Il est un peu plus de 10 heures ce jeudi 2 octobre, lorsque les premiers manifestants se rassemblent devant le palais de justice de Bastia. À l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, FSU, UNSA STC et CFE-CGC, une centaine de personnes a défilé dans les rues du centre-ville, en direction de la préfecture. Deux semaines après la mobilisation nationale du 18 septembre, qui avait rassemblé plus d’un million de manifestants à travers le pays selon les syndicats, et près de 2 000 en Corse, ces derniers descendent de nouveau dans la rue ce jeudi 2 octobre. Ils dénoncent un projet de budget qu’ils jugent injuste et inefficace face aux difficultés sociales grandissantes.
Selon les syndicats, rien n’a bougé depuis leur rencontre à Matignon avec le Premier ministre le 24 septembre dernier. « Nous avons rencontré Sébastien Lecornu et rien n'a changé dans ses positions d'orientation budgétaire », déplore Charles Casabianca, secrétaire général de la CGT de Haute-Corse. « Les organisations syndicales ont rencontré la semaine dernière le cinquième Premier ministre depuis deux ans, et il leur a dit qu’il n’avait pas de gouvernement, pas de majorité, et pas la main », insiste Christophe Bertin, secrétaire général de l'union départementale FO de Haute-Corse. « On a l'impression, et ce n'est sûrement pas qu'une impression, qu'on se moque de nous. »
Drapeaux et banderoles à la main, les manifestants réclament des mesures concrètes face à une situation sociale jugée de plus en plus difficile. « Nous pensons aujourd'hui que notre système social, notre système de santé, notre système éducatif, sont très en danger. De plus, nous constatons que les aides aux collectivités vont diminuer, que de nouveaux impôts vont être créés mais toujours pour les mêmes, pour les travailleurs», rappelle le secrétaire général de la CGT. Un avis partagé par Fabien Mineo, secrétaire départemental du SNUIPP-FSU de Haute-Corse. « On veut un autre budget. Il faut arrêter ce système existant depuis 40 ans, où on prend toujours aux plus pauvres et à la classe moyenne, qui est en train de disparaître. On ne s'attaque jamais à ceux qui ont le plus et qui pourraient donner bien plus. C'est cette politique que nous dénonçons. »
Par ailleurs, les syndicats manifestent également leur opposition à la réforme des retraites, qu’ils considèrent comme une régression sociale majeure. Ils demandent l’abrogation de cette réforme et réclament le retour à un âge de départ à la retraite à 60 ans. « Nous pensons qu'en France, et en Corse également, nous pouvons vivre autrement et notamment avoir une partie sociale plus importante et un système de retraite qui nous permette non pas de travailler jusqu'à 64 ans mais bien de nous arrêter à 60 ans », détaille Charles Casabianca. « On est là pour dire stop, on veut une augmentation des salaires, l'abrogation de la réforme des retraites, le dégel des points d'indice des fonctionnaires », poursuit Christophe Bertin.
« La région la plus pauvre et la plus chère »
Aux alentours de 11h, les manifestants atteignent la préfecture de Bastia, point final du cortège. Sur place, la CFDT rejoint les autres syndicats déjà mobilisés depuis le milieu de la matinée. « Vu le contexte économique et le fait qu'il n'y ait aucune avancée et qu’on est plus dans du recul, alors qu'on était dans une démarche à vouloir discuter, il est très important que la CFDT se mobilise à côté des autres organisations syndicales », déclare Marie-Paule Fiorella, secrétaire générale adjointe. « Beaucoup de gens ont du mal à finir la fin du mois, la précarité s'installe de plus en plus, et les droits que nous avions sont de plus en plus bafoués. On ne peut pas rester sans rien faire devant ce qui se passe actuellement. On demande une reconnaissance, une revalorisation, et surtout, de ne pas perdre les droits qu'on a mis tant d'années à acquérir. »
Face aux grilles de la préfecture, l’accent est notamment mis sur une situation jugée particulièrement difficile en Corse. Les syndicats parlent d’un « rendez-vous décisif » alors que « la situation est alarmante » dans la région « la plus pauvre de France métropolitaine tout en étant la plus chère ». « Nous sommes la région la plus pauvre de France, mais où l'essence est plus chère qu'ailleurs, alors qu'elle devrait ne pas l'être. Le panier moyen de courses est aussi plus élevé qu'ailleurs. La difficulté est plus prégnante chez nous, et j'en veux pour preuve le nombre de personnes qui vont dans les Restos du Cœur ou au Secours populaire ou catholique pour être aidés », renchérit Fabien Mineo.
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