Bien entendu certaines critiques sont recevables quand elles on pour but d'améliorer le système. Elles ont cependant en l'occurrence des inconvénients majeurs.
Elles fournissent d'abord des arguments pour ceux qui s'opposent à tout progrès : serait-ce le but recherché par ceux qui prédisent d'ores et déjà l'échec du plan voté par nos élus?
Et surtout elles contribuent à donner une image déplorable des enseignants et de leurs syndicats, souvent accusés de bloquer toute réforme, uniquement par corporatisme et pour la défense de prétendus privilèges.
Car au dire des "mauvaises langues" c'est surtout l'obligation faite aux enseignants d'une formation à la langue corse qui poserait problème. Elle entrainerait un surcroit de travail et porterait atteinte à leur "liberté"... Le corse, le sport, la musique, les arts... "ça commence à bien faire" pour reprendre une expression connue... Faudrait-il donc s'en tenir aux "matières fondamentales", les seules dont les enfants auraient vraiment besoin?
"La question de la conception des programmes et des savoirs que le système éducatif se doit de transmettre est d’une actualité brûlante" (http://npa29.unblog.fr/category/educaction/). Avant même sa mise en oeuvre, les Cassandres mettent en garde: le plan LINGUA 2020 conduira irrémédiablement au chaos, et précipitera le déclin de la langue Corse...
Quoi qu'il en soit, et une fois de plus, on constate l'alliance objective de tous ceux -quelle que soit leur appartenance- qui s'attachent obstinément à détruire tout espoir de progrès et de solution pacifique. Au moment où les étudiants entreprennent une grève de la faim pour obtenir le respect de leurs droits et la simple mise en oeuvre des mesures votées par la Collectivité Territoriale Corse...
Jean Chiorboli, professeur à l’Université de Corse, 23 avril 2015