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Le spectre de la SNCM en toile de fond : La CCI régionale tire la sonnette d’alarme


José Fanchi le Vendredi 18 Juillet 2014 à 20:37

La situation économique, c’est le moins que l’on puisse dire, reste préoccupante. Réunie, Vendredi en assemblée générale à Ajaccio, la Chambre de Commerce régionale a consacré une grande partie de sa réunion à cette crise en présence du président Antoine Mondoloni entouré des représentants de la préfecture, mairie d’Ajaccio, Adec, CCI 2A et 2B et la Chambre de Métiers



Le spectre de la SNCM en toile de fond : La CCI régionale tire la sonnette d’alarme

On se rappelle que la réunion organisée à la préfecture il y a une quinzaine de jours avait laissé perplexes les socioprofessionnels présents, cela au terme de trois heures de discussions.

« Notre assemblée se tient dans un contexte particulièrement difficile et ce n’est malheureusement pas terminé. Vous n’êtes pas sans savoir que le report de cette assemblée est dû à l’hypothétique sortie du conflit SNCM. Hypothétique car le sursis de 5 mois obtenu ne fait que reculer l’issue. C’est un navire qui coule qui empêche pour le moment la SNCM de sombrer. Les recettes seront-elles au rendez-vous ? »

Antoine Mondoloni ne mâche pas ses mots et se pose la question de savoir si les recettes escomptées par ce redémarrage de l’activité seront au rendez-vous ? Il ne cache pas un certain pessimisme lorsqu’il déclare : « Il nous faut réfléchir et préparer des solutions pour pallier le prochain et ultime conflit social qui aura lieu, il n’y a pas à en douter ! Pour le préparer, il faut tirer toutes les leçons de ce qui vient de se passer… »

 
Situation préoccupante : L’espoir viendra-t-il de l’Etat ?
Antoine Mondoloni a fait remarquer à l’assistance que l’Etat a mis deux bonnes années à dire la vérité sur l’état de la SNCM qui ne peut échapper à une restructuration : « Quel est le repreneur qui va s’engager avec l’épée de Damoclès que constituent les 440 millions d’euros d’amende ? »

Voilà pour le point positif.

En ce qui concerne les points négatifs, le président de la CCI Régionale les énumère :

  1. Traitement des chefs d’entreprises comme de vulgaires voyous
  2. Enlisement du conflit
  3. Non respect du droit constitutionnel de la libre circulation des navires
  4. Défaut d’intervention de l’Etat alors que le bateau de la CMN était bloqué par les grévistes

La situation reste néanmoins préoccupante estime Antoine Mondoloni : « Il est grand temps qu’une prise de conscience se fasse et que l’on tire les conséquences de ce mois « d’avertissement. » La Corse ne peut pas rester dépendante à vie d’un commerce factice et du bien vouloir d’un Etat désengagé. L’autonomie est dans la bouche de toute la classe politique insulaire. Avant d’être institutionnelle, elle sera économique ou ne sera pas ! »

Et de rappeler la visite à Paris de la délégation et du communiqué du premier Ministre :

-       Etalement des cotisations patronales du 2e trimestre  2014 pour les entreprises en difficultés

-       Mise en place de prêts à taux zéro

-       Nomination d’un expert ministériel qui assurera le suivi du dispositif

-       Exonération des charges patronales du 3e trimestre 2014 pour les entreprises des secteurs les plus touchées (transport, agroalimentaire, agriculture, artisanat, tourisme)
 

« Ceux qui s’inquièteront seront les 700 entreprises agroalimentaires, les 6 000 commerces, les 1 000 transporteurs et les 4000 établissements d’hébergement et de restauration, sans oublier les 18 000 salariés souligne le président de la CCI régionale qui rappelle en outre que « la machine administrative se met en marche lors de la réunion de la préfecture. »
Traitement au cas par cas alors que nous voulions un traitement global

  1. Questionnement sans réponse claire sur la disponibilité des fonds permettant les prêts à taux zéro et sur leur mode de mise à disposition
  2. Absence d’interlocuteur spécifique
  3. Retard dans la mise en œuvre du dispositif d’exonération des charges patronales

Contradiction entre ministre et préfet
Cela à propos des charges patronales du troisième trimestre bien entendu, à la suite de la réunion de Paris : « Il y a contradiction entre le ministre et le préfet. Le ministre nous dit que l’effacement des charges patronales du troisième trimestre sera effectif alors que le préfet nous répond qu’il faut passer par le vote d’une loi. Si une loi est votée, ce ne sera pas avant le mois de novembre et dès lors, bon nombre d’entreprises auront mis la clé sous la porte. Il faut prendre le taureau par les cornes. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités et nous sorte de cette situation particulièrement gravissime. »

 J. F.


Construire l’avenir

Lors de l’assemblée générale de la CCVI Régionale, Antoine Mondoloni a rappelé à l’assistance que l’avant dernière nuit, l’Assemblée nationale avait adopté la nouvelle carte des régions

 « Alors, à nous de faire en sorte de construire notre avenir commun » a-t-il déclaré avant de revenir sur le soutien apporté par le Sénat qui souhaitent apporter une meilleure visibilité aux CCI sur leurs ressources fiscales futures et adapter la taxe pour frais de chambres en tenant compte de l’impact total : « C’est ce que nous demandons depuis le début. La CCIR de Corse ne doit pas être traitée en matière de ressources comme celle de l’Ile de France ou du Rhône-Alpes. A deux mois du projet de loi de finances pour 2015, rien ne filtre. »

Et Antoine Mondoloni de faire par de deux éléments supplémentaires :

  1. Le réseau CCI France a fait le point sur l’évolution de la réforme qui attend les structures et souligné les difficultés relatives aux compétences nouvelles. En Corse nous serons peu impactés par la réforme grâce au statut particulier qui confère la totalité des nouvelles missions (tourisme, équipements et gestions des ports et aéroports) définition des aides aux entreprises et schéma d’aménagement avec le PADDUC.
  2. Nous sommes associés à une future rencontre avec les députés européens le 15 octobre prochain. Nous leur présenterons les dossiers les plus importants et les plus spécifiques de notre région. La présence d’une délégation de chefs d’entreprises est fortement souhaitée.