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PCF : La crise des déchets exige de vraies solutions


le Vendredi 4 Mai 2018 à 00:41

"La Corse vit un nouvel épisode de la crise de la gestion des déchets avec le blocage des sites d’enfouissement. C’est le résultat d’une gestion calamiteuse sur l’ensemble de la chaîne des déchets ces dernières années. L’actuelle majorité territoriale depuis 2015, a entretenu l’illusion en faisant du « tri à la source » et du « stockage pour les déchets ultimes », le « pilier principal d’action ». Par delà, y compris en jouant sur l’irrationnel des peurs, il n’y aurait rien à voir ! Circulez les camions ! Avec une telle action publique, on va dans le mur" souligne dans un communiqué, signé Michel Stefani, le PCF de Corse



PCF : La crise des déchets exige de vraies solutions
Sortir de cette pagaille
Ce n’est pas en opposant les gens entre eux, en culpabilisant les usagers que la pédagogie pour une gestion raisonnée des déchets va avancer. Ce n’est pas en clouant au pilori les incivilités que la pratique du tri à la source va progresser. Ce n’est pas non plus en opposant les populations urbaines aux populations rurales, les communes aux intercommunalités, celles-ci à la collectivité de Corse et cette dernière à l’État que va se résoudre cette pagaille.
Qui peut se satisfaire de voir la Corse devenir un gruyère de trous pour enfouir sans fin, un paysage vérolé de sites dédiés au pourrissement de nos déchets ultime ou pas ? Le territoire vaut mieux que cela ! Qui peut s’en tenir aux polémiques infinies du « pas chez moi » ? A l’approche des beaux jours et des vacanciers, la période estivale sera-t-elle olfactive ?
Les habitants de Corse et nos hôtes méritent bien mieux que cela.


Passer aux actes concrets
D’ores et déjà, nul besoin de réforme institutionnelle pour agir.
Une solution transitoire est indispensable, envisagée en janvier 2016 par la CTC, elle est restée lettre morte. Or celle-ci, dégagée des rigidités condamnant à l’inaction, permettait sur une période de 3 à 5 ans de disposer de petites unités de tri valorisation réparties sur l’ensemble du territoire et d’un casier supplémentaire d’enfouissement.
Les communes et leurs intercommunalités sont responsables de l’organisation et de la gestion de l’enlèvement des déchets. Les intercommunalités avec le Syndicat de valorisation des déchets en Corses (Syvadec) ont la mission de valoriser les déchets triés par collectes séparatives et de traiter les déchets résiduels non valorisables. La Collectivité de Corse a la compétence pour déterminer les objectifs stratégiques d’une gestion durable qui respectent les êtres humains et la nature, qui soient une réponse concrète à la problématique réelle.
Ainsi, l’action locale pour la gestion durable de la problématique des déchets, est segmentée. La République en a confié la responsabilité à la Collectivité de Corse (CdC) pour produire la cohésion locale. Il revient donc aux élu(e)s de la CdC chef de file, à commencer par le Président de l’Executif, à exécuter une politique concrète, efficace pour répondre aux attentes légitimes de la population.



Dans la transparence
Depuis une semaine, c'est le black-out. La population et les collectivités locales sont livrées à elles-mêmes tenues dans l’ignorance. Dans ce contexte, se développe un sentiment d'abandon et de culpabilisation générale. Nous appelons la population à exiger une information quotidienne de la part du président de l'Exécutif, du président du Syvadec, du préfet. Leur mutisme est inacceptable! Mais, laisser s’installer ce climat, n'est-ce pas la meilleure façon de préparer les esprits à des solutions d'urgences financièrement douloureuses?
Les Corses, en effet, ont à craindre de voir se prolonger une inaction sans résultats durables au-delà d’accords ponctuels et nécessaires pour la levée des blocus sur les CET. Ils ont à craindre que ne perdure une situation favorable aux transporteurs pour ramasser la mise des deniers publics. Enfin, ils ont surtout à craindre, et c’est déjà commencé, une forte augmentation de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) au risque d’accentuer les phénomènes de pauvreté.



Définir enfin une politique
La cause de cette pagaille se trouve dans l’absence d’une action publique fondée sur la rigueur des analyses techniques, environnementales et économiques, la mesure du réalisme sociétal de notre région insulaire et une forte expression de la volonté politique, au service de l’intérêt général.
Cette politique publique est à construire collectivement pour devenir une réponse citoyenne, partagée par l’ensemble des habitants, des élus, des acteurs sociaux et économiques, respectueuse de la nature et adaptée aux caractéristiques de la Corse.
Dans ce but, les fédérations du PCF de la Corse proposent d’ouvrir le débat des idées, de favoriser les échanges et la réflexion « pour une nouvelle approche sociétale » de la gestion des déchets. La démarche vise à produire des propositions claires d’actions réalistes et réalisables. Elles constitueront une contribution pour la détermination d’une politique publique dont nous imaginons déjà qu’elle doit s’inspirée des mots de Saint-Exupéry, « nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ».
Cette contribution sera mise à la disposition des Corses.