
Photo illustration
Les touristes de la Toussaint sont aux anges. En réservant leur séjour sur l'île de beauté, nul doute qu'ils ne pouvaient pas espérer être aussi bien servis par la météo. Ciel bleu, grand soleil et températures idéales pour se baigner remplacent les traditionnelles pluies diluviennes du mois d'octobre. "Ce week-end, on a atteint les 32,7 °C à Conca samedi, les 32,5 °C à Figari dimanche, dévoile Jérémy Gaudin, prévisionniste pour Météo-France au centre météorologique de Corse, à Ajaccio. Hier encore, on a eu 31,9 °C à Calvi."
Le mercure s'affole au niveau des normales d'un début de mois d'août et n'a rien de rassurant, mais le plus gros de ces chaleurs automnales est passé. "Les températures des prochains jours vont varier de 28 à ponctuellement 30 °C, explique Jérémy Gaudin. Ça va baisser tout doucement mais on reste sur des valeurs bien supérieures aux normales de saison, au moins jusqu'à la fin du mois et même pour la première semaine de novembre."
On comptera ainsi jusqu'au 31 octobre, 5 degrés de plus que les normales de saison. "Ensuite, les températures matinales devraient se rapprocher des valeurs de saison, mais on restera facilement 3 degrés au-dessus durant l'après-midi", précise le météorologue.
On comptera ainsi jusqu'au 31 octobre, 5 degrés de plus que les normales de saison. "Ensuite, les températures matinales devraient se rapprocher des valeurs de saison, mais on restera facilement 3 degrés au-dessus durant l'après-midi", précise le météorologue.
La vague de chaleur résulte d'un phénomène de remontées de masses d'air sec et chaud en provenance du Sahara. "Des perturbations restent sur l'Atlantique et glissent plutôt sur le nord de l'Europe, détaille Jérémy Gaudin. Il y a un vent de sud qui nous apporte des masses d'air provenant de l'Afrique, du Maghreb, des Canaries."
Manque d'eau et départs de feux
Des conditions qui perdurent et expliquent les températures anormalement élevées à cette période de l'année. "Le problème, c'est qu'on n'entrevoit pas vraiment de précipitations, s'inquiète le prévisionniste. Assurément pas d'ici la fin du mois et même pour début novembre, les risques sont faibles." Par endroit, en Corse, il n'a pas plus depuis le mois de mai. "C'est très long, en particulier pour la Balagne, par exemple, confirme Jérémy Gaudin. Il n'y a pas eu de vent favorable à apporter des précipitations sur cette zone."
Le phénomène, relié à la variabilité naturelle du climat qui fait alterner des périodes plus ou moins longues de sécheresse ou d'humidité, s'accentue en raison du dérèglement climatique. Une situation dont les nombreuses conséquences pourraient s'avérer de plus en plus problématiques. Au moment où les nappes phréatiques de l'île se vident, les restrictions d'eau sont à l'ordre du jour. Si en Corse-du-Sud, le préfet de Haute-Corse a lui décidé il y a deux semaines de maintenir l'alerte sécheresse renforcée, au regard du contexte actuel.
Ce lundi 24 octobre, dix foyers d'incendie étaient recensés dans le département en raison du temps sec et chaud, favorisant ce type d'évènements. A Pietracorbara, par exemple, une centaine d'hectares de végétations ont déjà été détruits ce mardi. Cette sécheresse - qui n'a peut-être que pour seul avantage écologique de diminuer la consommation énergétique de l'île - va aussi impacter l'agriculture, les productions ou encore la biodiversité insulaire. Depuis le mois de mai, les températures cumulent à plus de deux degrés au-dessus des normales de saison, un record sur la période.