L'élu bastiais, nationaliste, Michel Castellani, en tête dans la 1ère circonscription de Haute-Corse.
C’est une première, mais est-ce vraiment une surprise ! Dans la première circonscription de Haute-Corse, le Nationaliste bastiais, Michel Castellani, dame le pion au député LR sortant, Sauveur Gandolfi-Scheit, en raflant 30,42% des suffrages, soit 8390 voix. Dans la droite ligne des municipales de 2014, des départementales et des territoriales qui ont suivi, la dynamique nationaliste creuse inexorablement l’écart. Que ce soit à Bastia ou dans les communes rurales, les Nationalistes gagnent leur pari et consolident leur suprématie, malgré un taux d’abstention record de 52,58%. Ils affichent globalement une avance de presque 10% sur le député-maire de Biguglia. Mais s’ils gagnent plus de 5,5 % par rapport à 2012, ils font, néanmoins, en nombre de voix, à peine mieux que Gilles Simeoni qui avait soufflé la deuxième place, bouleversé la donne politique et ébranlé fortement la citadelle Zuccarelliste bastiaise, avant de la faire tomber, deux ans plus tard.
La suprématie nationaliste
L’avance est identique à Bastia où Michel Castellani surfe, tout seul, en tête avec 29,91 % des voix et décroche 22 des 26 bureaux de la ville. Mais là, aussi, si la déroute annoncée dans les Quartiers Sud n’a pas eu lieu, le résultat est, néanmoins, en demi-teinte. Avec 2710 voix, l’élu bastiais perd, dans une municipalité désormais entre les mains des Nationalistes, plus de 400 voix par rapport aux 3126 voix engrangées en 2012. Les Nationalistes capitalisent dans les communes du Grand Bastia qui rassemblent plus de la moitié des électeurs de la circonscription. Ils raflent la mise au Sud, à Furiani avec 34,01% des voix et Lucciana avec 30,08%, au Nord à San Martino-di-Lota, Santa-Maria-di-Lota et Ville-di-Pietrabugno. Ils étendent leur emprise sur le Nebbiu, la Conca d’Oru et le Cap Corse : 61,86% à Santo-Pietro di Tenda, 53,51 % à Patrimoniu, 50,28% à Olmeta-di-Tuda, 47,61% à Sisco, 40,45% à Lama. Et renversent des bastions : 48,39% à Nonza, 44,86% à Saint-Florent, 35,93% à Farinole, 30,74% à Oletta, 27% à Vallecale…
Le revers de la droite
Le choc est rude pour le député sortant des Républicains, Sauveur Gandolfi-Scheit, qui n’obtient que 21,73% des suffrages, soit 5922 voix, et ne passe pas la barre des 12,5% des inscrits. Il accuse un net recul de plus de 10%, soit 4500 voix, par rapport à 2012 où il était largement arrivé en tête dans la circonscription. S’il conserve son leadership dans sa commune de Biguglia et à Borgo, il cède dans le Grand Bastia sous la pression nationaliste. Il n’arrache à Bastia même qu’une troisième place avec 15,82% des suffrages. Soit seulement 1433 voix et une perte sèche de 1200 voix par rapport à 2012 ! Il recule également dans la Conca d’Oru face à Michel Castellani qui lui ravit deux bastions de droite et est devancé par François Orlandi dans la plupart des petites communes du Nebbiu et du Cap Corse.
La percée dissidente
Avec 20,64% des suffrages, soit 6526 voix, le président du Conseil départemental et candidat d’En Marche rate le podium pour 300 voix. Il fait 3 % de moins qu’en 2012, quand il était suppléant de Jean Zuccarelli. Le poids du maillage départemental le place en tête dans nombre de petites communes rurales, sans lui permettre de combler son retard en zone urbaine. Il préserve une petite seconde place à Bastia avec 19,94 % des suffrages, soit 1807 voix, mais engrange à peine plus de mille voix dans les communes alentour. Comme pour les autres colistiers insulaires, l’adoubement macroniste ne prend pas, François Orlandi ne réussit pas à incarner le renouveau. Un échec que certains attribuent à la candidature dissidente de Julien Morganti. Recalé de l’investiture En Marche, mais appuyé par le MCD, le mouvement de François Tatti, dont il est membre, le jeune élu bastiais réalise une belle performance. Il récolte globalement 8,40% des suffrages, soit 2289 voix, dont 1106 voix à Bastia.
La Gauche éliminée
Pour la première fois de son histoire, la Gauche bastiaise n’est pas présente au 2nd tour dans la circonscription. L’omnipotent PRG et son étique allié PS ont été balayés lors des précédents scrutins locaux. Depuis l’éclatement du Front de Gauche, les Communistes continuent de s’étioler. Avec 5,30 % des voix contre 7,15% en 2012, ils perdent un millier de voix au profit des Insoumis de Mélenchon. Forte régression également du Front national qui passe de 7,9 % à 4,4% des suffrages en 5 ans. Sa percée historique de 2012, notamment dans les Quartiers Sud de Bastia et dans les communes du Sud, et la vague Marine des dernières présidentielles, semblent avoir fait long feu.
Une abstention inédite
Comme dans les circonscriptions de Corse du Sud, la clé de ce scrutin réside dans un taux d’abstention inédit ! Moins d’un électeur sur deux s’est rendu aux urnes. L’abstention culmine dans les zones urbaines et péri-urbaines : 64,97% à Borgo, 61,78% à Lucciana, ou encore 57,16 % à Bastia où il n’y a eu que 9300 votants sur 21 712 inscrits. La participation a été très faible dans les Quartiers Sud. Le moins que l’on ne puisse dire est que cette élection et ses protagonistes n’ont pas passionné les foules ! Même si les Nationalistes ont incontestablement le vent en poupe, l’ampleur du réservoir des abstentionnistes laisse le jeu du 2nd tour relativement ouvert. La question est aussi posée de savoir ce que feront François Orlandi et Julien Morganti. Si Michel Castellani l’emportait au soir du 18 juin, ce ne serait pas seulement une nouvelle victoire politique, mais la dernière pierre de l’antique citadelle conservatrice qui s’effondrerait. Ce serait la fin d’une époque !
N.M.
La suprématie nationaliste
L’avance est identique à Bastia où Michel Castellani surfe, tout seul, en tête avec 29,91 % des voix et décroche 22 des 26 bureaux de la ville. Mais là, aussi, si la déroute annoncée dans les Quartiers Sud n’a pas eu lieu, le résultat est, néanmoins, en demi-teinte. Avec 2710 voix, l’élu bastiais perd, dans une municipalité désormais entre les mains des Nationalistes, plus de 400 voix par rapport aux 3126 voix engrangées en 2012. Les Nationalistes capitalisent dans les communes du Grand Bastia qui rassemblent plus de la moitié des électeurs de la circonscription. Ils raflent la mise au Sud, à Furiani avec 34,01% des voix et Lucciana avec 30,08%, au Nord à San Martino-di-Lota, Santa-Maria-di-Lota et Ville-di-Pietrabugno. Ils étendent leur emprise sur le Nebbiu, la Conca d’Oru et le Cap Corse : 61,86% à Santo-Pietro di Tenda, 53,51 % à Patrimoniu, 50,28% à Olmeta-di-Tuda, 47,61% à Sisco, 40,45% à Lama. Et renversent des bastions : 48,39% à Nonza, 44,86% à Saint-Florent, 35,93% à Farinole, 30,74% à Oletta, 27% à Vallecale…
Le revers de la droite
Le choc est rude pour le député sortant des Républicains, Sauveur Gandolfi-Scheit, qui n’obtient que 21,73% des suffrages, soit 5922 voix, et ne passe pas la barre des 12,5% des inscrits. Il accuse un net recul de plus de 10%, soit 4500 voix, par rapport à 2012 où il était largement arrivé en tête dans la circonscription. S’il conserve son leadership dans sa commune de Biguglia et à Borgo, il cède dans le Grand Bastia sous la pression nationaliste. Il n’arrache à Bastia même qu’une troisième place avec 15,82% des suffrages. Soit seulement 1433 voix et une perte sèche de 1200 voix par rapport à 2012 ! Il recule également dans la Conca d’Oru face à Michel Castellani qui lui ravit deux bastions de droite et est devancé par François Orlandi dans la plupart des petites communes du Nebbiu et du Cap Corse.
La percée dissidente
Avec 20,64% des suffrages, soit 6526 voix, le président du Conseil départemental et candidat d’En Marche rate le podium pour 300 voix. Il fait 3 % de moins qu’en 2012, quand il était suppléant de Jean Zuccarelli. Le poids du maillage départemental le place en tête dans nombre de petites communes rurales, sans lui permettre de combler son retard en zone urbaine. Il préserve une petite seconde place à Bastia avec 19,94 % des suffrages, soit 1807 voix, mais engrange à peine plus de mille voix dans les communes alentour. Comme pour les autres colistiers insulaires, l’adoubement macroniste ne prend pas, François Orlandi ne réussit pas à incarner le renouveau. Un échec que certains attribuent à la candidature dissidente de Julien Morganti. Recalé de l’investiture En Marche, mais appuyé par le MCD, le mouvement de François Tatti, dont il est membre, le jeune élu bastiais réalise une belle performance. Il récolte globalement 8,40% des suffrages, soit 2289 voix, dont 1106 voix à Bastia.
La Gauche éliminée
Pour la première fois de son histoire, la Gauche bastiaise n’est pas présente au 2nd tour dans la circonscription. L’omnipotent PRG et son étique allié PS ont été balayés lors des précédents scrutins locaux. Depuis l’éclatement du Front de Gauche, les Communistes continuent de s’étioler. Avec 5,30 % des voix contre 7,15% en 2012, ils perdent un millier de voix au profit des Insoumis de Mélenchon. Forte régression également du Front national qui passe de 7,9 % à 4,4% des suffrages en 5 ans. Sa percée historique de 2012, notamment dans les Quartiers Sud de Bastia et dans les communes du Sud, et la vague Marine des dernières présidentielles, semblent avoir fait long feu.
Une abstention inédite
Comme dans les circonscriptions de Corse du Sud, la clé de ce scrutin réside dans un taux d’abstention inédit ! Moins d’un électeur sur deux s’est rendu aux urnes. L’abstention culmine dans les zones urbaines et péri-urbaines : 64,97% à Borgo, 61,78% à Lucciana, ou encore 57,16 % à Bastia où il n’y a eu que 9300 votants sur 21 712 inscrits. La participation a été très faible dans les Quartiers Sud. Le moins que l’on ne puisse dire est que cette élection et ses protagonistes n’ont pas passionné les foules ! Même si les Nationalistes ont incontestablement le vent en poupe, l’ampleur du réservoir des abstentionnistes laisse le jeu du 2nd tour relativement ouvert. La question est aussi posée de savoir ce que feront François Orlandi et Julien Morganti. Si Michel Castellani l’emportait au soir du 18 juin, ce ne serait pas seulement une nouvelle victoire politique, mais la dernière pierre de l’antique citadelle conservatrice qui s’effondrerait. Ce serait la fin d’une époque !
N.M.