Corse Net Infos - Pure player corse

Le cri de colère A Fidirazioni di l'Uparaghji di u turismu corsu envers les élus corses


GAP le Mardi 15 Décembre 2020 à 10:17

César Filippi, et A Fidirazioni di l'Uparaghji di u turismu corsu, interpellent, dans une longue déclaration formulée sans aucune complaisance, les élus de la Corse sur le sort fait à leurs activités et leurs structures.



Le cri de colère A Fidirazioni di l'Uparaghji di u turismu corsu envers les élus corses
Mesdames et Messieurs les élus de la  Corse, c’est une bonne chose d’avoir voté le premier volet du plan « Salvezza è Rilanciu » à l’unanimité !  Un peu tardivement certes, par rapport au calendrier de l’assemblée nationale... mais, mieux vaut tard que jamais ! 
Et pourtant, pendant le 1er confinement, a Fidirazioni a travaillé d’arrache-pied avec le député  François Pupponi à la rédaction des 7 amendements présentés et défendus point par point par celui qui a été surnommé «le 5ème député de la Corse» !
Ces 7 amendements ont été rejetés à 2 reprises à l’Assemblée Nationale ! 
En juin, nous étions déjà non seulement au cœur de l’action et de l’urgence des besoins, mais également dans le bon cadre parlementaire, celui de la loi de finance rectificative... 
 

Mais  malheureusement, les élus de la Corse n’ont  peut-être pas engagé à l’époque, la « conviction nécessaire » afin d’obtenir les mesures d’urgence, suite au 1er confinement et à l’absence totale de début de saison, que la Corse a connus en 2020 !
Il est vrai qu’ils ne peuvent avoir un très grand enthousiasme, devant la nécessité de défendre haut et fort, un secteur d’activité qu’ils considèrent toujours comme  «le mal nécessaire»... aggravé, à leurs yeux, par le fait que ce secteur économique est situé en très grande partie sur le littoral...
Allora, en ce qui concerne la pertinence du plan «Salvezza», nous jugerons sur pièces... en faisant demain, le décompte des entreprises qu’il aura réellement contribué à sauver ! 
Quant au « Rilanciu »... 
 

Pourquoi « a Fidirazioni di l’uparaghji di u turisimu corsu » n’a-t-elle pas rejoint le groupement professionnel et institutionnel à l’origine de ce plan ?
A Fidirazioni, qui ne regroupe que des acteurs de la «première ligne», tous secteurs d’activités et catégories confondus, à résolument opté pour une refonte totale du tourisme en Corse !
Elle n’a pas voulu de ce fait, fondre sa voix dans le moule des tenants de la «deuxième ligne». car ces derniers n’envisagent pas un seul instant de programmer cette incontournable refonte... tout simplement parce qu’ils y ont peu d’intérêt ! 
Ils sont en effet dans une logique de vision touristique, actuelle et à venir, que ne partage pas du tout a Fidirazioni.
 

En quelques lignes, en voici les raisons majeures.
Nous ne partons pas du tout du même constat, car nous ne portons pas le même regard sur les causes avant Covid, du naufrage d’un tourisme tel qu’il se pratique depuis environ deux décennies en Corse ! De surcroît, nous sommes résolument contre une politique du tout-tourisme ! 
Et, en la circonstance, sur ce plan il n’y a pas eu un seul mot sur le fond des problématiques touristiques récurrentes de la Corse. c’est-à-dire : 
- le tsunami du para-tourisme. 
- les inégalités d’exploitation économique, sociale et fiscale avec le continent. 
- la mainmise croissante des majors de l’hôtellerie et des multinationales en Corse. 
- l’absence de tout marché professionnel dans l’île.
- les politiques inadaptées de transport, de promotion, de formation, et de financement.
-l’absence d’un plan de restructuration de l’offre patrimoniale réceptive, etc, etc ...  
 
Par ailleurs, les directives qui figurent pourtant dans l’annexe 8 du schéma de développement touristique votées avec le Padduc, n’ont même pas été abordées !
Sur ce point, il faut également que les responsables politiques nous expliquent, pourquoi le Padduc, est brandi, comme,  «les immuables tables de la loi»... quand il s’agit de priver la Corse des indispensables outils du tourisme professionnel. mais qu’il est totalement ignoré lorsqu’il définit, pourtant très clairement, les orientations lourdes qui serviront de base au bon tourisme de demain en Corse ?... 
 
Le moment de la refonte n’est-il pas encore venu ?...
Nous voulons évoquer ici, l’indispensable refonte, celle de nature à sauver les structures professionnelles existantes, mais aussi et surtout à poser les bases nouvelles de ce secteur d’activité, qui constitue, n’en déplaise aux esprits chagrins, une des chances économique de la Corse !
 
Quand faudra-t-il s’en préoccuper, avec tout le sérieux et la responsabilité, requis par la représentativité qui est la vôtre, afin d’aboutir à un résultat concluant ?... 
Il serait grand temps car, sans une rapide intervention chirurgicale lourde, la plupart des petites et moyennes structures professionnelles portées par les indigènes, se retrouveront devant la porte d’entrée des soins palliatifs ! 
Attendez-vous qu’elles aient complètement disparu pour intervenir ?... 
 
Mais finalement, à part l’argutie électoraliste de façade, qu’il est toujours valorisant d’évoquer en parlant de développement économique... qu’a fait, jusqu’à ce jour, l’ensemble de la classe politique, pour planifier et réguler ce secteur majeur de notre économie?
Rien.
Personne, n’a rien fait de véritablement concret.
 
Existe-t-il réellement aujourd’hui une vraie motivation politique, afin d’aboutir à cette incontournable refonte ?...
Ou bien, allez-vous continuer à fermer pudiquement les yeux en attendant que cette industrie s’effondre et disparaisse totalement du paysage économique de la Corse ?
 
Mais, apparemment, à l’heure actuelle ce n’est toujours pas le moment d’en parler... car cela pourrait fâcher, voire diviser !  Les priorités semblent aller à la campagne des élections territoriales... qui elle, a déjà démarré ! 
Cette belle unanimité de vote, dans le plan Salvezza, relève plus du souci de suivre scrupuleusement la ligne de crête, celle du partage des eaux...(chi, ùn si pò mai sapè...) plutôt que la voie certes électoralement plus risquée, des véritables choix politiques ! 
C'est-à-dire, les bons choix de développement, ceux qui répondent aux attentes du monde économique professionnel de la «première ligne» ! 
Et les options d’une majorité de Corses, qui rejettent à juste titre, la spéculation, la surpopulation touristique pendant les périodes de crête, les gabegies, et les dérives économiques et sociales, du tourisme tel qu’il est pratiqué aujourd’hui dans l’île ! 


Finalement, vous avez fait le choix de ne rien faire sur le fond, et pire, celui de continuer à favoriser la permanence d’une politique sournoise, la politique actuelle qui va immanquablement continuer à nous enfermer dans la logique du «tout-tourisme», sans toutefois oser le nommer ! 
Cette politique qui consiste à rajouter tous les ans toujours plus de touristes, à ceux des 45 jours d’une période de crête déjà fortement saturée, faisant croire que le profit est forcément fonction du nombre toujours croissant de touristes ... 
mais au bénéfice de qui ?... 
Très sûrement, à moyen terme, au détriment de la Corse alors que la corse possède le potentiel et les acteurs pour bâtir une destination qui pourra répondre à une demande sur  le très long terme, et pas simplement à celle d’un éphémère phénomène de mode, ou à celle d’une très courte crête de saison !
Pour réussir cela, il manque seulement la volonté politique voulue, afin d’obtenir les infrastructures et les moyens !
 
En conclusion, il faut se rendre à l’évidence et commencer à réguler, à planifier et à maîtriser cette activité économique aujourd’hui essentielle pour notre île, mais très mal orientée et surtout abandonnée à une prédation sauvage qui, à moyen terme la conduira au désastre !
 
Mesdames et messieurs les élus, dépêchez-vous de faire ce travail, faute de quoi,  vous prendrez le risque fou, de diviser et d’opposer les Corses entre eux... la majeure partie de ceux du Nord à ceux du Sud, et ceux du littoral à ceux de l’intérieur.
 
Et nous professionnels du tourisme, et vous, tous ceux qui en vivez de manière périphérique ou induite... gardons très précieusement tout cela en mémoire !