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Nouveau Conseil exécutif de Corse : Des signaux forts dans les cent jours pour répondre aux urgences


Nicole Mari le Vendredi 2 Juillet 2021 à 19:18

Le nouveau Conseil exécutif de la Collectivité de Corse s’est réuni, pour la première fois, vendredi matin, villa Pietri à Aiacciu, pour une séance d’installation. Un baptême du feu pour les huit nouveaux conseillers sur les onze qui forment ce nouveau Conseil. L’occasion, pour le président Gilles Simeoni, de faire le point sur la méthode de travail et les priorités et de promettre d’envoyer des signaux forts dans les cent jours pour répondre aux urgences.



Le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse entouré de son nouveau Conseil. Photo Michel Luccioni.
Le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse entouré de son nouveau Conseil. Photo Michel Luccioni.
- Vous avez renouvelé votre Conseil exécutif. Sur quelle base l’avez-vous composé ?
- La composition du Conseil exécutif est la traduction de la philosophie générale de la démarche Fà populu Inseme et des engagements que nous avons pris pendant la campagne électorale devant les Corses. C’est une équipe collégiale, composée de femmes et d’hommes qui ont des compétences, chacune et chacun dans leur domaine, et qui ont envie de travailler au service de la Corse avec aussi, sans doute, une recherche partagée pour améliorer la méthode. On connaît l’importance des questions qui nous attendent, le sentiment d’urgence dans beaucoup de dossiers, la nécessité d’envoyer des signaux forts, y compris d’accélération sur la réponse à apporter à ces urgences. Cette première réunion est l’occasion de réfléchir ensemble, de commencer à poser le premier acte officiel de ce Conseil exécutif qui a été installé jeudi soir. Une première réunion consacrée, donc, à la méthode pour être le plus efficace possible ensemble.
 
- Quelle méthode allez-vous mettre en place ? Est-elle nouvelle par rapport à celle de la mandature précédente ?
- Cette méthode est d’abord basée sur la notion fondamentale de transversalité qui avait déjà été posée, mais qu’il faut aujourd’hui décliner de façon beaucoup plus opérationnelle et plus forte. Ensuite, il y a des urgences absolues dans le domaine économique et social, des thématiques aussi, comme celle des déchets, qui imposent que le Conseil exécutif de Corse travaille en concertation avec d’autres instances, d’autres élus, avec également les forces vives sur le terrain. L’un des enjeux de la nouvelle méthode est d’être le plus efficace possible, y compris, comme je l’ai dit dans mon discours d’investiture, dans une façon de travailler renouvelée et en synergie avec l’Assemblée de Corse, chacun dans ses prérogatives et compétences. Sans oublier d’impliquer pleinement les instances consultatives de la Collectivité de Corse, le CESEC, la Chambre des territoires, l’assemblea di a ghuventu…
 
- Des signaux forts dans les 100 jours, comme vous l’avez annoncé ?
- Oui ! Nous avons posé ensemble cette nécessité d’envoyer des signaux forts dans les cent premiers jours. Lors de cette première réunion du Conseil exécutif, nous avons parlé de cette attente forte qui a été exprimée de façon très claire par tous les Corses que nous avons rencontrés pendant la campagne électorale. C’est l’un des engagements que nous avons pris. Il y a, bien sûr, une continuité par rapport à l’action que nous avons menée depuis 2015, la réaffirmation des fondamentaux, et, concomitamment, comme nous l’avons dit, la nécessité d’aller beaucoup plus vite, beaucoup plus fort et beaucoup plus loin dans la concrétisation opérationnelle du projet global que nous portons, y compris dans ses déclinaisons du quotidien.
 
- Concernant la répartition des attributions, vous n’avez pas encore attribué les routes et la langue corse. Pourquoi ?
- Cette question de la répartition des attributions n’a pas un caractère d’urgence. Elle est corrélée à la réflexion sur la transversalité. Par exemple, sur la question des routes ou de la langue, il y a la nécessité de donner, aujourd’hui, une nouvelle impulsion. Concernant les routes, nous avons entendu les remontées du terrain, notamment des élus locaux, des élus territoriaux et des usagers. Il faut sans doute être plus présent, plus réactif, mieux intégrer les demandes, y compris celles qui ont trait à l’entretien ou au suivi quotidien. Nous allons réfléchir, aussi bien au sein du Conseil exécutif que dans la discussion avec l’Assemblée, pour répondre à ces attentes. Là encore, il faut envoyer des signaux forts que nous avons intégré les demandes des Corses. Nous nous nous y sommes engagés.
 
- La langue corse sera-t-elle être intégrée à la culture ou traitée à part ?
- La perspective d’un Office de la langue a été posée depuis longtemps. Nous allons prendre le temps d’y réfléchir et d’impliquer l’ensemble des acteurs pour que véritablement, dès les cent premiers jours de cette nouvelle mandature, nous donnions des impulsions fortes, non seulement sur la place de la langue corse dans le système éducatif - c’est une discussion, y compris avec l’État -, mais également pour une diffusion sociétale toujours plus forte e­t plus ambitieuse. Cela, indépendamment du combat que nous allons continuer à mener, que ce soit sur le principe de l’enseignement immersif ou sur le statut de coofficialité qui reste un objectif essentiel.
 
- Depuis votre réélection, avez-vous eu une conversation avec un représentant de l’Etat ou un membre du gouvernement ?
- Aucune ! Je n’ai pas eu d’appel du Préfet de Corse. J’ai simplement reçu un coup de téléphone de pure courtoisie de 30 secondes de Mme Gourault qui n’avait aucun fond politique. Nous en sommes là au moment où je parle !
 
Propos recueillis par Nicole MARI.

Le nouveau Conseil exécutif de Corse : Gilles Giovannangeli (OEHC), Dominique Livrelli (ODARC), Flora Mattei (OTC), Guy Armanet (OEC), Angèle Bastiani (ATC), Gilles Simeoni, Bianca Fazi (santé), Alex Vincinguera (ADEC), Antonia Luciani (culture), Julien Paolini (AUE), Lauda Guidicelli (jeunesse et sport).
Le nouveau Conseil exécutif de Corse : Gilles Giovannangeli (OEHC), Dominique Livrelli (ODARC), Flora Mattei (OTC), Guy Armanet (OEC), Angèle Bastiani (ATC), Gilles Simeoni, Bianca Fazi (santé), Alex Vincinguera (ADEC), Antonia Luciani (culture), Julien Paolini (AUE), Lauda Guidicelli (jeunesse et sport).

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