! La Corse est déjà, à ce niveau-là, très déséquilibrée avec la désertification dans le rural et le poids très important des deux centres de Bastia et surtout d’Ajaccio. Nous irons vers les électeurs pour leur proposer un programme, un contenu et des idées politiques. C’est à eux de se décider, de se lever le matin du 2 octobre et d’aller voter.
- Justement, l’abstention s’annonce très forte. Craignez-vous le désintérêt des électeurs pour ce scrutin ?
- Pascal Rossi : Il faut dire aux électeurs d’aller voter. Ils ne peuvent pas laisser aux autres le choix de société qu’ils veulent pour la Corse, pour le département et pour le canton.
- Marina Luciani : En même temps, au regard de tout ce qui se passe en politique, on comprend leur désillusion. Mais, il y a des candidats qui restent honnêtes, qui se battent et qui se lèvent le matin pour aller travailler. Nous ne sommes pas des professionnels de la politique. Nous sommes là pour porter la voix des gens. Nous leur conseillons de se mobiliser et de voter pour des candidats qui n’ont pas d’intérêt personnel à se présenter à une élection, mais qui y vont pour défendre des principes et des valeurs. On nous parle de candidatures de gauche. Nous pensons que nous sommes la seule candidature de gauche valable et réelle parce que nos idées et nos alliances ne changent pas.
- Pour être élus, il faudra nouer des alliances à gauche au 2nd tour. Envisagez-vous une alliance avec cette gauche que vous critiquez ?
- Pascal Rossi : Déjà, on va se focaliser sur le 1er tour et on verra bien comment la situation se présente au 2nd. Si nous sommes présents, nous continuerons sous la bannière PCF-Front de gauche. Il n’y a aucune raison de faire une alliance. Nous porterons nos principes et nos valeurs jusqu’au bout.
Propos recueillis par Nicole MARI.