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Michel Stefani : " Trois difficultés au transport des supporters du Sporting en train"


le Lundi 13 Janvier 2014 à 16:56

Dans sa réponse à la lettre ouverte des dirigeants du Sporting aux candidats à l’élection municipale de Bastia, Gilles Siméoni indique que : « les propositions concrètes faites par les supporters au président des Chemins de Fer de la Corse (CFC) et aux dirigeants de la CAB en matière de transports en commun, notamment par voie ferroviaire, n’aient reçu aucun écho favorable ». Michel Stefani, président, des CFC a tenu à apporter les précisions suivantes à ce propos.



Michel Stefani : " Trois difficultés au transport des supporters du Sporting en train"
En effet, depuis la constitution de la SAEML, les CFC ont répondu à toutes les sollicitations parmi lesquelles celles exprimées par les représentants des supporters du Sporting. Je garde, également, à disposition copie des courriers correspondants adressés à M. le Préfet de Haute Corse qui pilotait le processus, et réglait son avancement.
Gilles Siméoni doit également parfaire sa connaissance des principes de sécurité ferroviaire qui structurent les choix des CFC en tant qu’exploitant. Dans ce cadre, il faut savoir que les CFC sont tenus de respecter à la fois un plan de transport, voté par l’Assemblée de Corse, l’organisation du travail, les roulements de personnels.
Les CFC ont examiné avec soin les demandes d’acheminer des supporters d’Ajaccio et de Balagne par trains spéciaux et d’assurer une noria au départ de Bastia et Casamozza. Les caractéristiques du plan de transport sont telles que ces services supplémentaires entraîneraient la suppression d’autres services réguliers imposés par la DSP.
Ici nous ne parlerons pas des coûts générés par la mise à disposition du personnel (au-delà de 22 heures notamment), ni de celui du combustible ou de la tarification. Quand bien même ces aspects seraient réglés, leur prise en charge par la CTC nécessiterait une délibération de l’Assemblée de Corse, incluant les risques de dégradation des autorails et l’indisponibilité qui pourrait en résulter.

Trois difficultés
Cela étant, pour envisager un effet significatif, il faudrait transporter plusieurs milliers de personnes avec des autorails aux capacités incompatibles avec les volumes considérés. Pour ceux qui l’ignorent encore, ces autorails peuvent transporter, entre 150 (Soulé) et 250 (AMG) passagers dont une part debout en situation imparfaite de confort et de sécurité.
Nous avons là une première difficulté. Certains avanceront qu’il suffirait de mettre en service des Unités Multiples (désignation de deux autorails accouplés) : pour l’instant, même si les CFC y travaillent, ils n’y seront pas autorisés sans que les quais ne soient dimensionnés à cet effet. Ces travaux sont en cours. Il en est de même pour la résolution des problèmes liés à la sécurité des 
importants flux de piétons aux abords du stade de Furiani les soirs de matchs. C’est une deuxième difficulté.
Enfin, chacun sait, qu’il existe un passage à niveau (PN) au rond-point de Furiani, dont la fermeture entrave la circulation routière. Plus on augmente les fréquences, (en plus du service réguliers que nous sommes tenus d’assurer) et plus l’embouteillage augmente. Face à cette troisième difficulté, il a été question de déposer les supporters avant le PN pour le garder ouvert le plus possible. Cette option ne ferait qu’aggraver le danger lié à l’envahissement des voies actuellement constaté aux 
abords de la gare de Furiani et conduisant le Préfet à décréter de fortes restrictions de circulation ferroviaire les soirs de match.
Pour ce qui me concerne et pour l’image même des CFC, nous devons conclure que la problématique du transport des supporters du Sporting voire du CAB implique une analyse des risques, des solutions coûteuses, complexes et longues à mettre en œuvre. Les investissements relevant de la responsabilité de la Collectivité Territoriale, il est évident que les CFC démontrent depuis deux ans leur capacité à augmenter le nombre de trains en circulation et n’ont aucun intérêt à s’y opposer. En revanche, les CFC continueront à faire le choix d’une maîtrise optimale des risques auxquels il semble impensable d’exposer les cheminots et les usagers.
Gille Siméoni, j’en suis persuadé, le comprendra car en cas d’accident, le mandataire social des CFC et moi-même seraient tenus pour responsables et sans doute mis en cause par ceux-là même qui aujourd’hui expliquent avec légèreté que nous n’avons pas examiné cette question sérieusement."