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Législatives – 2nde circonscription de Haute- Corse : Le tandem Jean-Félix Acquaviva – Petr’Anto Tomasi dans un fauteuil


Nicole Mari le Dimanche 11 Juin 2017 à 21:36

C’est une première, mais pas véritablement une surprise dans la 2ème circonscription de Haute Corse. Comme attendu, le tandem nationaliste Jean-Félix Acquaviva – Petr’Anto Tomasi domine largement ce premier tour du scrutin législatif en totalisant 36,44 % des suffrages. Près de 13% d’écart le sépare du second qualifié, Francis Guidici, candidat d’En Marche. La droite divisée ne sera pas présente au second tour. Le taux de participation, qui atteint 54,16%, est en baisse de 13% par rapport au précédent scrutin de 2012



Le tandem nationaliste, Jean-Félix Acquaviva – Petr’Anto Tomasi, en tête du 1er tour des législatives dans la 2ème circonscription de Haute Corse.
Le tandem nationaliste, Jean-Félix Acquaviva – Petr’Anto Tomasi, en tête du 1er tour des législatives dans la 2ème circonscription de Haute Corse.
Le pari est doublement réussi pour les Nationalistes de Pè a Corsica dans la 2ème circonscription de Haute Corse. Non seulement le tandem, Jean-Félix Acquaviva – Petr’Anto Tomasi, fait la course en tête, avec 36,44 % des suffrages, soit près de 12 785 voix, mais il affiche une confortable avance de 13% sur son challenger. Par rapport, au précédent scrutin de 2012, où les Nationalistes totalisaient, avec une double candidature, près de 17,7% des suffrages, cette pôle position est, en elle-même, une victoire incontestable. Le tandem domine complètement le Niolu où il sort en tête dans les cinq communes, raflant la mise même à Calacuccia malgré le soutien du maire à Stéphanie Grimaldi. Idem en Balagne où il arrache 17 des 25 communes : Belgodère (70,76%), l’Ile-Rousse (42,74%), Algajola, Calenzana, Corbara, Feliceto, Lavatoggio, Lumio, Moncale, Montegrosso, Monticello, Muro, Occhiatana, Pigna, Santa Reparata, Speloncato ou encore Zilia. Il occupe la seconde place dans les communes restantes, notamment à Calvi derrière Jean-Martin Mondoloni. Il prend, également, la pôle position à Corte et dans six des neuf communes du Venaco, s’ancre en Centre Corse, et en Castagniccia, dans l’Orezza et l’Alesani. Et arrache de beaux bastions sur la Plaine Orientale, de Casinca au Fiumorbu, notamment Loreto, Penta-di-Casinca, Aleria, Croce, Prunelli-di-Fiumorbu…
 
La droite éliminée
L’absence du député sortant, Paul Giacobbi, rendant la circonscription très ouverte, nul ne se hasardait à un pronostic sur le challenger. Même si, en totalisant 27,5% des voix, la famille libérale gagne 3 % de plus qu’en 2012, elle ne parvient pas, fragilisée par une double candidature, à franchir la barre du 2nd tour. Les deux protagonistes, qui siègent sur le même banc à l’Assemblée de Corse, sont au coude à coude. L’échec est patent pour la candidate des Républicains, Stéphanie Grimaldi, qui ne rassemble que 14,08% des suffrages, soit 4938 voix. La surprise vient de l’excellent score réalisé par le régionaliste, Jean-Martin Mondoloni, qui, avec 13,4% des suffrages et 4700 voix, s'offre une très belle performance pour une première participation à ce type de scrutin. Il décroche la palme à Calvi, Castellare di Casinca, Sant’Andrea di Cotone, Venaco… et dans son village natal à Vescovato. Le leader de la Nouvelle Corse, qui a su agréger au-delà de la droite traditionnelle, réussit à s’imposer comme une alternative crédible dans son propre camp.
 
En marche par défaut !
Cette division de la droite profite au candidat d’En Marche, Francis Guidici, et lui permet de gagner, par défaut, son ticket pour le 2nd tour puisqu’il ne parvient pas à franchir la barre des 12,5% des inscrits. Avec 23,41 % des suffrages et 8213 voix, l’élu, issu de la Giacobbie, récolte moitié moins que le député sortant. Il fait le plein dans le Fiumorbu, notamment dans sa mairie de Ghisonaccia en engrangeant plus de mille voix, soit 44,09% des inscrits, et résiste en Casinca, ceci grâce aux reliques du maillage du Conseil départemental dont il est vice-président. Mais il aura du mal à combler son retard sur les Nationalistes, malgré des reports de voix escomptés, mais pas certains, à droite et à gauche. L’investiture En Marche, sur laquelle il avait tablé, n’a guère changé la donne, la vague Macron n’a pas atteint la Corse, et ses candidats insulaires, vieux routiers de la politique, n’ont pas convaincu.
 
L’effondrement du FN
Autre surprise : l’effondrement du score du Front national. Si le parti de Marine Le Pen avait réussi une belle poussée en 2012 avec 8,35 % des suffrages et caracolé en tête aux dernières présidentielles, il s’effondre dans la circonscription en réalisant à peine 3,94 %, soit 1382 voix. Il est talonné par les Communistes et la France Insoumise de Mélenchon.
Si le report de voix des recalés est l'inconnue du 2nd tour, il ne devrait pas inquiéter les Nationalistes, qui sont largement favori pour emporter le siège. Ce serait une autre première !
 
N.M.