Orange lance la 5G en Corse

« La 5G pour la Corse c’est à notre sens une nécessité et une opportunité. » Pour le directeur régional d’Orange André Martin, le lancement de la 5G constitue un vrai pas en avant pour l’île. Et ce sont d’abord les principales communes de l’île qui en bénéficieront.

Au niveau national, 30% de la population française est d’ores-et-déjà couverte par la 5G. En Corse, le calendrier de déploiement démarre tout juste. Dès à présent, 17 antennes sont allumées afin de couvrir les quatre cœurs de ville d’Ajaccio, Bastia, Porto-Vecchio et Calvi. Dès 2022, Orange promet de travailler à couvrir davantage de communes telles que Propriano, L’Île-Rousse, Corte, Bonifacio ou encore Ghisonaccia.
 
Les atouts de la 5G ? Elle évite une saturation des réseaux, fortement sollicités dans les principales villes. « Les usages sont en croissance de 40% par an » précise André Martin. Avec des contraintes supplémentaires lors de la saison estivale : « Sans la 5G, on aura des problèmes pour la partie saisonnière » estime le directeur régional. Deuxième avantage : « Elle permet d'accompagner les usages de nos clients ». En ligne de mire notamment, le développement économique des entreprises.

Et en premier lieu, des start-up, comme Midgard. Pour la jeune entreprise corse, spécialisée dans les drones avec intelligence artificielle prévenant entre autres les risques d’incendie et d’inondation, la 5G est essentielle. « Notre activité nécessite une bonne couverture sur le terrain » explique Anne Sophie Cadre, cofondatrice de Midgard. « Avec les flux 4G nous avons une qualité moyenne qui ne suffit pas pour détecter, par exemple, une personne perdue sur le terrain. »

Pourtant, en ce qui concerne la 5G, l’unanimité n’est pas de mise. Des interrogations persistent quant aux incidences éventuelles dans les domaines de la santé et de l’environnement. Le 5 août 2020, l'Assemblée de Corse avait d’ailleurs voté un moratoire contre son déploiement sur l'île, retoqué ensuite par le Conseil d’Etat, qui reconnaît une compétence exclusive aux autorités de l'État pour réglementer l'implantation des antennes relais sur le territoire.
 
À ces questionnements, le directeur régional d’Orange répond par le dialogue. « Le choix que nous avons fait est d’être en concertation, de donner des informations rationnelles et objectives, et de discuter avec les élus et les associations avant de déployer la 5G. On aurait pu le faire plus tôt. Mais nous avons voulu qu’elle soit acceptée et comprise ».

Face aux inquiétudes liées à la santé, André Martin assure que toutes les précautions ont été prises : « Nous avons voulu attendre le rapport de l’Anses, basé sur près de 20 000 études, qui dit qu’il n’y a pas de danger nouveau avec la 5G. » Quant aux préoccupations environnementales, le directeur assure qu’Orange est un opérateur « responsable » : « On déploie aussi cette technologie parce qu’elle est très positive d’un point de vue environnemental, elle est économe en énergie, deux fois moins que la 4G » conclut-il.