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Les Nationalistes à l’assaut des villes font tomber les dernières citadelles


Nicole Mari le Lundi 4 Décembre 2017 à 05:44

Bastia, Ajaccio, Corte, Calvi, Porto-Vecchio, Furiani, Biguglia, Sartène… A l’exception de Bonifacio, dont le maire, Jean-Charles Orsucci, conduit la liste Macroniste, la plupart des villes de Corse ont placé largement en tête la majorité territoriale nationaliste. Exemples choisis.



Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni.
Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni.







Bastia : La flambée nationaliste
Avec 44,79% des suffrages exprimés, soit 4222 voix, la ville de Bastia reste fidèle à Gilles Simeoni qu’elle a élu maire en 2014. En hausse de 10 points par rapport au score cumulé Femu a Corsica/Corsica Libera du 1er tour de la territoriale de décembre 2015, les Nationalistes gardent le leadership, même si le taux d’abstention - 55,30 %, - continue de battre des records. Plus de 12 000 électeurs sur les 21 790 inscrits que compte la ville ne se sont pas rendus aux urnes, soit près de 9% de plus en deux ans, mais 2% de moins qu’en juin pour les Législatives. Avec Core in Fronte qui réalise un total de 720 voix, soit 7,64% de suffrages, triplant, ainsi, le score d’U Rinnovu il y a deux ans, les Nationalistes font plus de 52% des voix. Très loin derrière Pè a Corsica, la liste macroniste de Jean-Charles Orsucci rassemble 13,34 % des suffrages, soit 1257 voix, soit un score quasi-similaire en pourcentage, mais bien inférieure en voix à celui réalisé par Jean Zuccarelli, en décembre 2015. La liste de Jacques Casamarta tire son épingle du jeu en affichant un score de 9,61 %, soit 906 voix et 3 points de plus que la liste Bucchini en 2015. Les deux listes donnent un total de près de 23% pour la gauche, contre 30% il y a deux ans. En troisième position mais en tête des listes de droite, le Nordiste Jean-Martin Mondoloni réussit à engranger 11,91 % des suffrages, soit 1123 voix, devant sa collègue sudiste, Valérie Bozzi qui affiche un petit 7,35%. Il permet à la famille libérale réunie de flirter avec les 20% et d’engranger près de 9% supplémentaires par rapport à 2015. Avec 5,36%, le Front national accuse près de 2% de baisse sur ce type de scrutin.
 
Pè a Corsica domine le Grand Bastia
Avec 61,24% à Santa-Maria di Lota, 58,21% des suffrages à Furiani, 52,74% à Biguglia, 38,27% à Borgo, 49,29% à Lucciana, 35,66 % à Ville di Pietrabugno, la liste Pè a Corsica fait un carton dans les communes du Grand Bastia. Si la présence sur la liste du maire de Santa-Maria di Lota et du 1er adjoint de Furiani expliquent les scores dans ces deux communes qui ont muté Femu a Corsica, les Nationalistes prennent, scrutin après scrutin, le leadership dans les communes du Sud, traditionnellement libérales, où les maires ont apporté leur soutien à l’une ou l’autre des deux listes de droite. Surtout quand on y ajoute le score d’environ 5% de Core in Fronte sur le secteur. Jean-Martin Mondoloni ne réalise que 29,96% à Ville-di-Pietrabugno malgré le soutien du maire et conseiller départemental, et la présence sur sa liste d’un élu communal. Idem à Borgo où il est dix points derrière Gilles Simeoni, malgré le soutien du maire sortant. Sur les deux listes réunies, la famille libérale chute de 10% à Biguglia tandis que Gilles Simeoni affiche une hausse spectaculaire de 34%. Le plus grand perdant reste le FN qui dégringole de 10 % à 12% sur ces communes du Sud en deux ans.
 
Corte : Le souffle majoritaire
Avec plus de 48 % des suffrages, soit 16 % de plus que le score cumulé du 1er tour de 1015, Pè a Corsica domine largement le scrutin cortenais. Avec les 5,87% réalisés par Core in Fronte qui réussit presque à tripler le score d’U Rinnovu d’alors, les Nationalistes assoient leur ancrage dans la ville universitaire. Néanmoins, les deux listes de droite réussissent à bien majorer leurs scores passant d’un total de 13% en 2015 à 35% cumulés, soit 18,13% pour Valérie Bozzi et 16,87% pour Jean-Martin Mondoloni. Jean-Charles Orsucci peine à 5,87%. Effondrement du FN de 8% à 1,45%.
 
Calvi : Gilles Simeoni largement en tête
Avec plus de 48% des voix, Gilles Simeoni prend la tête du peloton à Calvi, devançant largement Jean-Martin Mondoloni, candidat du maire Ange Santini, et qui accueille en 5ème place sur sa liste un élu de la majorité municipale. Les Nationalistes de Pè a Corsica progressent de 21 % par rapport aux résultats cumulées de Femu a Corsica et de Corsica Libera en décembre 2015. Néanmoins avec 39,66% des suffrages, Jean-Martin Mondoloni réalise un score comparable à celui de Camille de Rocca Serra en 2015. Les deux listes se partagent le gros du gâteau calvais, les autres candidats ne récoltant que des miettes.
 
Ajaccio : L’échec de la droite
Avec 40,7% pour Pè a Corsica, la cité impériale, gouvernée par la droite, affiche la suprématie des Nationalistes, double le score des deux listes cumulées Femu a Corsica et Corsica Libera au 1er tour du précédent scrutin territorial avec un gain de 3000 voix. Score doublé également pour Core in Fronte qui arrache 5,8% des suffrages. C’est, à l’inverse, une gifle incontestable pour Valérie Bozzi, candidate du maire Laurent Marcangeli et du député Jean-Jacques Ferrara, qui n’engrange que 25,5% des suffrages, soit 4138 voix. Elle perd plus de 500 voix par rapport à la liste de José Rossi, candidat de la majorité municipale en 2015. Ajouté au 9,55% réalisé par Jean-Martin Mondoloni, la famille libérale reste néanmoins assez stable en pourcentage, autour de 35%, par rapport au 1er tour d’il y a deux ans. Comme à Bastia, le FN dégringole et perd 11%. Le Front de Gauche reste pratiquement stable à 7,35%. Score encore plus faible pour Jean-Charles Orsucci qui dépasse à peine les 7%.
 
Porto-Vecchio : La citadelle tombée
Avec 48,75% des suffrages et plus de 2000 voix sur 4131 votants, Gilles Simeoni confirme la formidable victoire nationaliste des législatives de juin qui avait fait tomber le fief rocca-serriste. Ajouté aux 4,62% de Core in Fronte qui gagne 120 voix, les Nationalistes sont, désormais, largement majoritaires dans la cité du sel. La droite continue de s’effondrer. Alors que la liste de Camille de Rocca Serra était largement arrivée en tête du 1er tour il y a deux ans avec 41,82% des suffrages, celle de Jean-Martin Mondoloni, où l’ancien député est présent, et qui a reçu le soutien du maire Georges Mela, ne totalise que 27,91% des suffrages et perd 900 voix. Effondrement également du FN. Jean-Charles Orsucci progresse également d’une centaine de voix et se place à 8,79%.
 
Bonifacio : La résistance du maire
Avec 45,58% des suffrages, soit 639 voix, Jean-Charles Orsucci sauve les meubles dans sa propre commune. Il recule de près de 232 voix et de 10% par rapport à décembre 2015. Il laisse néanmoins loin derrière lui Gilles Simeoni qui arrive en seconde position avec 31,88 % des voix, soit 21% de plus qu’en 2015 pour un gain de 284 voix. Suivi par Paul-Félix Benedetti qui réalise un beau 9,63% et gagne une centaine de voix. Le FN, qui affichait 1é, 27% en 2015, s’effondre à 3,50%. La droite cumulée perd plus de 3% et franchit à peine les 7,5%.
 
Sartène : Une nouvelle prise nationaliste
Avec 39,93% pour la liste Pè a Corsica et 9,56% pour Core in Fronte, les Nationalistes frôlent la majorité à Sartène alors que les trois listes cumulées n’atteignaient pas 15% au 1er tour du scrutin de décembre 2015. Dans le fief de Dominique Bucchini, la liste Front de Gauche réussit à maintenir 18,23% des suffrages, mais chute de près de 9 %. La droite, qui était arrivée en tête avec 35% des suffrages, dégringole à 22%, dont 12,63% pour Jean-Martin Mondoloni et 9,15% pour Valérie Bozzi.