Loriani honore la mémoire de Pace Maria Falconetti, héros des révolutions corses et enfant du village
« Prononcer son nom faisait trembler les hommes dans les garnisons ». Cette phrase, décrivant Pace Maria Falconetti, fut écrite par un soldat du roi de France dans une lettre à son père. Quelque peu oublié par l’Histoire, l’enfant de Loriani fut un personnage de la guerre d’indépendance menée par Pascal Paoli et des révolutions corses.
Pour honorer sa mémoire et redonner vie à cet homme dont il reste peu de traces, mis à part un souvenir lointain, la commune a fait appel à Jean-Pierre Poli, historien qui s’est penché sur cette période : « C’est l’un des plus grands résistants paolistes. Il est membre de la truppa pagata, l’armée régulière de Pascal Paoli. Il a combattu à Borgo, à Ponte Novu. Après la défaite de 1769, il décide de poursuivre le combat. Depuis Loriani, il organise un réseau de résistance en lien avec Clemente Paoli, basé en Toscane. Il allait en bateau chercher des armes et des munitions. Depuis Loriani, il a mis en place un réseau de résistance dans la Vallerustie. »
L’un des plus grands résistants paolistes
Idéaliste, Pace Maria Falconetti n’a pas froid aux yeux. L’Angleterre soutient les commandos, et il bénéficie également d’un soutien intérieur de la part de la population, qui loge ses hommes, les ravitaille et les soigne : « Il attaquait tous les convois français sur la route entre Bastia et Ajaccio. Il menait des actions contre les postes militaires de l’armée du roi, et des assassinats ciblés contre les administrateurs. Il est considéré dans les rapports de l’armée du roi comme un homme connu et estimé. On peut y lire : “C’est le plus fameux et dangereux des résistants, il y avait une grande crainte.” » poursuit Jean-Pierre Poli.
L’homme sera également l’un des stratèges militaires du soulèvement raté du Niolu, qui aboutira au tragique épisode des pendus. Pourtant, sa stratégie d’harcèlement permanent fonctionne un temps : « Il a réussi à déstabiliser l’armée du roi. À tel point que Marboeuf, en 1772, a décidé de changer de stratégie pour mettre face à face des Corses contre des Corses avec la création du régiment provincial, qui a été très efficace contre la résistance », poursuit l’historien.
L’homme reste insaisissable et poursuit ses attaques. Les armées du roi de France changent une nouvelle fois de stratégie, cette fois plus agressive, plus brutale, raconte Jean-Pierre Poli : « Cette résistance a été battue par le harcèlement des communautés, en brûlant les maisons, en rançonnant et en s’attaquant aux familles de résistants. Les résistants se rendent après un blocus total. Pace Maria se rendra et mourra en 1775 dans la Grande Tour du bagne de Toulon. » Dans les années qui suivirent sa mort, les auteurs parleront de lui comme d’un « martyr de la liberté ». La politique, l’écriture d’un nouveau roman national, les décennies et les siècles feront oublier l’histoire et la vie de Pace Maria Falconetti, héros des révolutions corses.
250 ans après la mort de l’enfant de Loriani, qui a eu droit à une messe de requiem pour l’occasion, c’est une seconde vie et une reconnaissance que la commune de Cambia et ses habitants souhaitent lui apporter en apposant une plaque et en nommant la place de l’église en sa mémoire : « C’est surtout pour que ce nom ne soit pas oublié… C’est important que les villages se réapproprient l’histoire de cette résistance. La Vallerustie est une petite pieve qui a eu un rôle politique très important. » explique Nicolas Saliceti, le maire de la commune.
Un parcours sur les révolutionnaires corses ?
Cette journée d’hommage à Pace Maria Falconetti, c’est aussi l’occasion de redécouvrir une histoire peu connue du grand public. Norbert Pancrazi, originaire de Loriani, est à l’initiative de ce projet : « C’est avant tout un acte mémoriel dû à un héros largement méconnu. Chaque village mérite de faire vivre sa mémoire. Et cela peut être un acte fondateur de reconnaissance d’autres personnes qui ont fait l’histoire de la Vallerustie. » Si le chemin est encore long, on peut aisément imaginer la création d’un parcours autour des révolutionnaires corses du XVIIIᵉ siècle : « On ne s’interdit rien. Pourquoi ne pas pouvoir compter sur le concours d’archéologues et d’historiens sur les révoltes villageoises et paysannes ? Il y a quelque chose à construire pour rendre service à la vérité historique, sans se contenter seulement des mythes et des légendes. »
Et pourquoi pas aller plus loin, en travaillant sur le XXᵉ siècle et les deux guerres mondiales ? Par cette action, la Corse de l’intérieur entend se réapproprier son histoire, la faire vivre et la faire connaître.
Pour honorer sa mémoire et redonner vie à cet homme dont il reste peu de traces, mis à part un souvenir lointain, la commune a fait appel à Jean-Pierre Poli, historien qui s’est penché sur cette période : « C’est l’un des plus grands résistants paolistes. Il est membre de la truppa pagata, l’armée régulière de Pascal Paoli. Il a combattu à Borgo, à Ponte Novu. Après la défaite de 1769, il décide de poursuivre le combat. Depuis Loriani, il organise un réseau de résistance en lien avec Clemente Paoli, basé en Toscane. Il allait en bateau chercher des armes et des munitions. Depuis Loriani, il a mis en place un réseau de résistance dans la Vallerustie. »
L’un des plus grands résistants paolistes
Idéaliste, Pace Maria Falconetti n’a pas froid aux yeux. L’Angleterre soutient les commandos, et il bénéficie également d’un soutien intérieur de la part de la population, qui loge ses hommes, les ravitaille et les soigne : « Il attaquait tous les convois français sur la route entre Bastia et Ajaccio. Il menait des actions contre les postes militaires de l’armée du roi, et des assassinats ciblés contre les administrateurs. Il est considéré dans les rapports de l’armée du roi comme un homme connu et estimé. On peut y lire : “C’est le plus fameux et dangereux des résistants, il y avait une grande crainte.” » poursuit Jean-Pierre Poli.
L’homme sera également l’un des stratèges militaires du soulèvement raté du Niolu, qui aboutira au tragique épisode des pendus. Pourtant, sa stratégie d’harcèlement permanent fonctionne un temps : « Il a réussi à déstabiliser l’armée du roi. À tel point que Marboeuf, en 1772, a décidé de changer de stratégie pour mettre face à face des Corses contre des Corses avec la création du régiment provincial, qui a été très efficace contre la résistance », poursuit l’historien.
L’homme reste insaisissable et poursuit ses attaques. Les armées du roi de France changent une nouvelle fois de stratégie, cette fois plus agressive, plus brutale, raconte Jean-Pierre Poli : « Cette résistance a été battue par le harcèlement des communautés, en brûlant les maisons, en rançonnant et en s’attaquant aux familles de résistants. Les résistants se rendent après un blocus total. Pace Maria se rendra et mourra en 1775 dans la Grande Tour du bagne de Toulon. » Dans les années qui suivirent sa mort, les auteurs parleront de lui comme d’un « martyr de la liberté ». La politique, l’écriture d’un nouveau roman national, les décennies et les siècles feront oublier l’histoire et la vie de Pace Maria Falconetti, héros des révolutions corses.
250 ans après la mort de l’enfant de Loriani, qui a eu droit à une messe de requiem pour l’occasion, c’est une seconde vie et une reconnaissance que la commune de Cambia et ses habitants souhaitent lui apporter en apposant une plaque et en nommant la place de l’église en sa mémoire : « C’est surtout pour que ce nom ne soit pas oublié… C’est important que les villages se réapproprient l’histoire de cette résistance. La Vallerustie est une petite pieve qui a eu un rôle politique très important. » explique Nicolas Saliceti, le maire de la commune.
Un parcours sur les révolutionnaires corses ?
Cette journée d’hommage à Pace Maria Falconetti, c’est aussi l’occasion de redécouvrir une histoire peu connue du grand public. Norbert Pancrazi, originaire de Loriani, est à l’initiative de ce projet : « C’est avant tout un acte mémoriel dû à un héros largement méconnu. Chaque village mérite de faire vivre sa mémoire. Et cela peut être un acte fondateur de reconnaissance d’autres personnes qui ont fait l’histoire de la Vallerustie. » Si le chemin est encore long, on peut aisément imaginer la création d’un parcours autour des révolutionnaires corses du XVIIIᵉ siècle : « On ne s’interdit rien. Pourquoi ne pas pouvoir compter sur le concours d’archéologues et d’historiens sur les révoltes villageoises et paysannes ? Il y a quelque chose à construire pour rendre service à la vérité historique, sans se contenter seulement des mythes et des légendes. »
Et pourquoi pas aller plus loin, en travaillant sur le XXᵉ siècle et les deux guerres mondiales ? Par cette action, la Corse de l’intérieur entend se réapproprier son histoire, la faire vivre et la faire connaître.
Loriani honore la mémoire de Pace Maria Falconetti, héros des révolutions corses et enfant du village
-
120 ans du SC Bastia : une soirée historique gâchée, un avenir sportif désormais menacé
-
Rugby : Dédé Giamarchi a reçu le Coq d'Or de la FFR
-
« C’est une fierté de représenter la Corse » : Manon Mateus en route pour l’élection de Miss France 2026
-
Sur son nouvel album, le rappeur Jul signe deux duos inattendus avec I Muvrini et Marcu Antone Fantoni
-
Jean-Louis Leca parmi les « jeunes dirigeants qui jouent ou sont appelés à jouer un rôle majeur dans le sport français »









Envoyer à un ami
Version imprimable





