L'hémicycle déserté pendant la pause... ne se remplira plus !
Les vendredis soirs de fin de session de l'Assemblée de Corse ploient habituellement sous le poids d’une interminable lenteur, d’une incontestable lassitude et d’un profond ennui. L’ambiance, après deux jours et parfois même une moitié de nuit de débats, y est plutôt au Sauve qui peut… ! Les élus, fatigués par l’incessant enchainement de dossiers, n’ont souvent qu’une hâte : rentrer chez eux. Ce que beaucoup ne se gênent pas de faire… bien avant l’heure syndicale ! Seuls les braves résistent : les conseillers qui ont des dossiers à présenter, les élus qui ont des motions à défendre, les présidents de l’Assemblée et de l’Exécutif… et les Nationalistes ! Alors que les rangs de la majorité s’éclaircissent et que ceux de la droite se vident, ceux de Femu a Corsica restent toujours pleins. Les Nationalistes modérés continuent de ferrailler en rangs serrés jusqu’à la dernière minute, assurant toujours par leur présence le quorum d’élus nécessaires pour achever l’ordre du jour des sessions ordinaires.
Une affaire de locaux
Ce vendredi soir de la dernière session de l’année et de la troisième du mois, après deux longs débats sur le budget et la réforme fiscale, l’hémicycle était encore plus clairsemé que d’habitude. Quelques élus de la majorité, aucun de droite, 9 élus de Femu a Corsica et l’élu d’U Rinnovu s’évertuaient à liquider les rapports, dans la plupart avaient été renvoyés de session en session, faute de temps. Le ronron des débats a brutalement buté sur un dossier en apparence anodin « Contrat de location d’un immeuble à usage de bureaux sur la commune de Sarrola-Carcopino » qui a mis le feu aux poudres. L’objet de la polémique part du désir de l’Exécutif de délocaliser sur le site de Pernicaggio, à Sarrola-Carcopino, les services administratifs aujourd’hui dispersés dans divers bâtiments de la ville d’Ajaccio. L’idée, fort louable au demeurant, est de tout rassembler en un même lieu pour rationnaliser et réaliser des économies d’échelles. Les élus présents semblant partager ce point de vue. Jusque-là, tout va bien…
Un prix en question
Mais, les choses se gâtent très rapidement quand Femu a Corsica et Paul-Félix Benedetti contestent le site choisi par l’Exécutif, mettent en cause son prix et l’absence de précision sur les deux options présentées, soit la location, soit l’achat de locaux. Ils estiment inadéquat le site de Pernicaggio « situé au milieu de hangars et à proximité de barres d’immeubles et sans cohérence avec les règles développées dans le PADDUC, à savoir un certain cadre de vie et un minimum de normes environnementales ». Ils stigmatisent, ensuite, « le prix de la location qui, sur un bail de 12 ans, reviendrait à environ 19 millions €, soit l’équivalent du prix d’achat des locaux ». Femu a Corsica demande plus de détails, notamment que soit examinée l’option de construction de locaux et son coût, et de connaître le nombre de personnels, leurs sentiments et les services qui seront déplacés sur ce site. Les Nationalistes proposent de retirer le dossier et de suspendre la décision, le temps de l’étayer et de rassembler ces informations complémentaires.
Des bancs vides
Ce qui n’est pas du tout du goût du président de l’Exécutif ! Paul Giacobbi refuse tout net, considérant que le dossier traine depuis déjà plusieurs mois et qu’il est temps de le boucler. Un argument que les Nationalistes jugent irrecevable. Femu a Corsica trouve « bizarre que le Conseil exécutif ne se soit pas prononcé en amont, mais s’en remet à la sagesse de l’Assemblée » et « un peu trop facile d’agir ainsi sur des dossiers aussi contestés ». Le ton monte. Le président Giacobbi s’énerve et n’en démord pas. Les Nationalistes tiennent bon. Ils sont majoritaires dans l’hémicycle.
Désireux d’apaiser la tension et de rameuter, pour permettre l’adoption du rapport, d’éventuels élus de la majorité qui auraient pu trainer dans les couloirs, le président Bucchini suspend, quelques minutes, la séance. Bien mal lui en prend ! Les Nationalistes modérés et Paul-Félix Benedetti quittent l’hémicycle pour ne plus y revenir, des élus de gauche leur emboitent furtivement le pas… Cette politique de la chaise vide atteint l’objectif recherché ! Sans les Modérés, pas de quorum ! Face à des bancs déserts, le président Bucchini n’a pas d’autre choix que de lever la séance et de renvoyer le dossier litigieux et les suivants… à l’année prochaine ! Pas sûr cependant que la polémique soit close pour autant !
N.M.
Une affaire de locaux
Ce vendredi soir de la dernière session de l’année et de la troisième du mois, après deux longs débats sur le budget et la réforme fiscale, l’hémicycle était encore plus clairsemé que d’habitude. Quelques élus de la majorité, aucun de droite, 9 élus de Femu a Corsica et l’élu d’U Rinnovu s’évertuaient à liquider les rapports, dans la plupart avaient été renvoyés de session en session, faute de temps. Le ronron des débats a brutalement buté sur un dossier en apparence anodin « Contrat de location d’un immeuble à usage de bureaux sur la commune de Sarrola-Carcopino » qui a mis le feu aux poudres. L’objet de la polémique part du désir de l’Exécutif de délocaliser sur le site de Pernicaggio, à Sarrola-Carcopino, les services administratifs aujourd’hui dispersés dans divers bâtiments de la ville d’Ajaccio. L’idée, fort louable au demeurant, est de tout rassembler en un même lieu pour rationnaliser et réaliser des économies d’échelles. Les élus présents semblant partager ce point de vue. Jusque-là, tout va bien…
Un prix en question
Mais, les choses se gâtent très rapidement quand Femu a Corsica et Paul-Félix Benedetti contestent le site choisi par l’Exécutif, mettent en cause son prix et l’absence de précision sur les deux options présentées, soit la location, soit l’achat de locaux. Ils estiment inadéquat le site de Pernicaggio « situé au milieu de hangars et à proximité de barres d’immeubles et sans cohérence avec les règles développées dans le PADDUC, à savoir un certain cadre de vie et un minimum de normes environnementales ». Ils stigmatisent, ensuite, « le prix de la location qui, sur un bail de 12 ans, reviendrait à environ 19 millions €, soit l’équivalent du prix d’achat des locaux ». Femu a Corsica demande plus de détails, notamment que soit examinée l’option de construction de locaux et son coût, et de connaître le nombre de personnels, leurs sentiments et les services qui seront déplacés sur ce site. Les Nationalistes proposent de retirer le dossier et de suspendre la décision, le temps de l’étayer et de rassembler ces informations complémentaires.
Des bancs vides
Ce qui n’est pas du tout du goût du président de l’Exécutif ! Paul Giacobbi refuse tout net, considérant que le dossier traine depuis déjà plusieurs mois et qu’il est temps de le boucler. Un argument que les Nationalistes jugent irrecevable. Femu a Corsica trouve « bizarre que le Conseil exécutif ne se soit pas prononcé en amont, mais s’en remet à la sagesse de l’Assemblée » et « un peu trop facile d’agir ainsi sur des dossiers aussi contestés ». Le ton monte. Le président Giacobbi s’énerve et n’en démord pas. Les Nationalistes tiennent bon. Ils sont majoritaires dans l’hémicycle.
Désireux d’apaiser la tension et de rameuter, pour permettre l’adoption du rapport, d’éventuels élus de la majorité qui auraient pu trainer dans les couloirs, le président Bucchini suspend, quelques minutes, la séance. Bien mal lui en prend ! Les Nationalistes modérés et Paul-Félix Benedetti quittent l’hémicycle pour ne plus y revenir, des élus de gauche leur emboitent furtivement le pas… Cette politique de la chaise vide atteint l’objectif recherché ! Sans les Modérés, pas de quorum ! Face à des bancs déserts, le président Bucchini n’a pas d’autre choix que de lever la séance et de renvoyer le dossier litigieux et les suivants… à l’année prochaine ! Pas sûr cependant que la polémique soit close pour autant !
N.M.