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Office des transports de la Corse : A carta ritirata è pronta


José Fanchi le Mardi 24 Avril 2018 à 18:33

L’Office des Transports de la Corse a tenu son conseil d’administration mardi matin avec en point d’orgue, le futur schéma de desserte maritime, ainsi qu’une série de dossiers a examiner par le conseil et la présentation d’un calendrier quelque peu modifié aux administrateurs à la suite de différentes difficultés. Au programme également, la carte « Retirata » qui entre en service aujourd’hui même et bien entendu les perspectives d’avenir



Jean-Guy Talamoni et Vanina Borromei
Jean-Guy Talamoni et Vanina Borromei
Les interventions des associations de retraités ont été nombreuses ces derniers temps mais l’Office des Transports a fait en sorte d’accélérer le processus afin de rendre sa copie sur le dossier du coût  des transports qui avait suscité une levée de boucliers de la part des retraités. Cette fois c’est bien officiel, la fameuse carte Ritirata entre en vigueur dès aujourd’hui.
 
« Il va sans dire que les sommes sont d’ores et déjà budgétisées à hauteur de 1,3 millions d’euros » a confirmé Vanina Borromei, président de l’Office des Transports, en présence de Jean-Guy Talamoni, lors de la conférence de presse donnée hier matin.  Rappelons qu’à l'initiative du Président de l'Assemblée de Corse, l'Assemblée avait voté en faveur de la création de cette carte, dont le dispositif permettra à 35000 retraités modestes de pouvoir bénéficier de réductions significatives sur les transports. Attribuée par les services de la Collectivité territoriale de Corse, sous conditions de ressources, aux retraités résidant en Corse, cette carte et les réductions qui en découlent, concernent près de 50 % des retraités de l’île.
 
Etendre la carte a toute la population…
« Nous nous sommes heurtés à plusieurs difficultés techniques, avec pour conséquences le retard que l’on sait » a rappelé Vanina Borromei qui a également précisé que c’est la collectivité qui va collecter les données personnelles : « Il nous a fallu donner des assurances précises en raison de la loi sur les données personnelles et cela n’a pas été une sinécure pour la mise en place du dossier. Nous avons ainsi opté pour un guichet unique qui sera centralisé au niveau du service, pour le développement social et la lutte contre la précarité. Il suffira de téléphoner ou d’écrire. »
 
Les bénéficiaires de la Carte Ritirata doivent joindre le service 48 h avant leur réservation. Le service prendra alors contact avec les compagnies aériennes ou maritimes qui distribueront le titre de transport. Il s’agit d’une mesure maintenant officielle qui va sans doute connaître quelques transformations par la suite et sera adaptée avec l’expérience du terrain.
 
« Cela permettra de mieux connaître le nombre de personnes concernées qui effectuent la démarche, ce qui nous permettra de mieux la moduler en fonction des retours » a rappelé Vanina Borromei, qui n’a pas caché, comme Jean-Guy Talamoni d’ailleurs, de voir le prix des transports aériens et maritimes baisser pour l’ensemble de la population de l’île, cela après des pourparlers engagés avec les différentes compagnies autour de 2020.
Le président de l’Assemblée de Corse a précisé en outre :
« Nous avons eu un certain nombre de points de convergence, comme par exemple le souhait de la CGT de voir la carte étendue à tous les retraités de Corse, quel que soit le niveau de leur revenu, au nom de l’égalité, alors qu’ils disaient que de mon côté j’étais favorable à l’égalité. C’était en fait le point de désaccord…Nous commençons par la moitié des retraités la plus modeste, avec la volonté d’élargir le champ d’application de la carte après évaluation, compte tenu de la situation financière qui est la nôtre, peu reluisante au moment où nous avons repris les responsabilités. Nous avons choisi 50 % de réduction pour les retraités ce qui n’est pas rien, c’est déjà un réel effort de notre collectivité. Nous l’avons dit à nos interlocuteurs, il y aura une évaluation dans quelques mois et en fonction de nos possibilités, nous essayerons d’élargir le champ de nos applications, non pas à tous les retraités mais nous avons conscience que 50% des retraités ce n’est peut-être pas suffisant à terme donc il faudra élargie ce champ d’application dans la mesure de nos possibilités. » 

Le conseil d'administration
Le conseil d'administration
Le futur schéma en discussion
Les travaux de l’Office des Transports s’est poursuivi  avec l’évocation de la longueur des échanges avec
Les services de la Commission Européenne, la DG concurrence et la DG Transport qui travaillent avec nous à la réalisation de ce projet. Il faut savoir que l’Office a été rattrapé par une jurisprudence de la cour de justice de l’Union Européenne du 1er mars 2017, qui pose les principes des contrats de service public.


Explications de la présidente de l’Office :
« Pour être sécurisés juridiquement dans notre réflexion, nous avons des échanges hebdomadaires avec ces services de l’Etat et de l’Europe, ce qui nous conduit aujourd’hui à avoir ce calendrier reporté de quelques mois. C’est le temps de la sécurité juridique pour ne pas retomber dans les écueils du passé et les risques contentieux que cela entraîne et dont certains sont encore d’actualité… Aujourd’hui, nous allons mettre en œuvre une délégation de service public courte, en proposant à l’Assemblée de Corse en juin prochain, le lancement d’une procédure  OSP-DSP qui sera profilée en fonction des tests opérateurs que nous avons fait et que nous menons dans notre réflexion actuelle sur le futur schéma. Concrètement, l’Europe nous a aidés à rédiger ces tests et nous attendons des compagnies et des différents acteurs maritimes des réponses très précises sur leur vision du service public maritime en Corse et la vision de la desserte si il n’y avait pas de service public sur le maritime  et aussi, c’est très important, sur leur manière d’envisager l’avenir concernant leur flotte et les normes environnementales et les directive européennes qui seront mises en place en 2020. Aujourd’hui, les compagnies, que nous intervenions ou pas, devront être aux normes à partir de cette date. Pour nous, c’est un chamboulement important puisque nous avons besoin de savoir comment ils envisagent l’avenir, quelle va être l’évolution de leur flotte et la technique qui va avec, ce qui pourrait, qui sait, déséquilibrer le contrat. Donc, nous avons besoin de savoir sur les 10 à 15 années à venir comment les compagnies envisagent ces évolutions. Raison pour laquelle ce test est ouvert à l’ensemble des compagnies. » 

- Les compagnies ont jusqu’à 2023 pour être aux normes ?
Exactement. Nous sommes passés sur une période qui serait 2020, maximum 2021. Il est vrai que pour nous, la marge est forcément plus réduite donc nous avons besoin de savoir comment évolueront ces flottes. Cela me fait rebondir sur la délibération des biens de retour et le rachat des navires dont il avait été question, nous avions demandé des expertises pour nous conforter dans notre choix. Ces différentes expertises sont revenues aujourd’hui et sont plutôt défavorables compte tenu des contraintes environnementales et d’entretien. Cela remet en cause notre réflexion sur ces biens de retour mais ne remet en aucun cas en cause cette volonté de créer cette compagnie et d’envisager d’acquérir, à moyen terme, des navires au GML qui seraient respectueux de l’environnement. » 
J. F.