Une délégation de personnels soignants opposés à l'obligation vaccinale a été reçue par l'ARS de Corse. Photo : Julia Sereni
Ils étaient une vingtaine de personnels soignants opposés à l'obligation vaccinale à manifester devant l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Corse, ce mercredi 8 septembre. Une semaine jour pour jour avant l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale, ils se disent encore « dans le flou ». Notamment concernant les sanctions applicables aux récalcitrants. « Les directions des hôpitaux sont en attente des réponses de l’ARS. En fait, ils ne peuvent plus avancer dans les discussions en interne concernant l’obligation vaccinale et surtout les sanctions. Nous avons donc demandé à l’ARS de se positionner et de revenir vers les directeurs afin que les discussions se poursuivent » explique Julien Taglia, ingénieur biomédical à l’hôpital de la Miséricorde.
Une délégation reçue par l'ARS
Autre point soulevé par les soignants présents, la possible pénurie de personnels. « Nous évaluons entre 10 et 15% de personnes non vaccinées qui sont prêtes à se faire mettre à pied et qui ne sont pas loin du burn-out. Nous interrogeons donc l’ARS sur cela : comment allez-vous maintenir une offre de santé décente sur notre île avec encore 10 à 15 % de soignants en moins ? » questionne Julien Taglia. Le collectif propose donc de laisser aux personnels « sur deux, trois mois » la possibilité de poursuivre en ayant recours à des tests PCR. « Nous pourrions décaler l’obligation vaccinale, comme cela a été fait dans les DOM-TOM. Beaucoup de soignants sont prêts à se faire tester deux fois par semaine pour continuer à travailler ».
Des interrogations qu’une délégation de représentants des soignants de l’hôpital de la Miséricorde, de Castelluccio et du secteur médico-social a pu faire remonter auprès du directeur départemental de l’ARS Philippe Mortel et du docteur Isabelle Grimaldi. Mais au sortir de l’entretien, les manifestants ne semblent pas plus avancés. « On nous explique que la circulaire n’est pas encore sortie, et que donc on ne sait pas » raconte Julien Taglia.
Des interrogations qu’une délégation de représentants des soignants de l’hôpital de la Miséricorde, de Castelluccio et du secteur médico-social a pu faire remonter auprès du directeur départemental de l’ARS Philippe Mortel et du docteur Isabelle Grimaldi. Mais au sortir de l’entretien, les manifestants ne semblent pas plus avancés. « On nous explique que la circulaire n’est pas encore sortie, et que donc on ne sait pas » raconte Julien Taglia.
« On le prend très mal »
Une situation inacceptable pour Romain Lombardo, agent du service hospitalier (ASH) à Castelluccio : « On le prend très mal » lâche t-il. « Mis à part le fait que le 15 septembre nous allons être mis à pied, sans solde, ce qui est la loi, tout ce qui est autour, ils n’en avaient aucune idée, ça reste flou, personne ne sait, même pas eux, et pourtant nous sommes à une semaine de l’échéance » poursuit-il. Pour autant, les manifestants présents assurent « ne rien lâcher », à l’image de Romain Lombardo : « Je suis toujours sur mes positions, je ne suis pas seul, il faut que cela soit entendu, nous sommes un peu plus de 400. Et sur ces 400, je pense que si 10% d’entre eux craquent, ce serait décevant. Mais ils ne le feront pas » déclare t-il.
A Bastia aussi
À Bastia, une manifestation similaire a eu lieu dans la matinée, devant l'ARS le collectif des soignants de l’hôpital de Bastia "Primum non nocere" s'est rassemblé devant l’ARS à Bastia. Une délégation devrait être reçue par la direction de l’hôpital dans l’après-midi.