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Le collectif anti-mafia Massimu Susini reçu par le député Michel Castellani


Philippe Jammes le Vendredi 25 Septembre 2020 à 16:31

Une délégation du collectif anti-mafia Massimu Susini a été reçue vendredi matin par Michel Castellani, député de la 1ère circonscription de la Haute-Corse.





«Après avoir rencontré le président de l’Assemblée de Corse et le président de l’Exécutif,  nous avons voulu rencontrer les parlementaires car ce sont eux qui proposent et votent les lois» explique Jean-Jérôme Mondolini qui avec Jean Toussaint Plasenzotti et Christiane Muretti a rencontré ce matin le député Castellani dans son bureau de Bastia.

Après avoir rencontré Paul-André Colombani, député de Corse-du-Sud et Michel Castellani à Bastia, député de Haute-Corse le collectif devait voir ce vendredi Jean-Jacques Ferrara à Ajaccio et dans quelques jours Jean-Félix Acquaviva. 
"Pouvoir dialoguer avec les parlementaires est très important car proposant et votant les lois. C’est un des axes majeurs de notre combat : faire reconnaître le délit d’association mafieuse. Cela constitue la pierre angulaire du combat que l’on mène contre le crime organisé en Corse,  ailleurs aussi certainement, si une loi française est votée. Cela constituera un outil juridique qui va permettre ensuite de se doter de moyens également juridiques mais aussi concernant par exemple la confiscation des biens et leur usage social." continue  Jean-Jérôme Mondolini.


Une de question que le collectif souhaite aborder c'est celle des coopérateurs de justice car "aujourd’hui en France leur statut n’est pas satisfaisant et ne permet pas de combattre efficacement le crime organisé et il ne permet même pas d’anticiper des assassinats." 

Les parlementaires qui ont donc un rôle essentiel à jouer dans ce combat
"A l'écoute très très attentive et ont partagé avec nous les préoccupations majeures  de ce qui se passe en Corse. On est en train de créer un lien fort avec ceux qui représentent la Corse, en Corse et au parlement français.  Pour nous c’est essentiel et on va continuer."   se rejoint le collectif à la sortie de ce second entretien.

"Le combat contre le crime organisé, contre la mafia ne se fait pas seulement dans les conférences de presse ou dans des communiqués mais aussi dans un travail avec les élus pour qu’on puisse faire une jonction et que, ensemble, on puisse freiner, réduire et peut-être pourquoi pas éliminer le grave danger pour la société Corse."

L’objectif du collectif c’est de créer une loi avec 3 trois points importants :
Délit d’association mafieuse, confiscation à usage social et un véritable statut de coopérateurs de justice qui permette de mettre le système du crime organisé sur la défensive. 
"Si on élargit, si on dote réellement d’un véritable statut de protection pour les coopérateurs de justice,  on va mettre la mafia sur la défensive. Le système mafieux va se sentir en danger et il aura moins de force de persuasion. Autre aspect,  c’est que notre jonction avec les élus permet de dire que c’est l’ensemble de la société qui se lève contre le crime organisé et ça c’est très important car il ne faut pas que la mafia devienne un modèle pour la jeunesse,  un modèle basé sur l’impunité,  l’invincibilité. Il ne faut pas que la mafia devienne quelque chose de prestigieux,  qu’on a envie d’intégrer.  Au contraire il faut la désigner du doigt,  dire que c’est un système mortifère pour l’ensemble de la société, au profit de quelques uns qui détournent  les richesses, qui  rackettent, qui vendent du poisson, la drogue, et deviennent une forme de pouvoir parallèle qui n’a absolument aucune légitimité et qui est fondée sur l’assassinat, l’intimidation, pour des projets privés, pour un groupe de parasites. ".


Pour le collectif depuis l’assassinat de Massimu le 12 septembre 2019 et depuis la création du collectif le 5 octobre de cette même année la société Corse a pros conscience de l'emprise de la Mafia sur l'ile.
"Le terme de mafia corse n’est plus un grand mot,  tout le monde a compris que la mafia était une réalité,  plus personne de sérieux ne le conteste aujourd’hui."  
Par célébrer leur première année d'existence le collectif se réunira autour du 5  octobre mais "au vu de nos entretiens, on peut dire que les choses ont évolué de manière très favorable avec certainement des prises de conscience".