- Une qualification de justesse avec seulement 13 voix sur Pà a Corsica : c’était sans doute un gros soulagement et une énorme satisfaction ?
-En effet, c’était tout d’abord une telle satisfaction d’être présents au second tour que nous avons redoublé d’énergie. Comme vous le savez, nous avions démarré une campagne extrêmement courte, qui suivait dans l’île un véritable effondrement d’un espace politique à Gauche. Sur cette circonscription, il fallait donc à la fois redonner confiance, rassembler et reconstruire. Pour nous, notre présence au second tour témoigne de notre réussite. Ensuite, ce qui s’est imposé à nous comme à tous les autres candidats, c’est cette forte abstention (54,33% dans la circonscription, ndlr). Un corse sur deux n’a pas voté, nous devions donc, tout le long de cette semaine d’entre-deux-tours, faire preuve de pédagogie, et échanger avec tous les abstentionnistes. Enfin, il y a effectivement un certain nombre de corses qui se sont positionnés pour un candidat absent du second tour, et nous voulons nous adresser à ceux-là également. Il ne vous a pas échappé que nous avons une démarche d’ouverture et de rassemblement autour de bases de convergences : des problématiques qui nous tiennent à cœur comme elles tiennent à cœur à d’autres candidats, de Gauche ou nationaliste.
- Comment rassembler ces électeurs ?
- En étant nous-même, avec cette approche extrêmement locale, car c’est bien évidemment de cela qu’il s’agit : nous voulons être la voix de la Corse, et relayer les attentes des Corses. Si nous n’avons pas eu la possibilité entre les deux tours de nous rendre physiquement dans toutes les communes de notre circonscription, partout nous avons un relai ou un porte-parole, issu de nos rangs ou de liste « amie », voir convergente. Il y a eu évidemment aussi un travail de bénédictin à réaliser, à partir des listes d’émargement, pour repérer les abstentionnistes. Nous avions aussi mardi à notre permanence une réunion avec beaucoup de monde présent. Chacun dans son entourage, on l’espère, a fait ce travail de pédagogie nécessaire afin d’expliquer notre démarche.
La lutte contre l’abstention reste une lutte de pédagogie, d’explications. Nous sommes dans une logique de rassemblement, mais surtout de clarté : il était urgent de faire la lumière sur nos objectifs pour la Corse. Nous voulons soutenir son développement, et pour cela nous devions convaincre les indécis. Nous nous sommes attelés à la tâche, et espérons avoir été entendus… on verra dimanche !
- Au vu de la situation sur les deux circonscriptions de Corse-du-Sud, il y a forcément des possibilités d’ententes. Vous l’avez martelé durant la campagne : vous êtes contre les jeux d’appareils. Néanmoins y-a-t-il eu échanges de bons procédés avec d’autres ?
-Pas de jeux d’appareils, ce sont des méthodes qui ne sont pas les nôtres. Il suffit de regarder très naturellement comment nous pouvons partager des positions pour la Corse.
Je le dis très tranquillement : sur le plan des valeurs humaines, il y a une approche qui est celle de la gauche de la gauche. Il y a sans doute des consignes nationales qui sont descendues au niveau local. Je n’exclue pas qu’ici, indépendamment de ces consignes, il y ait aussi des personnes qui nous rejoignent. Il ne s’agit pas d’accords pour autant.
- Vous faites ici référence aux différentes listes de Gauche, qu’en est-il pour Per a Corsica ?
-Je veux souligner le beau score de la force nationaliste. Nous avons été, comme on dit chez nous, « à tocc’à tocca », donc nous représentons une certaine égalité dans les voix, mais aussi une certaine convergence dans les idées. Là, encore une fois, il ne s’agit pas de calculs politiciens, mais de laisser les électeurs constater comment nous pouvons agir ensemble pour la Corse. Je pourrais être fière, et je le souhaite, d’être la première femme corse représentant notre île à l’Assemblée nationale. Ce serait un bel hommage, je pense, à ce que Pascal Paoli a voulu pour la Corse, en mettant lui-même en place un certain nombre de mesures en faveur de la parité. Je crois que la sensibilité nationaliste a également la volonté que la Corse soit reconnue dans sa singularité. Si je suis élue, je siégerais dans la majorité présidentielle, mais je demeurerais libre et engagée pour mon île.
- Vous regrettez qu’il n’y ait pas eu d’appel à voter pour vous de la part de Jean-Paul Carrolaggi et de Per a Corsica plus généralement ?
- Jean-Paul Carrolaggi a pris, je pense, une position très rapide au soir du premier tour. C’est un choix respectable. Il aurait selon moi pu être plus nuancé. Je ne pense pas cependant qu’il ait souhaité neutraliser ou ait neutralisé réellement les tendances naturelles qui vont s’exercer dimanche au sein de la sensibilité nationaliste.
- Pour rappel, une des déclarations de J.-P. Carrolaggi que vous visez ici était la suivante : « pour nous, entre la République en Marche et Les Républicains, ce sera difficile de choisir : ce sont deux partis très éloignés de nous » ?
- En effet, Jean-Paul a eu ce propos, peut-être « à chaud ». Je le regrette quand même, car il sait très bien que nous avons été amenés à faire un bout de chemin ensemble, sur Ajaccio par exemple. Je le regrette aussi parce que c’est un propos tranchant qui ne reflète pas la réalité. Aujourd’hui, nous sommes avant tout des gens voulant travailler pour la Corse. Nous sommes avec « la République en marche » dans une logique d’espace de travail, qui n’a rien à voir avec celle de parti national LR. Nous, nous voulons être libres de travailler, de porter des projets pour la Corse ! Être libres aussi de dire que des mesures nationales peuvent ne pas être adaptées à notre réalité locale, et réclamer que des mesures spécifiques innovantes soient de mises pour notre île. Nous voulons aussi des garanties sur une méthode de travail, un calendrier et une feuille de route qui nous seront proposés par le Président de la République. Je ne dis pas que tout sera réglé du jour au lendemain, mais je veux être garante de cet engagement : celui d’accélérer les réponses qu’il faut apporter pour la Corse aujourd’hui.
-En effet, c’était tout d’abord une telle satisfaction d’être présents au second tour que nous avons redoublé d’énergie. Comme vous le savez, nous avions démarré une campagne extrêmement courte, qui suivait dans l’île un véritable effondrement d’un espace politique à Gauche. Sur cette circonscription, il fallait donc à la fois redonner confiance, rassembler et reconstruire. Pour nous, notre présence au second tour témoigne de notre réussite. Ensuite, ce qui s’est imposé à nous comme à tous les autres candidats, c’est cette forte abstention (54,33% dans la circonscription, ndlr). Un corse sur deux n’a pas voté, nous devions donc, tout le long de cette semaine d’entre-deux-tours, faire preuve de pédagogie, et échanger avec tous les abstentionnistes. Enfin, il y a effectivement un certain nombre de corses qui se sont positionnés pour un candidat absent du second tour, et nous voulons nous adresser à ceux-là également. Il ne vous a pas échappé que nous avons une démarche d’ouverture et de rassemblement autour de bases de convergences : des problématiques qui nous tiennent à cœur comme elles tiennent à cœur à d’autres candidats, de Gauche ou nationaliste.
- Comment rassembler ces électeurs ?
- En étant nous-même, avec cette approche extrêmement locale, car c’est bien évidemment de cela qu’il s’agit : nous voulons être la voix de la Corse, et relayer les attentes des Corses. Si nous n’avons pas eu la possibilité entre les deux tours de nous rendre physiquement dans toutes les communes de notre circonscription, partout nous avons un relai ou un porte-parole, issu de nos rangs ou de liste « amie », voir convergente. Il y a eu évidemment aussi un travail de bénédictin à réaliser, à partir des listes d’émargement, pour repérer les abstentionnistes. Nous avions aussi mardi à notre permanence une réunion avec beaucoup de monde présent. Chacun dans son entourage, on l’espère, a fait ce travail de pédagogie nécessaire afin d’expliquer notre démarche.
La lutte contre l’abstention reste une lutte de pédagogie, d’explications. Nous sommes dans une logique de rassemblement, mais surtout de clarté : il était urgent de faire la lumière sur nos objectifs pour la Corse. Nous voulons soutenir son développement, et pour cela nous devions convaincre les indécis. Nous nous sommes attelés à la tâche, et espérons avoir été entendus… on verra dimanche !
- Au vu de la situation sur les deux circonscriptions de Corse-du-Sud, il y a forcément des possibilités d’ententes. Vous l’avez martelé durant la campagne : vous êtes contre les jeux d’appareils. Néanmoins y-a-t-il eu échanges de bons procédés avec d’autres ?
-Pas de jeux d’appareils, ce sont des méthodes qui ne sont pas les nôtres. Il suffit de regarder très naturellement comment nous pouvons partager des positions pour la Corse.
Je le dis très tranquillement : sur le plan des valeurs humaines, il y a une approche qui est celle de la gauche de la gauche. Il y a sans doute des consignes nationales qui sont descendues au niveau local. Je n’exclue pas qu’ici, indépendamment de ces consignes, il y ait aussi des personnes qui nous rejoignent. Il ne s’agit pas d’accords pour autant.
- Vous faites ici référence aux différentes listes de Gauche, qu’en est-il pour Per a Corsica ?
-Je veux souligner le beau score de la force nationaliste. Nous avons été, comme on dit chez nous, « à tocc’à tocca », donc nous représentons une certaine égalité dans les voix, mais aussi une certaine convergence dans les idées. Là, encore une fois, il ne s’agit pas de calculs politiciens, mais de laisser les électeurs constater comment nous pouvons agir ensemble pour la Corse. Je pourrais être fière, et je le souhaite, d’être la première femme corse représentant notre île à l’Assemblée nationale. Ce serait un bel hommage, je pense, à ce que Pascal Paoli a voulu pour la Corse, en mettant lui-même en place un certain nombre de mesures en faveur de la parité. Je crois que la sensibilité nationaliste a également la volonté que la Corse soit reconnue dans sa singularité. Si je suis élue, je siégerais dans la majorité présidentielle, mais je demeurerais libre et engagée pour mon île.
- Vous regrettez qu’il n’y ait pas eu d’appel à voter pour vous de la part de Jean-Paul Carrolaggi et de Per a Corsica plus généralement ?
- Jean-Paul Carrolaggi a pris, je pense, une position très rapide au soir du premier tour. C’est un choix respectable. Il aurait selon moi pu être plus nuancé. Je ne pense pas cependant qu’il ait souhaité neutraliser ou ait neutralisé réellement les tendances naturelles qui vont s’exercer dimanche au sein de la sensibilité nationaliste.
- Pour rappel, une des déclarations de J.-P. Carrolaggi que vous visez ici était la suivante : « pour nous, entre la République en Marche et Les Républicains, ce sera difficile de choisir : ce sont deux partis très éloignés de nous » ?
- En effet, Jean-Paul a eu ce propos, peut-être « à chaud ». Je le regrette quand même, car il sait très bien que nous avons été amenés à faire un bout de chemin ensemble, sur Ajaccio par exemple. Je le regrette aussi parce que c’est un propos tranchant qui ne reflète pas la réalité. Aujourd’hui, nous sommes avant tout des gens voulant travailler pour la Corse. Nous sommes avec « la République en marche » dans une logique d’espace de travail, qui n’a rien à voir avec celle de parti national LR. Nous, nous voulons être libres de travailler, de porter des projets pour la Corse ! Être libres aussi de dire que des mesures nationales peuvent ne pas être adaptées à notre réalité locale, et réclamer que des mesures spécifiques innovantes soient de mises pour notre île. Nous voulons aussi des garanties sur une méthode de travail, un calendrier et une feuille de route qui nous seront proposés par le Président de la République. Je ne dis pas que tout sera réglé du jour au lendemain, mais je veux être garante de cet engagement : celui d’accélérer les réponses qu’il faut apporter pour la Corse aujourd’hui.