Corse Net Infos - Pure player corse

Les coffres d'amarrage de Sant'Amanza font des remous en Corse


La rédaction le Jeudi 2 Septembre 2021 à 14:26

Les associations de protection de l'environnement U Levante et ABCDE ont déféré devant le tribunal administratif de Bastia l'arrêté inter-préfectoral du 31 mai dernier autorisant la mise en place de deux zones de mouillage composées de 14 coffres d’amarrage dédiés aux navires de 24 mètres et plus.



Photo Mairie de Bonifacio
Photo Mairie de Bonifacio
Quelques jours seulement après leur pose dans les eaux turquoises de la baie de Sant'Amanza les coffres flottants, installés pour permettre aux grands yachts de mouiller sans détruire les herbiers de posidonie, font déjà des remous. Les associations environnementales U Levante et ABCDE  (Association bonifacienne comprendre et défendre l'environnement) ont en effet déféré devant le  tribunal administratif de Bastia l’arrêté préfectoral qui  autorise depuis quelques semaines les bateaux de 24 mètres et plus à mouiller près du rivage de Sant’Amanza, commune de Bonifacio, grâce à la mise en place d'une zone de mouillage et d'équipements légers (Zmel) et à l'installation de coffres flottants de 46 tonnes à une quarantaine de mètres de fond, sur une zone sableuse.

Si depuis 2020, la France interdit le mouillage de ces palais de la mer sur certaines zones de la Corse, afin de protéger l'environnement, l'installation de mouillages écologiques alternatifs, comme ceux qui viennent d'être posés au large de Sant'Amanza, permettent, en quelques sorte, de contourner cet obstacle. Ces coffres flottants fixés en surface permettent aux bateaux faisant jusqu'à 60 mètres de mouiller sans risque et sans labourer la posidonie avec leur ancre dévastatrice de plusieurs centaines de kilos. Conçus pour "s'adapter aux fonds marins en les mimant", ces ancrages en béton ont une surface rugueuse pour "faciliter l'accrochage de la biodiversité", ils comportent des cavités pour accueillir les poissons et "ne freinent pas les mouvements d'eau", expliquait il y quelques jours à l'AFP Line Babiol, de BRL Ingénierie, qui a épaulé la mairie de Bonifacio pour ce nouveau système. 

Mais les deux associations ne sont pas du même avis:  "les corps morts dits “écologiques” ne sont autres que d’énormes et classiques blocs de béton" , lit-on sur le site de U Levante  qui avec ABCDE conteste la décision préfectorale du 31 mai dernier autorisant l'occupation temporaire du domaine public maritime le long du littoral de la commune de Bonifacio, prise, selon elles, "sans consultation du Conseil des Sites et sans enquête publique, obligations légales du code de l’environnement."

Pour les deux associations outre l'aspect environnemental, c'est la question " du choix du mode de développement que l’on désire" pour l'ile qui se pose. Pour toutes ces raisons elles demandent "que les arrêtés préfectoraux de réglementation du mouillage soient respectés et que l'arrêté inter-préfectoral du 31 mai dernier soit abrogé."