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Livre : « Abandonné.e.s » de Pierre-Alexandre Teulié, ou la bipolarité en question


Philippe Jammes le Mardi 11 Juillet 2023 à 14:57

Haut fonctionnaire, dirigeant d’entreprises et spécialiste du développement durable, Pierre- Alexandre Teulié utilise sa plume pour faire connaître un mal qui touche entre 650 000 et 1,6 million de personnes en France : la bipolarité. La totalité des droits d’auteur de ce livre sera versée à la recherche sur ce trouble.
Rencontre



Pierre-Alexandre Teulié
Pierre-Alexandre Teulié

Un mot sur votre parcours…
- Si ma famille paternelle vient San-Nicolao di Moriani, c'est en Alsace que je suis né et en Balagne que j'ai posé mes valises et créé ma société de conseil en développement durable. Sur cette île-montagne, bénie par le vent, le soleil, la forêt et la mer, cela me semblait une évidence de réfléchir à ces questions dans un lieu qui mériterait d'être l'exemple vers lequel le monde entier se tourne en matière de transition environnementale. J'ai eu de nombreuses vies professionnelles, en France, en Espagne, en Argentine, qui ont tour à tour fait de moi un entrepreneur, un haut fonctionnaire ou un dirigeant d'entreprises. Tout au long de ce parcours, l'écriture m'a accompagné comme un besoin, un exutoire, un élément indispensable à mon équilibre. Qu'il s'agisse de tribunes, essais, nouvelles ou roman, écrire est une extraordinaire façon de poser ses pensées et de prendre le recul nécessaire sur les choses,  dans une époque où tout va trop vite et où la volonté de rendre simple la vie pourrait vite tourner au simplisme. 

- S’agit-il de votre 1er livre ?  
- Je n'avais jusqu'ici jamais écrit que pour moi. Des nouvelles que m'inspiraient la vie, mes voyages ou mes émotions. Un premier roman. Mais jamais je n'avais été assez satisfait d'un texte pour me dire qu'il pourrait mériter d'être soumis à un éditeur et au jugement de lecteurs inconnus. Les Editions du Lys Bleu m'ont fait confiance en acceptant le manuscrit et j'espère très sincèrement que les lecteurs trouveront l'occasion de s'en réjouir.

- Venons-en au thème de ce livre …
- C'est un livre en prise directe avec notre époque. Il traite de féminicide, de maladie mentale, d'euthanasie, de la machine judiciaire et de la difficulté de dépasser les évidences. C'est un thriller psychologique dans lequel les différents protagonistes nous montrent comment tout peut basculer très vite dans la vie.

- Comment l’idée vous en est-elle venue ?
- Il y a longtemps, notre famille a été percutée par la bipolarité et emportée dans le tourbillon de cette maladie aussi violente pour les patients que pour leurs proches. Je me souviens du livre d'Olivier Bourdeaut "en attendant Bojangles" qui  - même s'il finit mal - illustre magnifiquement le côté lumineux des patients atteints par ce trouble. Le mien est plus marqué par le côté sombre de cette maladie.  Ce livre est aussi une forme de témoignage pour expliquer les difficultés des uns et des autres, et en premier lieu du corps médical, à identifier et traiter cette maladie. C'est pour aider à faire progresser les choses que j'ai voulu que tous les droits d'auteur du livre soient in fine reversés à la recherche sur les troubles bipolaires.

- Un roman noir, en fait ?
- Il y a tous les ingrédients d'un roman noir. La quête de la vérité est tortueuse et navigue dans le brouillard d'anti-héros ordinaires et détraqués sévères dans une société qui va mal. A la manière du Dahlia noir de James Ellroy, tout tourne autour du meurtre incompréhensible d'une jeune femme.  C'est un livre sombre sur lequel plane l'ombre d'un psychopathe, où les amours ne parviennent pas à être heureuses et les vérités sont douloureuses. Pourtant, en tant qu'auteur, j'ai plus voulu ce livre comme une romance noire que comme un roman noir, et le fil conducteur reste la difficulté d'aimer.

- Avec un message à faire passer ?
- Je crois que le rôle d'un auteur est de partager des émotions plutôt que de délivrer des messages. Chaque lecteur trouve dans un même livre des messages différents en fonction de ses émotions personnelles, de sa sensibilité, de son imagination, de son vécu propre. En ce qui concerne ce livre, au-delà du plaisir qu'il trouvera j'espère à sa lecture, le lecteur pourra se dire qu'il contribue à faire avancer la recherche sur une maladie mal connue en l'achetant, en le lisant ou en l'offrant.

- Ce 1er livre vous incite-t-il à en écrire d’autres ?
- Je travaille déjà sur un nouveau livre qui ne sera pas un roman et que j'espère terminer d'ici à la fin de l'année. Nourri de mes expériences en entreprise ou dans l'appareil d'Etat, il se veut un guide pratique et méthodologique pour les dirigeants qui ont la responsabilité de mettre en œuvre la transition environnementale et sociale au cœur de leurs décisions. La aussi, j'ai comme une envie très forte de faire bouger les choses ! Je crois que le temps est venu de dépasser les demi-mesures, les actions cosmétiques ou anecdotiques. Qu'il s'agisse de notre planète, de littérature ou d'amour, nous ne consacrons jamais assez de temps au plus important ! Et parce qu'écriture et développement durable relèvent de choses trop importantes pour être négligées, je caresse le projet d'organiser en Corse le premier festival du "Roman Vert" et de parvenir à convaincre les décideurs politiques de me suivre dans cette aventure.


Le résumé
« Camille, mère de trois enfants et en instance de divorce, est retrouvée morte dans son appartement. Tout laisse à penser qu’Arnaud, son mari, l’a assassinée. Pour la justice, c’est le féminicide de trop. L’instruction doit permettre un procès exemplaire. Meurtre de sang-froid ou euthanasie compassionnelle ? Rien ne permet de comprendre un geste dont l’explication semble se nicher dans les tréfonds du parcours psychotique d’une victime aussi attachante qu’éruptive.